Où va l'Angleterre?

Par Rugbyrama
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La victoire anglaise face aux Etats-Unis a été si peu convaincante qu'elle a plongé le champion sortant dans une forme d'impasse avant d'affronter l'Afrique du Sud, vendredi soir au Stade de France. L'Angleterre ne sait plus comment s'en sortir.

Samedi, l'Angleterre a démarré la défense de son titre par une victoire. Voilà pour la bonne nouvelle. Mais c'est vraiment l'unique point positif à ressortir de cette bouillie de match face à une équipe des Etats-Unis courageuse mais limitée. "Je suis content de la victoire mais je suis vraiment très déçu de notre performance", résumait le pilier et capitaine Phil Vickery. Personne ne le contredira sur ce dernier point. Le XV de la Rose ne va pas bien et la pauvreté de son registre offensif, indigne d'un tenant du titre, continue d'affliger.

Dans quatre jours, les Anglais devront se coltiner un tout autre adversaire, l'Afrique du Sud, qui ne lui pardonnera à l'évidence pas de telles approximations. En dépit de leur victoire, ils arboraient d'ailleurs des mines de vaincus à Bollaert... "Si on sort le même match contre les Boks, on risque de connaitre une énorme désillusion", avoue Jason Robinson, qui continue de plaider pour davantage d'ambition dans le jeu, tout comme le centre Mike Catt. Une option contestée par certains, comme Martin Corry, qui estime, peut-être à juste titre d'ailleurs, qu'il est trop tard pour cela. "De toute façon, désormais seules les défenses comptent", assure-t-il.

"Epouvantablement pauvres"

Certes. Reste que si tout le monde s'accorde à citer le secteur défensif comme incontournable aujourd'hui, pour gagner au rugby, il faut aussi marquer des points. Sil elle tient encore la route physiquement, l'Angleterre manque par trop d'imagination pour déstabiliser un ensemble aussi solide que l'Afrique du Sud. Brian Ashton, jadis amoureux de l'école toulousaine et apôtre du jeu au large, semble avoir fait son deuil des ellipses stylistiques. Depuis sa prise de fonctions fin 2006, il affiche un minimum d'ambition, maintenant son équipe dans un jeu étriqué qui ne l'a pourtant mené nulle part ces quatre dernières années.

Alors, que faire? "Contre les Springboks, il faudra être deux ou trois divisions au-dessus de ce qu'on a fait samedi", juge l'arrière Mark Cueto. Pas sûr que les hommes de Brian Ashton en aient aujourd'hui les moyens. Comment imaginer en effet qu'en quelques jours, le champion du monde en titre puisse laisser derrière lui des mois et des mois d'errance? La presse anglaise se montrait en tout cas très pessimiste dimanche. Elle se déchaine, même. "Les champions du monde en titre ont été si épouvantablement pauvres que les Sud-Africains, qui regardaient le match depuis leur chambre d'hôtel, ont dû se fendre les côtes ", écrit le Mail on Sunday.

Les Anglais, eux, n'ont pas dû rigoler autant en voyant les Boks se promener en seconde période face aux Samoans. La bande à Percy Montgomery n'a pas toujours été impériale, mais l'ensemble a autrement plus d'allure que ce qu'avait offert l'Angleterre la veille. "Il va falloir effectuer un gros travail aussi bien physique que psychologique avant les Boks. On ne les battra pas en jouant comme ça, admet Lawrence Dallglio, l'ancien capitaine. Mais si on les bat, les regards sur nous changeront. C'était un rappel au principe de réalité. On en avait peut-être besoin". Vraiment? L'auto-persuasion a ses limites. Elle pourrait les toucher de manière brutale vendredi.

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