Beauxis indispensable ?

Il était à peine entré en jeu contre l'Irlande et la Namibie. 23 minutes en tout. Déjà, il avait assuré. Là, il a carrément étonné. Epoustouflé. Impressionné. Tout ce que vous voulez. Bref, pour sa première titularisation du Mondial, Lionel Beauxis a fait un grand match contre la Géorgie.

Auteur de 24 points (un essai, cinq transformations, trois pénalités), il a su mener la barque française sans problème. Avec brio même. Impeccable dans son jeu au pied, toujours long et précis, il a parfaitement assuré l'occupation du terrain, su dégager les siens quand il le fallait et jouer par-dessus la défense aux bons moments. Comme sur l'essai du bonus, celui de Christophe Dominici à la 45 e. Il a offert un caviar de passe au pied à son coéquipier du Stade français placé à l'aile. Avec ou contre le vent (fort dimanche à Marseille), Lionel Beauxis a baladé les Géorgiens dans tous les sens du terrain. Au point qu'on se demande comment les Bleus se sont passés de ses services jusqu'à maintenant.

Titulaire à Cardiff ?

Sa performance n'a en tous les cas pas échappé à Bernard Laporte, qui lui donnait une mention spéciale en conférence de presse : "Lionel a fait un bon match, notamment dans le jeu au pied." Suffisant pour en faire un candidat pour le poste d'ouvreur à Cardiff ? "Il s'est positionné, c'est sûr. Avec Damien Traille, ça fait deux pieds internationaux. Quand l'un n'est pas là, c'est bien d'avoir l'autre, mais ça ne veut pas dire que les deux ne seront pas là au prochain match. C'est un schéma à envisager."

Lui ne se met pas la pression. Il ne le fait jamais de toute façon. Les événements glissent sur lui. Ce quart de finale aussi : "Je vais continuer comme je l'ai fait jusqu'à maintenant. Je ne sais pas si j'ai gagné ma place, mais je suis content de mon match." En plus, le Bigourdan a marqué son premier essais en neuf sélections sous le maillot tricolore."Ça fait plaisir", commente-t-il sobrement. Et au diable ses trois coups de pied ratés ! "Il y avait un vent tourbillonnant. Je ne vais pas me prendre la tête pour ça !"

Lionel Beauxis ne se prend jamais la tête. Et ça lui réussit. Bien sûr, il y a un bémol. Il n'a pas les qualités d'un Skrela en défense, ni la créativité et la vitesse d'un Michalak en attaque. Son manque d'expérience, sûrement. La partition qu'il a jouée au Vélodrome a en tout cas sonné très juste. Ses lacunes défensives pourraient coûter cher face à des ténors comme Carter ou McCaw, mais son jeu au pied n'a pas de prix...