Faire mieux que l'Italie

Avant même le coup d'envoi du Mondial, les Lusitaniens avaient annoncé leur volonté de ménager leurs meilleurs joueurs contre la meilleure équipe du monde. Pour autant, les joueurs qui se présenteront samedi sur la pelouse de Gerland voudront limiter la casse devant la machine à scorer néo-zélandaise... voire de "faire mieux que l'Italie" qui a encaissé un 76-14 face aux Blacks.

Profiter du moment présent, du bonheur de participer, car c'est bien là l'essentiel n'est-ce pas ? M. Coubertin l'affirmait, les Portugais vont devoir l'incarner. Cette rencontre est un bonheur inespéré pour des joueurs amateurs qui ont dû prendre des vacances afin de venir en France disputer la première Coupe du monde de rugby de l'histoire du Portugal. "Les Blacks sont nos idoles depuis qu'on s'intéresse au rugby, explique le deuxième ligne Gonçalvo Uva, un des trois professionnels du groupe. Mais il faut mettre ça de côté. Moi, par exemple, je ne jouerai pas contre Chris Jack mais contre un grand gars barraqué." D'ailleurs, en hommes fiers, les Portugais n'hésitent pas à affirmer : "Nous allons entrer sur le terrain pour gagner !" L'auteur de ses propos, le pilier Da Silva, a le mérite de renforcer le respect vis-à-vis de cette équipe. "Si nous sommes spectateurs, nous allons prendre une volée, poursuit-il. Nous ne sommes peut-être pas aussi costaud qu'eux, mais nous ne nous échapperons pas."

Après leur baptême mondial contre l'Ecosse lors duquel le premier essai lusitanien fut inscrit, la semaine ne fut pas de tout repos pour préparer cette deuxième rencontre. L'entraîneur Morais a dû se rendre au chevet de son bébé souffrant... Le troisième ligne Somoza s'est vu infliger une suspension de quatre semaines pour un coup de tête délibéré sur un Ecossais. Bref, pas les meilleures conditions avant d'affronter ce qui se fait de mieux au monde. Du coup, les Lobos ont cherché à chasser la pression en s'octroyant une petite promenade avec dégustation de glaces dans le vieux Lyon jeudi soir. Une pause douceur avant de voir la marée noire déferler.