L’antisèche : Kolbe et les Sud-Africains écœurent l’Italie

Par Rugbyrama
  • Cheslin Kolbe
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COUPE DU MONDE 2019 - L’Afrique du Sud n’a fait qu’une bouchée de l’Italie (49-3) et prend une option pour la qualification. Une rencontre marquée par des mêlées simulées, mais aussi par la classe et le talent de Cheslin Kolbe.

Le match :

D’entrée de jeu, les Springboks débordent d’énergie et imposent leur densité physique et récupèrent énormément de ballons. À tel point que le premier temps-fort abouti sur le premier essai de Cheslin Kolbe, seul face à deux défenseurs qu’il élimine dans son petit couloir grâce à ses appuis de feu.

Malgré la pression, les Italiens tentent de réagir en passant trois points par Allan, sans savoir qu’il s’agirait des derniers de la partie. Les mêlées simulées dès la 19e minute à cause des blessures de Ferrari et Riccioni n’arrangent rien et les Sud-Africains s’en donnent à coeur joie.

Le pack écrase complètement son adversaire et voilà Mbonambi dans l’en-but à la 27e minute. Il inscrit alors son troisième essai de la compétition. Rien de plus à se mettre sous la dent en première période mais il y a clairement un monde d’écart entre les deux Nations.

La seconde période commence très mal pour les Transalpins puisqu’un nouveau pilier, à savoir Lovotti est expulsé pour un plaquage cathédrale sur Vermeulen alors que son équipe bénéficie d’un temps-fort. Bien entendu, à 14, les Italiens sont encore plus en difficulté et n’arrivent plus à stopper les offensives sud-africaines. Ainsi, Kolbe inscrit un doublé avant qu’Am, Mapimpi, Snyman puis Marx aplatissent à leur tour. Au final, une rencontre décisive pour la 3e place qui n’en fut pas vraiment une. Le score est sans appel, et amplement mérité (49-3).

Le fait du match : la malédiction des piliers italiens

Ce fait n’a certainement rien changé à la tournure de la rencontre tant l’Afrique du Sud a dominé son sujet. Mais il est à noter la malchance dont ont fait preuve les hommes de Conor O’Shea. Dès la deuxième minute, à la suite d’une première mêlée enfoncée par les Boks, le droitier italien Simone Ferrari laisse sa place, blessé au niveau des cervicales. Il est alors remplacé par Marco Riccioni qui, douze minutes plus tard, est contraint de sortir, touché aux côtes. Problème : la Squadra Azzurra n’a plus aucun joueur capable d’évoluer à droite sur son banc. Wayne Barnes ordonne alors des mêlées simulées malgré la rentrée du pilier gauche Nicola Quaglio.

On se dit alors que ce coup du sort en restera là et que l’Italie peut s’estimer heureuse de ne plus avoir à subir la puissance adverse dans ce domaine. Seulement, à la 43e, Lovotti se rend coupable d’un plaquage dangereux sur Vermeulen et quitte ses coéquipiers sur carton rouge. Il ne reste plus qu’un seul pilier valide et c’est donc finalement le talonneur remplaçant, Zani, qui termine ce calvaire au poste de pilier. Incroyable.

Le joueur : Cheslin Kolbe, encore et toujours

Avant ou après une rencontre, on cherche toujours un joueur qui a crevé l’écran et qui a volé la vedette à l’ailier de poche sud-africain. Seulement, en se remémorant le déroulé du match, c’est encore le nom de Cheslin Kolbe qui se démarque. Si nous connaissons tous ses qualités en attaque comme en défense, il réussit très souvent à surprendre son monde. Son essai en début de match peut en témoigner. Alors qu’il est esseulé très près de la ligne de touche, il élimine Campagnaro d’un crochet intérieur et laisse sur place le dernier défenseur pour marquer.

À la 53e, il est à l’origine et à la finition d’un essai d’anthologie. En prenant le pas sur Sergio Parisse dans les airs, rien que ça, il permet à son équipe de se mettre dans l’avancée. Les Boks enchaînent alors plusieurs temps de jeu avant de le renverser sur l’aile droite. Voyant que l’ailier gauche italien est découvert, Pollard adresse une merveille de passe au pied à Kolbe qui récupère dans sa course le ballon et inscrit un doublé. Fort, très fort. On n’oubliera pas non plus son dernier plaquage sur Minozzi en fin de match qui oblige l’arrière transalpin à perdre le ballon et à RG Snyman d’en profiter pour marquer. En attaque comme en défense, l’ailier toulousain a illuminé de sa classe cette rencontre, avec cent mètres parcourus en seulement huit courses.

La stat’ : 595

Il s’agit du nombre de mètres parcourus par les Boks avec le ballon. Les Italiens n’en ont effectué "que" deux-cent cinquante. Cela prouve à quel point l’Afrique du Sud a proposé un jeu très complet, non pas basé que sur le combat. Kolbe, Am, De Allende et Mapimpi ont eu l’occasion de s’illustrer, notamment grâce aux bons choix de leur charnière. Finalement, c’est avec beaucoup de précision et d’application que les hommes d’Erasmus ont surclassé leur adversaire du jour. On notera aussi les douze offloads réalisés par les Boks dans la défense transalpine.

S’ils n’avaient pas eu l’occasion de s’illustrer face aux Blacks derrière, les trois-quarts ont prouvé qu’ils montent en puissance et préparent déjà leur éventuel quart de finale.

La question :

La question mérite d’être posée. Il éclabousse toutes les rencontres de son talent et présente un profil atypique qui impressionne. Si de nombreux ailiers sont performants sur la scène internationale, le Toulousain semble se démarquer. En plus de viser le titre de champion du monde, Cheslin Kolbe aura aussi à cœur de terminer meilleur marqueur du Mondial. Un joueur pas comme les autres, capable de changer la physionomie d’une rencontre à lui seule.

Par Mathieu Vich

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