Heymans: "Une chance énorme"

Par Rugbyrama
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Cédric Heymans sera donc titulaire à l'arrière contre l'Argentine, vendredi, au Stade de France. La polyvalence du Toulousain a eu raison du spécialiste du poste, Clément Poitrenaud. Heureux de se voir offrir une telle opportunité, il entend bien en profi

Cédric, quand avez-vous appris que vous figuriez dans le XV de départ?

Cédric HEYMANS : Je l'ai appris ce matin, juste avant vous. Ça s'est passé comme d'habitude. Nous étions tous dans une salle et le sélectionneur nous a annoncé la composition de l'équipe. Après, nous avons eu une heure pour nous remettre de nos émotions avant la séance vidéo.

Est-ce une surprise pour vous?

C.H. : Après le match à Cardiff, dans ma tête, je me suis dit que je m'étais donné une chance supplémentaire d'être dans les 22. Je me disais: "si tu as réussi à perturber les sélectionneurs, c'est que tu as réussi ta préparation." Après, au début de la préparation, je ne m'attendais pas à jouer à l'arrière. Mais toutes les occasions sont bonnes pour jouer. Ailier, arrière, centre, 10, peu importe. Je cherche à être performant, c'est tout.

Vous aviez tout de même eu des indices quant à une possible titularisation à l'arrière, entre le match de Cardiff et les entrainements la semaine dernière...

C.H. : Ah, on m'a averti de ces fameuses chasubles... Est-ce qu'il brouille les pistes? Est-ce qu'il bluffe? Je m'en foutais royalement moi de tout ça. J'étais heureux de répéter, de m'entrainer comme arrière. Vous savez, ça arrive en club qu'un entraineur teste un joueur à un poste à l'entrainement et qu'il ne soit pas satisfait. Peut-être que ça s'est joué sur ces deux derniers entrainements. Qui sait? Mais je m'en fous...

Avez-vous discuté avec Clément Poitrenaud?

C.H. : Non, parce que j'ai trop de respect pour Clément. Je me vois mal aller lui expliquer quoi que ce soit, ou lui montrer ma gêne éventuelle. Je suis heureux. C'est sûr que je suis triste pour lui. Mais j'ai trop vécu cette situation pour savoir qu'elle est compliquée dans les deux cas. J'ai connu des désillusions quand j'espérais jouer et que ce n'était pas le cas. Donc je me tiens comme d'habitude dans mon coin, et je n'en ferai pas plus.

Et avec Vincent Clerc?

C.H. : Avec Vincent, oui, nous avons parlé. Il m'a félicité. Le reste doit rester entre nous.

Vous avez longtemps redouté que votre polyvalence constitue un handicap. Finalement? Cela aura fait votre force...

C.H. : J'ai déjà vécu cette situation à Toulouse. Pas assez bon pour démarrer le match, mais utile sur le banc parce que je pouvais couvrir plusieurs postes. Avec le recul et avec les discussions que j'ai pu avoir avec le staff toulousain, j'ai compris que cela pouvait être une force. Il faut vivre les situations pour savoir ce que ça fait.

Aurez-vous une pression supplémentaire vendredi en tant qu'arrière?

C.H. : Je ne veux pas la subir. Voilà ce que je me répète depuis ce matin. Ne subis pas l'évènement, domine le, profite, savoure la chance que tu as. Car c'est une chance énorme. Il faut faire abstraction de l'évènement.

Comment fait-on?

C.H. : Il faut revenir à la base, et ne pensez qu'au rugby.

En tant qu'arrière, vous serez plus exposé défensivement, notamment sous les chandelles. Vous aimez ça?

C.H. : Oui, beaucoup. C'est agréable de monter comme ça. Je pars du principe que si je monte au ballon, je ne risque rien. Je ne vais pas les attendre au sol! Alors, c'est vrai, tu peux faire des culbutes si tu te fais balancer en l'air. Mais dans ce cas, ça veut dire carton jaune pour eux et quoi qu'il arrive, j'aurais gagné.

Après ces trois matchs de préparation, vous imaginez une défaite du XV de France face à l'Argentine?

C.H. : Il faut avoir des certitudes mais il faut respecter son adversaire. Il faut imaginer toutes les situations pour être paré. Disons que ça m'effleure l'esprit, sans me le traverser. En tout cas, c'est vraiment un match compliqué. Eux n'ont rien à perdre, contrairement à nous. Si on perd celui-là, on va mal le vivre et on va se mettre une pression terrible. Derrière, ça veut dire terminer sans doute deuxième de la poule et un chemin beaucoup plus tortueux.

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