La touche en ligne de mire

C'était le seul endroit où on attendait vraiment les Français samedi dernier à Cardiff, celui sur lequel ils devaient surpasser ces adversaires que l'on disait tellement meilleurs. Et c'est précisément là qu'ils ont pêché. La touche des Bleus a connu beaucoup de problèmes, face à des Néo-Zélandais diablement efficaces en contre (Williams, So'oialo et Robinson ont récupéré cinq ballons sur lancer français). "Nous n'avons pas été bons dans les commandes, nous avons continué à annoncer les mêmes sur les mêmes zones de saut alors qu'ils s'étaient adaptés, analysait Bernard Laporte en début de semaine. Mais nous allons travailler cela."

Ainsi, les Bleus ont particulièrement soigné ce secteur de jeu cette semaine à l'entraînement. Car les Anglais sont très solides en conquête. "En touche, l'Angleterre est très efficace avec Shaw et Kay, confirme le talonneur tricolore Raphaël Ibanez. Shaw te prive souvent de la solution la plus simple, le début d'alignement. Concernant Kay, c'est la clé ! (sic) Il est très fort à la fois sur ses lancers et en contre. Les Anglais définissent leurs blocs au départ mais ils sont capables de changer très vite de place."

Etre plus réactifs

La conquête tricolore devra donc être "plus précise et plus propre", comme l'explique l'un des quatre sauteurs bleus, Julien Bonnaire. "Ils ont des joueurs assez grands dans l'alignement. Il va falloir les marquer et être réactifs. Et si nous n'arrivons pas à les contrer en haut, il faudra leur pourrir les ballons en bas, leur casser les soutiens". Les Français ne comptent pas se laisser avoir cette fois. "Quand nous avons vu à la vidéo comment Ali Williams est venu chercher ces ballons, nous avons été étonnés", reconnaît Raphaël Ibanez.

Samedi, leur alignement devrait donc être plus réactif. Il possède d'ailleurs des armes encore jamais dévoilées depuis le début du Mondial. "Revoir nos matchs de préparation contre les Anglais a fait remonter des choses dont on ne se rappelait plus, explique le deuxième ligne Fabien Pelous. Nous avions notamment fait une combinaison en touche que nous n'avons jamais refaite et qui avait marché. Nous l'avions complètement oubliée." Les Bleus retrouvent la mémoire au moment opportun.