Nyanga, comme un grand?

Par Rugbyrama
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Aligné d'entrée par Bernard Laporte contre la Namibie dimanche soir, le flanker toulousain Yannick Nyanga grandit tranquillement en équipe de France, où il est prêt à apporter sa fraicheur, son enthousiasme et son dynamisme. A 23 ans, l'avenir lui apparti

La scène se passe en novembre 2005, au Stade de France, lors d'un test match face à l'Afrique du Sud. Le XV de France s'offre le scalp des Boks, tout en souffrant énormément en touche. A la fin de la rencontre, Bernard Laporte explique que Yannick Nyanga avait trouvé la solution à la mi-temps pour contrarier l'alignement adverse, mais qu'il n'a pas osé prendre la parole. Excès de timidité d'un jeune homme de 22 ans, encore novice au plus haut niveau. Près de deux années plus tard, Nyanga a grandi. "Si la même scène se reproduisait aujourd'hui, avoue l'intéressé, je n'hésiterais plus à intervenir pour donner mon avis. Quand tu arrives en équipe de France, tu te fais petit, tu écoutes et tu ne parles pas."

Désormais, Nyanga ne reste donc plus dans son coin. Le terrain n'est plus son unique domaine d'expression. Quand il a quelque chose à dire, il parle. Le week-end dernier, après le fiasco face à l'Argentine, le flanker toulousain a ainsi sorti ce qu'il avait sur le coeur, même s'il n'avait pas pris part à la rencontre: "J'ai pris la parole, au même titre que d'autres, parce que, même si je n'avais pas joué, j'ai vécu le match de manière très intense. Tout le monde a subi le même traumatisme. On a beaucoup échangé, dans des discussions très ouvertes. Tout le monde a dit ce qu'il avait à dire ."

Comme si c'était la dernière

L'ancien biterrois n'est toutefois pas encore un leader dans ce groupe tricolore. En dépit de son émancipation progressive, il écoute toujours plus qu'il ne parle. "Même si je me sens complètement à ma place, il ne faut pas oublier que je suis le benjamin de ce groupe avec Lionel Beauxis, rappelle le troisième ligne tricolore. Pour moi, c'est extraordinaire de côtoyer tous les jours des gars comme Raphaël (Ibanez), Domi ou Fabien (Pelous). J'apprends beaucoup d'eux, j'ai l'impression de grandir plus vite depuis trois mois."

A un poste ultra concurrentiel chez les Bleus, il ne s'est pas encore imposé comme un taulier. Mais le "plantage" de Rémy Martin contre l'Argentine lui offre sur un plateau une place de titulaire en troisième ligne aile face à la Namibie. Une occasion en or? Peut-être. Mais surtout une énorme source de plaisir. Là encore, c'est auprès de son aîné Fabien Pelous qu'il puise sa manière d'aborder l'événement. "Fabien me dit souvent que chaque sélection peut être la dernière. Alors, chaque fois que je rentre sur le terrain avec le maillot bleu, je n'oublie pas la chance que j'ai. Je veux prendre du plaisir."

"L'impression d'être un privilégié"

Malgré les recommandations de tonton Pelous, on doute quand même que le match face à la Namibie marque la fin de l'histoire internationale de Yannick Nyanga. Son dynamisme pourrait même faire le plus grand bien à cette équipe de France si léthargique en ouverture du Mondial. Nyanga veut se libérer, et entraîner avec lui toute la bande bleue dans son enthousiasme. "Je ne sais pas si les générations futures auront la chance de jouer une Coupe du monde en France. Alors j'ai vraiment l'impression d'être un privilégié. Il faut vraiment qu'on prenne tous conscience de cette chance immense qui nous est offerte", martèle-t-il.

A cette opportunité collective vient se greffer une autre, plus égoïste. Une bonne perf' dimanche lui ouvrira peut-être les portes d'une nouvelle titularisation, contre l'Irlande. Nyanga se trouve aujourd'hui en balance avec son collègue toulousain Thierry Dusautoir. Les deux compères joueront ensemble dimanche soir, mais le probable retour de Betsen pour le choc décisif face aux hommes verts réduira le champ d'expression. Nyanga pense-t-il déjà à tout ça? Oui, mais non. "Si je gagne ma place contre l'Irlande, tant mieux mais franchement, je n'y pense pas. D'ailleurs, sourit la perle noire, je crois avoir fait un bon match contre l'Angleterre au mois d'août, et ce n'est pas pour ça que je me suis retrouvé dans le groupe contre l'Argentine." Tiens, Nyanga, s'il n'a pas fini de grandir, parle déjà comme un vieux sage...

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