Toulouse en redemande

Comment ne pas associer la Coupe d'Europe au Stade toulousain ? Triple vainqueur de la compétition, le club de la ville rose repart une nouvelle fois à la conquête du titre continental et fait figure de favoris parmi les prétendants français. Un trophée que les Rouge et Noir ont effleuré la saison dernière en s'inclinant en finale face au Munster au Millenium stadium de Cardiff (16-13). Un échec qu'ils ont digéré en devenant champions de France quelques semaines plus tard. Mais les larmes de peine et de joie du dernier printemps sont aujourd'hui séchées pour les hommes de Guy Novès et de Yannick Bru. "Nous avons fait un parcours magnifique la saison dernière mais celle-ci est terminée", explique le deuxième ligne Romain Millo-Chulski, "Il ne faut plus y penser car nous sommes des compétiteurs. Chaque année, il faut repartir de zéro."

Repartir à la charge en évitant de repenser à cette finale qui était à la portée de Yannick Nyanga et de ses coéquipiers : "Nous n'avons pas de revanche à prendre", souffle le flanker, "C'est une autre compétition qui commence et elle n'a rien à voir avec celle de l'an dernier. Il faut faire abstraction de ce qui s'est passé précédemment."

"Champions de rien"

Les Toulousains ne veulent pas se tromper de combat. Impossible de refaire l'histoire mais pour certains joueurs la finale perdue reste tout de même une source de motivation supplémentaire. Notamment pour Thierry Dusautoir qui a déjà échoué deux fois sur la dernière marche : "Beaucoup dans l'équipe sont double champions d'Europe, mais moi je n'ai jamais gagné la H Cup, donc j'en rêve." Une motivation qui est aussi intacte pour le capitaine Jean Bouilhou qui a pourtant déjà soulevé deux fois le trophée : "Les émotions que l'on ressent lors d'une finale sont tellements intenses... c'est pour ça que l'on a tellement envie d'y retourner."

Pour retrouver ce parfum si particulier des phases finales où le Stade toulousain s'exprime pleinement, il faudra d'abord négocier une poule où Bath, actuellement premier du championnat d'Angleterre, a aussi un rôle à jouer. "Nous sommes prévenus" , affirme Yannick Nyanga, "En Coupe d'Europe, nous ne sommes champions de rien, donc nous allons recevoir Bath très humblement." Et malgré la confiance engrangée ces derniers week-ends avec deux succès acquis à l'extérieur en Top 14, la concentration nécessaire à la Coupe d'Europe était présente aux entraînements stadistes cette semaine : "On sent plus d'application, de précision aux entraînements", note le capitaine, "On ressent une certaine émulation. On sent qu'il va y avoir un événement ce dimanche." Et les Toulousains ne veulent pas le manquer.