Lamerat: "On a cette cohésion et cet esprit d'équipe fabuleux"

Quel bilan dressez-vous de ce stage de Tignes?

Rémi LAMERAT: Un bilan plus que positif parce que, même si cela a été très dur physiquement et mentalement, loin des familles, on a tous progressé dans tout ce que l’on a travaillé. Que ce soit en musculation ou en physique, on en a vraiment bavé mais on commence à voir les prémices de progrès donc c’est encourageant pour la suite. Au niveau du rugby aussi, on a commencé petit à petit à se remettre les annonces en tête ou les lancements de jeu pour être vraiment prêt au début du mois d’aout où l’on va vraiment plus rentrer dans le rugby.

Comment jugez-vous votre état de fatigue?

R.L: Très fatigué! Ça a été très dur à Marcoussis et encore plus dur une fois à Tignes avec l’altitude mais les progrès que l’on entrevoit sont vachement encourageants. On ne s’est jamais laissé tomber et on s’entraide entre nous. C’est vrai que c’est dur mais c’est quand même un plaisir de pouvoir travailler pour préparer une Coupe du Monde. La difficulté, on l’avale et on continue d’avancer et de progresser.

On essaye tous d'être à fond mais ce n'est pas dans le but de se montrer

Vous y voyez plus clair sur le jeu que vous voulez mettre en place et sur vos capacités physiques?

R.L: Surtout la capacité physique pour le moment. C’est vrai qu’il n’y a pas que ça parce que c’est le rugby le plus important mais il faut quand même, pour ce haut niveau qui est de plus en plus exigeant, avoir une grosse caisse et des bases physiques solides. Cela a été le gros point de ce début de préparation. Maintenant que l’on a bien travaillé là dessus, on va vraiment pouvoir basculer sur les détails, au niveau du rugby, de notre jeu et de nos placements pour ensuite attaquer avec les idées claires au mois d’août.

Sur les séances de rugby, on arrive déjà à montrer quelque chose malgré la plus faible intensité?

R.L: Ce n’est pas vraiment le but. Il y a quand même la concurrence par rapport à la liste finale mais je pense qu’il ne faut vraiment pas partir dans cette démarche individualiste. Il faut surtout régler les petits détails sur les courses de chacun. Que ce soit n’importe qui, à n’importe quel poste, on sait tous quelles courses il faut avoir, quelles annonces, donc c’est vraiment dans un souci de détail collectif que l’on fait ces entrainements et non pour commencer à montrer des choses. Bien sûr que l’on essaye tous d’être à fond mais ce n’est pas dans le but de se montrer.

On sait qu’il va y avoir des laissés en route et cela va être très dur à encaisser 

Il s’est vraiment passé quelque chose, ici à Tignes, dans la cohésion du groupe?

R.L: Vraiment! J’ai eu la chance de faire le début du Tournoi où il y avait déjà une sacrée bonne ambiance. Même si les résultats sportifs ne suivaient pas, on a toujours très bien vécu. Je pense qu’avec deux mois de préparation, chose que l’on n’a jamais dans le championnat, on peut vraiment faire quelque chose de bien. En plus de ça, on a cette cohésion et cet esprit d’équipe fabuleux ce qui peut nous apporter un plus pendant la compétition dans les moments difficiles.

Cette liste tombera le 23 aout. Est-ce que l’on y pense ou bien fait-on encore abstraction?

R.L: On y pense forcément parce que vous nous en parlez… Entre nous, sans langue de bois, je vous assure qu’il n’y a vraiment pas de concurrence pour le moment. Bien sûr que l’on tourne. Il y a cinq centres, trois 10, trois 9… On sait qu’il va y avoir des laissés en route et cela va être très très dur à encaisser. Pour le moment, c’est vraiment l’osmose collective pour aller tous vers le même objectif. Malheureusement il y en aura cinq qui resteront à la maison et je pense que ce moment va être très très difficile parce que l’on souffre vraiment à 36. Cela va être très compliqué pour ceux qui n’y seront pas et pour ceux qui auront la chance de continuer l’aventure de laisser cinq copains en route.