Présentation: France

OU EN EST LA FRANCE?

Depuis la Coupe du monde 2003, l'équipe de France a remporté trois des quatre derniers Tournois, dont un grand Chelem en 2004. Elle a battu l'Australie, l'Afrique du Sud (à domicile et à l'extérieur), l'Argentine et toutes les équipes européennes. Elle a en revanche connu trois terribles revers contre la Nouvelle-Zélande, en novembre 2004 et novembre 2006, qui ont à chaque fois coupé son élan.

L'année 2007 a apporté son lot de satisfactions (succès en Irlande, victoire finale dans le Tournoi), et de déceptions (noyade en Nouvelle-Zélande, revers à Twickenham qui a privé les Bleus de Grand Chelem). Mais la préparation estivale a permis aux hommes de Laporte de franchir un cap. Les trois matchs amicaux du mois d'août ont convaincu et physiquement, les Bleus abordent ce Mondial au top. Reste maintenant à allier une endurance de marathonien pour tenir six semaines, tout en prenant un départ de sprinter, dès vendredi, pour un test capital contre l'Argentine.

L'OBJECTIF

Le XV de France n'a pas 50 moyens de réussir sa Coupe du monde. Il n'en a qu'un: la gagner, tout simplement. En cinq éditions, les Bleus ont livré et remporté quelques duels déjà légendaires (les demi-finales 1987 face aux Wallabies et 1999 conter les Blacks), disputé deux finales, mais il leur manque encore le titre suprême, auquel toutes les autres grandes nations du rugby ont déjà goûté. C'est l'année ou jamais, puisque les Français évoluent à domicile. Ils devront d'abord se sortir d'une poule particulièrement relevée, avec l'Irlande et l'Argentine. C'est le groupe de tous les dangers, mais s'ils s'en sortent avec la première place, un tableau intéressant s'ouvrira devant eux.

LA STAR: Christophe Dominici

L'ailier du Stade Français est le doyen du groupe du haut de ses 35 ans. Son nom reste attaché à la fabuleuse demi-finale du Mondial 1999, où il avait écoeuré les All Blacks par ses crochets et sa pointe de vitesse. Même s'il n'a plus ses jambes de 20 ans, Dominici demeure un playmaker incontournable, capable de faire basculer un match sur une action. Chez les Bleus, il jouit d'un statut de leader dans le groupe. Il est d'une certaine manière le capitaine virtuel des lignes arrières. En dépit d'une très vive concurrence à l'aile, Domi aborde le Mondial en titulaire indiscutable aux yeux de Bernard Laporte.

LE JOUEUR A SURVEILLER: Sébastien Chabal

En quelques mois, le joueur de Sale s'est imposé comme un impact player de premier ordre, capable de dynamiser un pack comme personne. Sébastien Chabal, troisième ligne de formation, s'est finalement frayé un chemin dans le groupe des 30 comme... deuxième ligne. Peu importe. Il est bien là et a tout pour s'imposer comme un élément clé du groupe même si, pour l'heure, il n'est que remplaçant dans cette équipe. Mais Chabal est surtout en train de s'affirmer comme une vraie vedette. Grâce à son jeu dévastateur, d'abord. Ses plaquages destructeurs lors de la tournée en Nouvelle-Zélande en juin ou, plus récemment, son essai à Twickenham, ont déjà fait sa gloire. Mais Chabal, c'est aussi un look, inimitable, limite homme des cavernes.

LE SELECTIONNEUR

Et si c'était lui, la véritable star de cette équipe de France? Personnage médiatique, redoutable communicant, chouchou des publicitaires, et futur membre du gouvernement, Bernard Laporte est, aussi, le sélectionneur du XV de France jusqu'à la fin de cette Coupe du monde. Ce Mondial en France marque le bout de son chemin à la tête des Bleus. Après l'échec de 2003, l'ancien entraineur du Stade Français se sait attendu au tournant.

Ce sont justement ses succès à la tête du club parisien, avec lequel il a décroché le Bouclier de Brennus en 1998 pour sa première saison au sein de l'élite, qui lui avaient permis d'accéder au poste de sélectionneur du XV de France en 1999. Laporte avait également touché le gros bout de bois comme joueur, en 1991, avec Bègles. La fameuse équipe de la tortue, dont il était le capitaine. Il se distinguait, déjà, par ses qualités de meneur d'hommes.