Bleus : Ouf, du rugby !

Sur ce point, les Bleus sont unanimes: depuis le début, la préparation concoctée par le staff est particulièrement rude. La plus intense que la plupart des joueurs aient connue dans leur carrière. "On en chie, mais c'est pour la bonne cause", rassure Pascal Papé. En fait, les joueurs sont toujours au cœur de la première phase de la route menant au Mondial, celle dédiée au travail physique. "Ce sont les trois semaines les plus compliquées, admet David Skrela. Et c'est même cette semaine au Chambon la plus dure. Mais si on veut être prêt dans deux mois, il faut en passer par là". Tout le monde s'accorde là-dessus. "On a la chance de pouvoir travailler pendant deux mois, donc on en profite pour se mettre d'abord au point physiquement, explique Papé. Car une équipe de France au point sur le plan physique peut faire mal".

Augmenter progressivement les doses avec ballon

Pour autant, après un week-end "de transition" en pleine nature extrêmement éprouvant, les joueurs n'étaient pas mécontents de retrouver le contact avec le ballon mardi matin. "C'est important de reprendre un peu le rugby mais nous sommes dans la continuité de ce que l'on faisait à Marcoussis", note Morgan Parra. Effectivement, depuis deux semaines, l'encadrement a fait en sorte de proposer régulièrement des exercices avec ballon au milieu des activités purement physiques ou des séances de musculation. D'abord à petite dose, puis en augmentant le rythme et les exigences. "On va toucher de plus en plus le ballon de toute façon, prévient Julien Bonnaire. Le but étant d'être opérationnel pour les matchs amicaux. Mais pour l'instant, on pense essentiellement au physique". Comment pourrait-il en être autrement tellement le programme est chargé ?

"Notre plaisir de la semaine"

Les exercices rugbystiques ressemblent donc à des bouffées d'oxygène jusqu'à présent. "C'est notre petit plaisir de la semaine, confirme Papé. Plus on avance, plus on voit le ballon et plus c'est intéressant. Après tout, notre métier, c'est jouer au rugby ! Mais il faut relativiser, on prend aussi du plaisir dans la souffrance". Le rugby comme moyen de s'aérer l'esprit... Pas uniquement selon David Skrela: "Finalement, on n'a pas trop quitté le rugby puisqu'il y a toujours eu une petite dose. Là, on effectue de plus en plus de travail par ligne. Cela permet d'avoir une autre approche tactique. Les premiers matchs arrivent dans un mois et on a commencé à évoquer la manière dont on allait jouer. Ensuite, lors du stage à Falgos puis de notre retour à Marcoussis, la dimension physique va diminuer et le rugby va être abordé plus précisément". Alors vivement Falgos ? "Je suis joueur de rugby avant tout, répond Skrela. Bien sûr que je préfère toucher le ballon mais la préparation est primordiale et croyez-moi, chacun se l'est mis dans le crâne".