Et maintenant?

Par Rugbyrama
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Le cuisant échec face à l'Agentine en ouverture de la Coupe du monde change considéarblement la donne pour les Bleus. Ils vont devoir changer leur approche, leur jeu et sans doute les hommes. Ce n'est qu'à ce prix qu'ils pourront s'en sortir, à condition

. Redescendre sur terre

Les Français se sont-ils vus trop beaux? Les avis étaient partagés vendredi soir dans le camp tricolore. Pour Frédéric Michalak, pas de doute, il y a bien eu un "excès de confiance". Une opinion partagée par d'autres, comme Dimitri Szarzewski, mais pas par Yannick Jauzion: "On redoutait cette équipe d'Argentine, on ne l'a pas sous-estimée." Il semble pourtant qu'après leur probante campagne de matchs préparatoires en août, les Bleus se sont laissé griser. "Il faut arrêter de se voiler la face. On s'est pris pour les meilleurs, mais on n'est pas les meilleurs", tranche Michalak. A cet égard, le rude échec du match d'ouverture va calmer tout le monde. "C'est peut-être un mal pour un bien, même si ça fait très, très mal ", conclut Serge Betsen.

. Resserrer les liens

Le XV de France s'est mis dans la panade. Il n'est plus temps de parler de titre mondial, mais juste de préserver l'avenir à court terme de l'équipe dans la compétition. Pour relever la tête, les Bleus vont avoir besoin d'énormément de solidarité afin de surmonter leur déception. Dans le cas contraire, ils risquent l'implosion. Une théorie à laquelle ne croit pas Yannick Jauzion. " Ce groupe est sain. Je suis convaincu que cette défaite va resserrer les liens", lance le centre toulousain. Serge Betsen veut également le croire. "C'est maintenant qu'on va voir ce qu'on a dans le ventre, et ce que vaut, humainement, cette équipe , estime le flanker du BO. Moi, je suis optimiste, car je connais les liens qui nous unissent."

. Quel jeu pour s'en sortir?

Les Français ont eu tout faux dans les secteurs clés: jeu au pied défaillant, fautes de main à répétition, piètre utilisation du ballon, indiscipline chronique... La pauvreté technique l'a disputé à l'indigence tactique. Comment remédier à cela? "Il faut revenir aux bases du jeu, dès maintenant, à l'entrainement ", prône Michalak. "Devant, on les a secoués par moments, mais nous avons été incapables de créer des situations vraiment dangereuses, déplore Damien Traille. Tactiquement, nous avons manqué de recul." L'indigence offensive française pose problème, surtout pour une équipe qui va devoir s'imposer trois fois avec le bonus offensif. Devant, la base est solide, mais les lignes arrières furent très loin du french flair... Pour Bernard Laporte, le problème est toutefois avant tout psychologique: "Il faut regarder les points que les Argentins nous ont marqués. Ce n'est que de la fébrilité de notre part. Il faut retrouver de la confiance et de la sérénité."

. Changer les hommes?

Même si la faillite a été avant tout collective face aux Pumas, on imagine mal Bernard Laporte ne pas modifier sensiblement son XV de départ pour la prochaine rencontre. Certaines têtes vont tomber. Blessé, David Skrela va céder sa place à Fred Michalak. Les Bleus ayant également besoin d'un buteur fiable, Jean-Baptiste Elissalde devrait suppléer Mignoni à la mêlée. Clément Poitrenaud a toutes les chances de revenir en grâce, aux dépens de Cédric Heymans, bien fébrile vendredi. Au niveau du pack, la troisième ligne sera modifiée au moins aux deux tiers, avec les retours de Dusautoir, voire Nyanga et Bonnaire. Lionel Nallet peut espérer être appelé en deuxième ligne. Dans l'optique du duel décisif face à l'Irlande, on pourrait donc retrouver plus de 50% de changements par rapport au match d'ouverture.

. Quelles chances de qualification?

Première certitude, l'équipe de France n'a plus son destin entre ses mains. Elle est tributaire des résultats des autres. Pour accéder aux quarts de finale, les Bleus doivent impérativement remporter leurs trois derniers matchs, avec le bonus offensif. Une seconde défaite serait rédhibitoire. La première place? Elle reste théoriquement accessible. Il faudrait pour cela battre l'Irlande sans que les coéquipiers de Brian O'Driscoll ne prennent de bonus défensif. Surtout, il faudra tabler sur un succès de l'Irlande face à l'Argentine, le 30 septembre, sans qu'aucune des deux équipes ne marque le moindre point de bonus. Mais nous sommes là dans le domaine de la théorie pure...

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