Dans le temple du rugby, Fidji sourit

  • Coupe du monde 2019 - Dans le temple du rugby, Fidji sourit
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COUPE DU MONDE 2019 - Grâce à leur victoire face à la Géorgie, les Fidji ont très certainement assuré un billet pour France 2023. Un succès acquis à l’Hanazono Rugby Stadium, temple du rugby japonais. Reportage.

"Vous savez que vous allez dans un stade historique ?", lance timidement un retraité japonais dans le métro d’Osaka, au regard d’une accréditation accrochée autour du cou. L’échange se poursuit simplement, et l’on prend de suite conscience de l’importance de voir un match à l’Hanazono Rugby Stadium durant la Coupe du Monde. Car il faut le reconnaitre, l’affiche entre la Géorgie et les Fidji n’est au départ pas le plus alléchant des duels. Et pourtant ! L’enceinte située à Higashiōsaka, dans la proche banlieue d’Osaka, est le plus ancien stade de rugby du Japon. Bâti en 1929 et inauguré en présence du prince Chichibu (frère de l’empereur Hirohito), il est aussi le théâtre chaque année du tournoi national des lycées, une véritable institution qui a révélé des talents dans un pays où le modèle de formation est différent.

Dès le premier pas sur le quai de la gare desservant le stade, l’atmosphère y est différente comparé à n’importe quelle autre enceinte de ce Mondial. Si les abords des arènes sont très souvent maquillés à la sauce Japon 2019, vers l’Hanazono tout semble être gravé dans le marbre. Du ballon de rugby qui colle au nom de la station, aux boutiques spécialisées en passant par les peintures au sol, la pâtisserie aux mignardises en forme de ballon ovale, les statues et ce mémorial reprenant le palmarès du fameux tournoi simplement surnommé "Hanazono".

Les échanges se poursuivent au milieu de ce décor et de cette foule, avec une population locale souriante, un peu fâchée avec l’Anglais mais qui prend du temps à expliquer comme elle peut l’histoire des murs qui entoureront peu après Géorgiens et Fidjiens.

Je quitte le Hanazono à Higashi Osaka et tout ici « pue » le ?. C’est le stade où a lieu chaque le tournoi national des lycées. Il y a un mémorial, des œuvres de partout, des boutiques dédiées au rugby, etc. C’est ici, notamment, que bat le cœur du rugby ?? #RWC2019 #RWCHanazono pic.twitter.com/074CXH89V3

— Julien Plazanet ???? (@JulienPlazanet) October 3, 2019

L’accolade des anciens coéquipiers

Sur le pré justement, outre le côté émotionnel de chaque rencontre dans ce décor, Géorgiens et Fidjiens jouaient également très gros car le vainqueur savait qu’il ferait un grand pas vers la troisième place de la poule, synonyme de qualification directe pour la prochaine Coupe du Monde… en France. Ajouté à cela le fait que la Géorgie et les Fidji comptent respectivement 18 et 12 joueurs évoluant dans l’Hexagone, voilà que l’œil français était encore plus attentif. Ce même œil n’a d’ailleurs pas manqué, avant l’échauffement, l’amicale accolade entre Mamuka Gorgodze et Josua Tuisova, encore coéquipiers il y a quelques semaines à Toulon… "C’était une chose importante pour moi de pouvoir aller le saluer et lui souhaiter bonne chance avant le match, explique le néo-lyonnais. C’était quand même spécial de jouer contre lui."

À ce moment précis, ils ne se doutaient alors pas qu’ils marqueraient chacun un essai à trois minutes d’intervalle. Mais après un premier acte globalement équilibré, les Flying Fijians n’ont finalement laissé aucune chance aux Lelos et s’imposent 45 à 10 (point de bonus à la clé !). Voilà les 5 premiers points des partenaires de Josua Tuisova qui se dit "content et fier. Après ce que nous avons fait ces deux derniers matchs, cela remet un coup de booste à l’équipe. Nous avons toujours à prouver sur le terrain, mais encore plus dans ce contexte. On va maintenant avoir du temps pour préparer le dernier match contre le Pays de Galles et nous essaierons de faire comme les héros de 2007", en référence au succès des Fidjiens face aux Gallois, déjà lors du dernier match de poules, à Nantes lors du Mondial en France.

Victoire de @fijirugby 45-10 face à @GEORGIARUGBY, The Flying Fijians se relèvent et assurent certainement leur place pour @France2023 ! #RWC2019 #WebbEllisCup #GEOvFIJ #RWCHanazono pic.twitter.com/tRuuKatgss

— Julien Plazanet ???? (@JulienPlazanet) October 3, 2019
La qualification est une manière de promouvoir le rugby fidjien

Voilà désormais l’objectif dans la tête des joueurs de John McKee, eux qui ont rempli une part du contrat mais qui n’effaceront pour autant pas si facilement le sentiment de honte qui a suivi la débâche face à l’Uruguay. "Il va falloir conserver cette troisième place mais c’est déjà un gros progrès de l’équipe et une manière supplémentaire de promouvoir le rugby fidjien", insiste Josua Tuisova au sujet de la qualification quasi-officielle pour France 2023, lui qui aura fait l’honneur de venir s’exprimer tout spécialement pour Rugbyrama. Une confession faite alors que les chants fidjiens ont longtemps raisonné sur la pelouse après le coup de sifflet final, puis dans les petits couloirs de cette mythique enceinte balayée par la pluie quasiment durant toute la rencontre, au grand dam des 21 069 spectateurs présents.

Une attitude qui contraste avec celle des rocs géorgiens, plus discrets, aux visages fermés et aux discours minimalistes. La tradition veut pourtant que les pierres dressées devant le stade Hanazono encouragent à communiquer, ce ne fut pas trop le cas... Si la centaine de supporters présente à Osaka s’est quant à elle bien faite entendre, seul Beka Gorgagze a vraiment tenté de poser quelques mots sur cette grosse déception. "On a montré en première période que l’on pouvait rivaliser avec eux. On assume la responsabilité. On est très déçu mais on n’a plus rien à perdre et on va tout faire pour rendre fier notre peuple contre l’Australie", insiste le Bordelais qui n’a pas manqué d’égratigner l’arbitrage au retour des vestiaires tandis que son capitaine, Merab Sharikadze, a passé du temps à s’excuser de ce mauvais résultat.

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