Traille: "Dans les temps"

Trois semaines après votre blessure contre Perpignan en championnat, vous avez décidé de vous faire opérer. Pourquoi ?

Damien Traille.- Je me suis fait opérer pour renforcer ma paroi abdominale car j'avais une faiblesse qui me procurait beaucoup de douleurs. Avant l'opération, j'ai passé trois semaines en soins puis j'ai pris la décision de voir des spécialistes. Certains me disaient de me faire opérer, puis le lendemain je ne devais pas le faire. Face à tous ces avis contradictoires, j'ai appelé le staff de l'équipe de France et Bernard Laporte m'a conseillé l'opération car il avait déjà été confronté à un cas comme celui-ci quand il entrainait le Stade français. Cela m'a aidé dans mon choix.

Comment se sont passés les jours qui ont suivi l'opération ?

D. T.- Je ne devais pas surtout pas rester sans rien faire. Deux heures après l'opération je marchais. Je me suis fait opérer un vendredi et le dimanche j'étais dans l'avion pour Biarritz. Le lundi, j'ai repris une vie normale, je conduisais même.J'avais quelques douleurs à cause des points que je n'ai enlevé que la semaine dernière mais j'ai pu faire beaucoup de marche.

N'avez-vous pas eu peur de faire une croix sur la Coupe du monde ?

D. T.- L'encadrement des Bleus m'avait promis de me laisser le mois de juillet pour me préparer tranquillement alors j'ai mis toutes les chances de mon côté en suivant les protocoles. Pendant les dix premiers jours, je n'ai fait que de la marche puis j'ai pu faire du vélo d'appartement et maintenant je trottine depuis quinze jours. J'ai rendez-vous lundi avec mon médecin Marc Bouvard lundi à Pau. Nous allons faire un point et mon programme pour les quinze jours en altitude. Il est en relation avec Daniel Servais pour bien cibler ce que je peux faire.

Que faites-vous pendant que le reste du groupe exécute le programme physique ?

D. T.- Je fais vingt minutes de course tous les deux jours et j'alterne avec du vélo. Je travaille le rythme cardiaque pour avoir un acquis quand je rejoindrai les autres. Pour l'instant, je ne sais pas ce que je pourrais faire lors des quinze prochains jours mais normalement je pourrais reprendre l'entraînement dès le début du mois d'août même si cela dépend de l'évolution de la blessure. Mais, je suis largement dans les temps. J'essaie de faire un maximum de choses avec les autres. Je les suis partout dans les exercices de musculation mais je n'ai pas pu participer aux séances sur le terrain ni à l'entraînement rugby de mardi après-midi.

Quel souvenir gardez-vous de la Coupe du monde 2003 ?

D. T.- Je suis très motivé car en 2003 je n'ai participé qu'à moitié à la Coupe du monde. Cela ne s'était pas très bien passé et je veux tout faire pour vivre celle de 2007 de manière différente. Je ne veux pas faire les matchs moins intéressants. En 2003, j'ai joué contre le Japon et les Etats-Unis. Je n'étais pas dans le groupe en quart de finale, et lors de la demi-finale, j'étais sur le banc mais je ne suis pas rentré.

Vous pouvez couvrir trois postes. Est-ce un avantage pour avoir du temps de jeu ?

D. T.- Dans un groupe c'est toujours bien d'avoir un joueur polyvalent mais c'est celui qui joue souvent le moins. Dans le groupe, il y a trois ouvreur, trois centres et un seul arrière, cela offre plusieurs possibilités même si c'est au centre que j'ai le plus de repères. Pour être performant à l'arrière ou à l'ouverture, il faut y jouer souvent pour avoir des automatismes.

Pourtant votre prestation à l'ouverture l'été dernier en Afrique du Sud n'était pas passée inaperçue...

D. T.- En Afrique du Sud, je pense que c'était la chance du débutant. Cela se passe très bien car le paquet d'avant fait un match énorme et puis c'était une période où je marchais sur l'eau. J'avais fait une très bonne fin de saison avec Biarritz. Nous avons été champions de France puis je suis parti en tournée et j'ai pris pour la première fois le rôle de buteur en Roumanie. Tout se passait très bien.