C'est fini pour les Bleus

Par Rugbyrama
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Les Anglais accèdent à la finale de Coupe du monde en éliminant le XV de France sur le score de 14-9. La belle histoire bleue s'achève au stade des demi-finales comme il y a quatre ans face à l'Angleterre, qui défendra son titre de champion du monde contr

Les histoires d'amour finissent mal en général, dit-on. Celle des Bleus a trouvé son épilogue samedi soir, et elle s'est effectivement achevée de la pire des manières, par une défaite cruelle qui restera longtemps en travers de la gorge du rugby tricolore. Comme il y a quatre ans, le XV de France s'arrête au stade des demi-finales. Comme il y a quatre ans, les hommes de Bernard Laporte sont tombés devant l'Angleterre, championne du monde plus que jamais vivante, qui tentera le doublé dans une semaine contre l'Afrique du Sud ou l'Argentine. Les Français, eux, n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ils avaient bel et bien joué leur finale à Cardiff. La victoire face aux Blacks restera dans l'histoire, mais si les Bleus avaient encore du coeur, ils n'avaient plus que ça. Il ne leur restait plus assez de jambes ni de tête pour surmonter l'obstacle anglais.

Cherchant en vain de la sérénité, l'équipe de France a joué à se faire peur pendant 80 minutes. Un jeu dangereux. Fatal, même. Le ton avait en fait été donné d'entrée, tant l'entame du match fut révélatrice de cette sombre soirée: un coup d'envoi mal négocié, une mêlée chahutée, et une terrible hésitation de Damien Traille sur un coup de pied à suivre de Gomarsall, et voilà comment les Bleus se trouvaient avec un essai dans la vue, Josh Lewsey se montrant plus prompt que le Biarrot. Tout ça une minute à peine après le début de cette demi-finale. On avait rêvé d'un autre début...

Et Wilko crucifia tout un pays...

Heureusement, la touche tricolore, en difficulté lors du quart de finale, avait retrouvé des couleurs en revenant au pays. La botte de Lionel Beauxis aussi. Précis sur ses deux tentatives du premier acte, l'ouvreur du Stade Français permettait aux Français de prendre les commandes peu après le quart d'heure de jeu (6-5, 17e). Une marge infime, d'un petit point, toujours présente à la pause, au terme d'une première période dont la tension nerveuse, presque palpable dans l'enceinte dyonisienne, restera inversement proportionnelle à la qualité du jeu produit. Peu importe. Il était encore temps d'y croire.

20 minutes plus tard, au carrefour de l'heure de jeu (et de l'angoisse), le fil bleu tenait de manière toujours aussi ridicule, après un échange de pénalités entre Beauxis et Wilkinson et un drop sur le poteau du dernier nommé (9-8). Mais on sentait alors les Bleus à la limite, tout près de la rupture. Même l'apport précoce de sang neuf, plus que de sang frais (Chabal, Szarzewski, Michalak), ne suffisait pas à redonner de l'allant à une équipe en souffrance. Devant, les Anglais continuaient de châtier tant qu'ils pouvaient. Le dernier quart d'heure s'annonçait terrible. Il le fut. Le public guettait l'essai du bonheur. Le coup allait passer tout près sur un coup de pied transversal de Yannick Jauzion. Il ne manquait finalement qu'un mètre à Chabal pour trouver la terre promise (69e). Les Bleus ne le savaient pas encore, mais ils venaient de laisser filer leur ultime chance.

Faute de se libérer, la France se voyait donc condamnée à souffrir jusqu'au bout. Et ce qui devait arriver arriva. Le plaquage haut de Szarzewski sonnait comme le glas des illusions françaises. Wilkinson ne manquait pas l'immanquable des 25m face aux barres (9-11, 75e). Deux minutes plus tard, la star anglaise crucifiait pour de bon tout un pays d'un drop assassin du pied gauche (9-14, 78e). Les géants ne meurent jamais. Wilko, meurtri pendant quatre ans, est redevenu le héros de 2003. Le Swing Low, Sweet Chariot descendu des tribunes fera longtemps saigner les coeurs bleus. La belle histoire se termine comme elle avait commencé le 7 septembre, par une défaite au Stade de France. Mais cette fois, il n'y a plus de lendemain. Saint-Denis, terre des rois de France, a vu agoniser un XV tricolore qui n'a jamais su s'y prendre face à ces Anglais. Il faudra longtemps, longtemps, pour digérer ça.

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