Dusautoir prêt à exploser

Son bobo à l'épaule n'est plus qu'un mauvais souvenir, il le jure. Thierry Dusautoir le clame haut et fort, il se sent très bien : "J'ai toujours eu des soucis physiques, je n'ai encore jamais abordé un match à 100% avec l'équipe de France. Aujourd'hui, c'est le cas et je veux le montrer."

Cette "nouveauté" comme il dit, est une très bonne nouvelle pour les Bleus. Le Toulousain veut prouver qu'il n'est pas un second choix, même s'il a intégré la liste des 30 après le forfait d'Elvis Vermeulen seulement. "Je me sens en pleine forme, je suis prêt à relever ce défi, boosté par la belle performance de l'équipe la semaine dernière à Twickenham. Avant qu'ils entrent sur le terrain, j'avais une boule au ventre comme si moi aussi j'allais jouer. J'analyse ça comme une envie très forte de rentrer sur le terrain, d'enfin porter ce maillot et de le défendre comme je pense pouvoir le défendre."

Parce que Dusautoir est frustré par ces trois premières prestation en bleu, dont la dernière reste le cinglant 47-3 encaissé à Lyon contre les All Blacks. "Je n'ai jamais montré mon véritable niveau en équipe de France, même si je n'ai jamais été spécialement en dessous des autres. J'aimerais montrer ce que je vaux réellement et qu'on me considère comme un joueur à part entière dans ce groupe. J'ai ma place mais il ne suffit pas de le dire, il faudra le montrer et ça commencera par ce match à Marseille."

Progresser dans le jeu offensif

Pour s'imposer totalement à un poste des plus concurrentiels du XV tricolore, celui qu'on considère comme le successeur du "sécateur" Betsen sait ce qui lui reste à travailler : son jeu d'attaque. "C'est ce qui me manque dans ma progression pour passer un cap, avoue-t-il. Côté offensif, je pense avoir énormément progressé avec le Stade toulousain cette année mais malgré tout, il me manque encore quelques automatismes pour être aussi à l'aise qu'en défense."

Il compte bien combler cette lacune dans les semaines à venir : "Ce qui est sympa, c'est qu'on n'est pas cloisonné à une fonction unique dans le jeu. Peut-être qu'on me verra plus dans un rôle défensif et Yannick (Nyanga, NDLR) jouera peut-être un peu plus dans les intervalles mais on nous verra faire autre chose, moi tenir plus le ballon et lui avoir un rôle aussi important en défense." Car Thierry Dusautoir adore ça, porter le ballon. "C'est pour ça que j'ai commencé en équipe première à Bègles" , explique-t-il, avant de rappeler qu'il a fait partie de l'équipe de France à 7. Une fois qu'il sera aussi percutant en attaque qu'intraitable en défense, il deviendra incontournable. En attendant, il se sert de la concurrence comme "un moyen de progresser et de te réveiller quand tu as tendance à te rendormir". Et pour l'instant, Thierry Dusautoir a les yeux grand ouvert...