Une bien belle matinée...

Le premier entraînement de l'équipe de France à Font-Romeu devait être dans la norme : ouvert aux médias, le public se massant autour des grillages entourant le terrain du lycée. Mais c'était sans compter sur la ferveur que soulève le XV de France à 53 jours de l'ouverture de la Coupe du monde.

Sur plusieurs centaines de mètres, des supporters arborant les maillots des joueurs de l'équipe de France, de Perpignan, proximité oblige, mais aussi de la plupart des clubs de Top 14, se pressent en direction du terrain. On pourrait se croire dans une montée du Tour de France tant le phénomène impressionne.

A l'origine, un malentendu qui a fait dire aux collectivités locales que l'entraînement serait ouvert au public, cependant l'entrée est interdite par 6 gendarmes. Fusent alors des "Ouvre Laporte" et autres potacheries. Les joueurs sont sifflés. Très rapidement la décision d'ouvrir les portes est prise par Jo Maso, contre l'avis du responsable de la sécurité.

Et tout s'est admirablement passé. "Ici c'est un grand pays de rugby, le public s'est très bien comporté, on a bien travaillé, le public a été très calme, il a bien joué le jeu" , note Bernard Laporte l'entraîneur national. Chaque poussée appuyée au joug fut l'occasion d'applaudissements, la séance se terminant par des photos et des signatures d'autographes.

Les Bleus surpris

"C'est impressionnant tout ces gens qui attendent pour signer des autographes, faire des photos, on se prendrait presque pour des stars de rock n' roll, c'est un truc de fou", déclarait Sébastien Bruno, ravi de voir cet engouement populaire autour de son équipe.

Cela ne doit pourtant pas empêcher les Bleus de travailler dans la sérénité, il s'agit de trouver un juste équilibre. "On ne peut pas non plus passer une heure avant et après chaque entraînement à signer des autographes. Il y a aussi la récupération" , pour Yannick Jauzion qui rajoute "on essaie de trouver un juste milieu, d'avoir un contact avec les gens, car le rugby c'est cela, le contact avec les supporters, mais aussi garder le côté professionnel. Ce n'est pas évident", Jean-Baptiste Elissalde résume cela parfaitement: "Ca va être un aspect à gérer, il faut espérer qu'il soit le plus minime possible. Même si plus on sera soutenu, meilleur cela sera."

On comprend le problème mais il y a aussi le public, les yeux embués de ces dizaines de gosses repartant un autographe à la main, de ces gens ayant fait 400 km pour voir "leurs" Bleus quelques minutes. "C'est très agréable, c'est bien pour le rugby" reconnaissait Bernard Laporte avant d'ajouter "On ne peut pas ouvrir tous les jours. Il faut pouvoir récupérer mais il faut garder cette proximité avec nos supporters."