Trouver sa place

Pour beaucoup, il a gagné son billet pour le Mondial le 11 février dernier. Ce jour-là, il avait illuminé Croke Park en marquant l'essai de la victoire tricolore à la 79e minute de la rencontre, sur un gri-gri dont seuls les ailiers les plus culottés ont le secret. Le lendemain, tout la France du rugby parlait de cet "é-clerc" de génie, comme le titrait la presse.

Vincent Clerc était peut-être le seul à ne pas s'enflammer. Parce qu'ailier échaudé craint l'eau froide. Il ne savait pas, alors, si Bernard Laporte prendrait quatre ailiers pour le Mondial. Surtout, il redoutait recevoir cet appel commençant par 01 qui avait brisé ses rêves en 2003. Mais tout va bien finalement. Vincent Clerc fait partie des 30, il sue sang et eau à Font-Romeu et en est bien content.

Tout n'est pas gagné pour autant. Une place pour le Mondial ne lui suffit pas. Le Toulousain veut aussi être titulaire. Et a priori, c'est celui qui part de plus loin. Christophe Dominici, avec son aura de leader, semble indéboulonnable. Aurélien Rougerie est revenu au meilleur moment, impressionnant tout le monde pendant les phases finales du Top 14. Et son coéquipier de club Cédric Heymans a effectué une excellente fin de championnat. Lui, n'a pas été aussi en vue que ses concurrents sur sa fin de saison. Alors il aura sûrement plus à prouver que les autres.

Mais ça, il sait faire. L'ancien Grenoblois, du haut de ses 20 sélections, sait saisir sa chance. Il l'a montré. S'il y a des sceptiques, qu'ils se rappellent Croke Park 2007.