Hadden: "Je crois en eux"

Quinze changements, deux débutants dans un pack inexpérimenté, votre capitaine pas dans les 22... Comment justifiez-vous cette révolution avant d'affronter la meilleure équipe du monde?

Frank HADDEN : Les situations exceptionnelles nécessitent une approche exceptionnelle. Disputer trois matches en onze jours était déjà un immense défi dans l'ère amateur. Si vous devez opter entre affronter les All Blacks avec une équipe fatiguée ou une autre fraîche, le choix est évident. Et contre les Italiens, la réponse sera la même. J'ai eu à prendre des décisions bien plus difficiles que celle-là.

Vous ne pourrez empêcher les gens de penser que vous faites une croix sur ce match pour vous concentrer sur celui contre l'Italie décisif pour la 2e place.

F.H. : Le premier critère de sélection, c'est de bâtir une équipe pour gagner.

Vous pensez sincèrement que vos réservistes peuvent réussir là où l'Ecosse a toujours échoué et battre les Néo-Zélandais?

F.H. : Battre les All Blacks, c'est simple. Si nous mettons en pratique ce que nous avons fait à l'entraînement mieux qu'eux, oui, nous gagnerons. L'Australie est la seule équipe à les avoir battus cette année. Ils l'ont réussi en plaquant comme si leur vie en dépendait et en produisant quelques moments de pure magie. Nous avons l'équipe capable de faire exactement le même match.

De nombreux supporteurs se disent: à quoi bon se ruiner pour aller au stade assister à l'humiliation d'une équipe d'Ecosse B...

F.H. : J'ai moi-même dépensé 400 livres (ndlr: environ 600 euros) pour acheter des tickets à des amis d'Australie. Je ne les aurais jamais fait venir pour des faux-semblants. J'ai confiance en cette équipe. Je leur ai dit que je croyais en eux. Je sais qu'ils vont nous remplir de fierté dimanche.

Vous ne redoutez pas une déroute?

F.H. : (sèchement) Non.

Un des seuls joueurs d'expérience de l'équipe est Chris Paterson. Il est surprenant qu'il ne soit pas capitaine alors que cette charge lui avait incombé durant le Tournoi.

F.H. : Chris ne jouera pas nécessairement 80 minutes. Il risque d'être plus fatigué que Scott (Murray) et d'être mentalement fatigué après avoir joué mardi.

Le choix de lui avoir finalement confié l'ouverture, ce que beaucoup réclament, est-elle une indication pour la suite du Tournoi?

F.H. : Personne n'a de place garantie dans cette équipe d'Ecosse. Si Chris fait un match exceptionnel à l'ouverture, j'envisagerai évidemment de l'y titulariser la semaine suivante contre l'Italie.