Pichot : "Pas une équipe marketing"

Par Rugbyrama
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Agustin Pichot, le capitaine argentin, revient sur la formidable aventure des Pumas. Il espère qu'elle se prolongera une semaine de plus.

Dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Agustin Pichot.- C'est une semaine très importante pour nous. C'est la semaine la plus importante de ma carrière mais le rugby ne reste qu'un jeu. Il faut donc profiter des 80 minutes face aux Sud-Africains et si on est bien, on vivra peut-être une semaine encore plus importante.

Votre effectif a peu tourné. Votre forme physique sera-t-elle la clé de cette demi-finale ?

A. P.- C'est vrai que nous avons beaucoup de joueurs d'expérience et nous venons de fournir un travail très intense pendant trois mois. Cette équipe donne tout sur le plan mental et maintenant tout va dépendre de l'état de nos jambes. Il faudra voir si elles répondent.

Le public du Stade de France a sifflé l'Argentine contre l'Ecosse. Etes-vous déçu ?

A. P.- Cette réaction du public français est la seule chose qui m'a déçu pendant cette Coupe du monde. Les Argentins n'ont jamais critiqué le jeu français et nous avons toujours supporté la France. Je trouve ça triste mais j'espère que cela va changer dimanche car ça me touche vraiment sur le plan personnel.

Lors de vos matchs à Paris vous avez toujours mangé au Fouquet's. Hier vous avez organisé un asado avec vos familles. Avez-vous une préparation à l'ancienne ?

A. P.- Nous faisons beaucoup de choses à l'ancienne. Je ne sais pas si c'est bien, mais avec nous, ça fonctionne. Nous ne sommes pas une équipe marketing. Peut-être que nous nous trompons mais pour nous, le plus important est de prendre du plaisir entre nous. Hier, nous avons fait un grand asado à l'hôtel avec nos familles mais ce n'était pas forcé. C'était quelque chose de vrai.

Quelle est la caractéristique essentielle de cette équipe d'Argentine ?

A. P.- Il n'y a pas d'individualisme malgré la qualité de certains joueurs. Regardez Juan Hernandez ou Felipe Contepomi, ils jouent pour l'équipe. Jouer pour l'Argentine est très spécial. Nous venons pas d'un pays qui fait partie du G8 mais à la Coupe du monde de rugby, nous existons.

La crise, entre votre fédération et les joueurs la saison dernière, vous a-t-elle servi à construire ce groupe ?

A. P.- Dans cette épreuve nous avons trouvé beaucoup d'amitié. Cette crise nous a resserré mais tout s'est fait naturellement. Je ne suis pas sûr que ça marcherait avec une équipe professionnelle mais avec l'Argentine, ça marche.

Vous jouez essentiellement avec le même groupe de joueurs depuis le début de la compétition. La scission doit-être importante avec les huit joueurs qui restent en tribune ?

A. P.- Nous devons prendre l'énergie de ces huit joueurs pour la donner aux vingt-deux qui jouent. Pour l'instant, c'est magnifique. Nous parlons beaucoup avec eux. C'est très important. Si nous sommes fatigués, nous n'avons qu'à regarder ces mecs qui n'ont pas touché un ballon depuis trois mois.

Le demi de mêlée sud-africain Du Preez réalise un très bon mondial. Avez-vous observé ses prestations ?

A. P.- Je regarde tout, même les remplaçants adverses. Je veux tout connaître par coeur en ce qui concerne l'adversaire. Je veux savoir tout ce qui peut se passer. Après, c'est certain que je vais devoir livrer une grande bataille avec certainement le meilleur demi de mêlée du monde en ce moment.

Matfield a déclaré que les Sud-Africains devront surveiller principalement Agustin Pichot...

A. P.- (rires) Effectivement, il a dit que j'étais irritant. Mais, il parle de moi car il me connaît seulement parce que je joue depuis longtemps. Je suis heureux qu'un des meilleurs deuxième lignes du monde parle de moi.

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