Au pied de la finale

Par Rugbyrama
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En refusant de jouer d'une autre manière qu'au pied, la France a laissé passer sa chance dans cette demi-finale à sa portée.

Où sont passés les attaquants français ? Qu'en est-il de ce jeu que le monde entier envie au rugbymen tricolores, ce "french flair" qui fait peur aux Anglais ? Rangé dans un placard au fin fond d'un vestaire de Marcoussis. Deux éclairs à Cardiff, face aux All-Blacks, avaient permis de faire illusion. Mais ce temps de la passe sur un pas, des relances dites impossibles n'est vraiment pas la tasse de thé de Bernard Laporte. Le sélectionneur avait décidé de miser, une nouvelle fois, sur l'occupation du terrain grâce au jeu au pied.

Réducteur mais terriblement efficace depuis le début de cette Coupe du monde qui restera comme celle du refus de jouer. Une stratégie salvatrice pour des équipes comme l'Argentine et l'Ecosse avec leurs moyens limités, pour des équipes qui n'ont pas d'autres solutions que d'attendre les fautes adverses. La France, qui joue à domicile, pouvait-elle se contenter de cela ? Face aux Blacks, certainement. Face aux Anglais, sûrement pas. Le quinze de la Rose sera toujours meilleur que le quinze tricolore dans la rigueur et dans cette capacité à démolir, grâce à son Jonny Wilkinson, un adversaire pourtant dominateur.

C'était le cas les Bleus qui ne pouvaient pas se contenter de jouer au pied, de maintenir les Anglais dans leur camp en gachant une abondance de munitions. Un gavage de ballons que les Coqs ne supportaient pas. Comme en 2003, les Français n'avaient pas prévu de plan B au cas où ils domineraient les débats (70 % de possession et d'occupation par moments, plus de cinq minutes passées dans les vingt-deux mètres adverses contre un peu moins de trois pour les Anglais).
Résultat, en restant sur la stratégie initiale, les Tricolores ont plus souvent tapé dans le ballon que leurs adversaires (47 contre 40). Impensable pour une équipe qui dominait et qui se devait d'aller chercher cette finale qui leur tendait les bras. En ne voulant prendre aucun risque, la France a fini par perdre. Sans panache, le quinze tricolore est fade et peu efficace. La défaite n'en est que plus amère.

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