Perpignan fait ses comptes

En début de saison, Perpignan s'était fixé pour objectif d'être dans le coup, aussi bien en Top 14 qu'en Coupe d'Europe, au début du mois de décembre, date de l'arrivée prévue de Daniel Carter. C'est le cas. "Nous souhaitions être dans une bonne dynamique au moment de son arrivée, souligne Jacques Brunel sur le site officiel de l'Usap. Il fallait que l'équipe soit bien placée en championnat, elle l'est. Il fallait qu'elle soit encore dans le coup en Coupe d'Europe, elle l'est aussi. Maintenant, nous espérons tous que Dan Carter va nous faire franchir un pallier supplémentaire dès la semaine prochaine."

Déjà parfaitement compétitif sans Carter, Perpignan peut devenir une terreur avec le meilleur joueur du monde en plus, si celui-ci parvient à s'intégrer efficacement comme a su le faire un Byron Kelleher à Toulouse. Tel sera donc l'enjeu de cette fin de première phase européenne. L'Usap rêve déjà de disputer les quarts de finale avec la star des All Blacks à la baguette. Tout Aimé-Giral salive déjà. Mais pour rêver d'un printemps historique, les Catalans doivent négocier au mieux les deux mois qui viennent, à commencer par la double confrontation avec Leicester.

"Un énorme défi physique"

Pour l'heure, l'Usap est dans le coup, même si elle a laissé filer un point de bonus précieux à domicile contre Trévise. Mais le bonus défensif ramené de Swansea est à mettre à son crédit. De toute façon, il faudra jouer serré, jusqu'au bout. "Si on considère que Trévise ne jouera pas un grand rôle pour la qualification, il y a trois prétendants dans cette poule, reprend l'entraineur perpignanais. Ce sera accroché jusqu'à la dernière journée, avec beaucoup d'incertitudes. Les points pris chez les adversaires directs seront donc déterminants. Il faut donc prendre des points à Leicester."

Même une défaite à Welford Road samedi ne serait donc pas forcément rédhibitoire, à condition de ne pas revenir bredouille. Les Catalans remettent d'ailleurs ce déplacement en perspective. Face à Leicester, ils vont disputer un match en deux mi-temps, une samedi et la seconde une semaine plus tard à Aimé-Giral. " L'important, analyse ainsi Farid Sid, c'est de prendre plus de points que Leicester sur l'ensemble des deux matches." Si perpignan parvient donc à prendre un point en Angleterre avant de battre Leicester sans laisser le bonus défensif aux Tigers, l'affaire ne sera pas mauvaise. Il "restera" à en faire de même contre les Ospreys, puisque l'Usap avait pris le bonus défensif au pays de Galles.

Reste qu'au-delà des comptes d'apothicaire, Perpignan vient bel et bien pour gagner samedi. "Ce serait l'idéal", sourit Jacques Brunel. Ce serait, aussi, un des plus gros coups jamais réussis par l'Usap en Coupe d'Europe. "On sait ce qui nous attend, assure Farid Sid. Leicester incarne les valeurs du rugby anglais. Il n'y aura pas de surprise au niveau de l'engagement. C'est un énorme défi physique. Il ne faudra pas se défiler." Entretenir l'espoir pour rêver encore en attendant la mégastar, voilà l'enjeu du week-end pour Perpignan. Il y aura une vie après Leicester et elle peut être plus belle encore avec Dan Carter.