L'Angleterre reste debout

Brouillons, décevants, méconnaissables... Depuis lé début de la compétition, le XV de la Rose ne faisait pas vraiment honneur à son statut de tenant du titre. Laborieux vainqueur des Etats-Unis et des Samoa, littéralement corrigés par les Springboks, les hommes d'Ashton se présentaient sur la pelouse du Parc des Princes face aux Tonga pour un véritable huitième de finale sans la moindre certitude. Ils démontraient cependant avant même le coup d'envoi leur état d'esprit. Alignés à moins d'un mètre des Tongiens pendant le sipitau, les coéquipiers de Wilkinson lançaient un message fort d'entrée.

Un coup de génie de Wilkinson

Malgré le soutien d'une belle colonie de supporters dans les travées du Parc, les Anglais tardaient pourtant à trouver le bon rythme. Pris d'entrée à la gorge par des Tongiens volontaires, les champions du monde en titre étaient mis sur le reculoir au cours du premier quart d'heure, subissant les assauts successives des trois-quarts adverses. Dans le sillage de Hufanga, intenable centre et auteur du premier essai (18e) au terme d'un formidable slalom au coeur de la défense anglaise, les troupes de Fielea démontraient que leur courte défaite face aux Boks n'était en aucun cas due au hasard. Puissants, rapides, Finau Maka et ses hommes ne faisaient aucun complexe en début de match, menant même 10-3, avant de payer cash leur manque de maîtrise sur les fondamentaux.

Après cette entame délicate, les Anglais retrouvaient bien vite des couleurs. Grâce à un pack dominateur en touche et en mêlée, le XV de la Rose reprenait bien vite la direction des opérations d'autant plus qu'il pouvait compter sur un Jonny Wilkinson, génial par instant. Sur une pénalité dans les 22 mètres tongiens, le métronome anglais surprenait tout son monde en distillant une passe au pied exceptionnelle en direction de Sackey qui n'avait plus qu'à se coucher dans l'en-but adverse (20e).

Des Tongiens sans solution

Une phase de jeu lumineuse qui sonnait la fin des espoirs tongiens. Grâce au jeu au pied de leur demi d'ouverture, les Anglais s'installaient dans la moitié de terrain adverse mettant les hommes de Fielea, constamment sous pression. Dominés en touche et en mêlée, les Aigles des Mers ne trouvaient leur salut qu'au large. Des prises d'initiatives à haut risque qui leur faisaient commettre une ribambelle de fautes de main. Trop imprécis et surpassés physiquement, Latu et ses hommes ne trouvaient plus la faille avant la dernière minute, encaissant dans le même temps la bagatelle de trois essais made in Sackey (39e), Tait (57e) et Farrell (66e).

La victoire, le point de bonus offensif... Les Anglais ont su répondre présents et rassurer en partie leur supporters. Portés par Jonny Wilkinson, les hommes d'Ashton ont montré un visage plus digne de leur statut, retrouvé des couleurs rassurantes à l'heure de défier les Australiens en quart. Une revanche de la finale de l'édition 2003 qui s'annonce bouillante.