Castres, le grand rachat

Par Rugbyrama
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Castres, d'ores et déjà rangé au rayon des grandes déceptions du Top 14 cette saison, tient avec la perspective d'un quart de finale de Coupe d'Europe l'occasion d'un rachat inouï, inespéré presque, mais conquis dans la douleur d'une drôle de saison.

L'entraîneur Laurent Seigne, pour sa deuxième saison au club, avait donné pour ordre de mission aux troupes de se battre pour une place dans le carré de demi-finalistes... Après 18 journées, le CO est 10e à 3 petits points devant le premier relégable, après n'avoir gagné qu'un tiers de ses matches de Top 14. Au fond du fond, un match-cauchemar illustra cette saison sombre: un camouflet à domicile en octobre face au promu et voisin Albi (16-19). Pleurs dans les vestiaires, crise imminente, et dans la foulée, un déplacement chez les Wasps de Londres, pour la 1re journée de Coupe d'Europe !

Thérapie de choc, mission de desperado. "Nous étions au plus bas, personne ne nous attendait", explique le 2e ligne international et capitaine Lionel Nallet. "Nous avons abordé ce match sans pression mais avec humilité, envie de bien faire, d'oublier les tracas et les aléas du Championnat". Résultat: une défaite valeureuse et bonifiée (19-13), quand on promettait la noyade. Un point de bonus qui, ajouté à celui dénié à l'Usap pour la 3e journée (36-28), permet au bout du compte aux Castrais de s'apprêter à un 8e de finale face aux Wasps samedi à Pierre-Antoine, première place du groupe 1 en jeu.

Jouer sans compter

De cette saison de paradoxes, o le recrutement massif depuis deux ans a été en partie rendu responsable des atermoiements, mais ou une seule recrue (l'ex-ouvreur de Canterbury Cameron McIntyre) devient synonyme de rédemption, il sera toujours temps pour le CO de faire l'analyse. Pour l'heure, que peut-il attendre? Rééditer son parcours de 2002, étonnamment similaire à cette année, quand le club mal en point en Championnat avait atteint les demi-finales de Coupe d'Europe (défaite face au Munster). Se relancer, bâtir pour une saison prochaine aux contours incertains (Seigne est en fin de contrat mais avec une option d'une année de plus) ?

Plus simplement redorer son blason, briller, flamber sans réfléchir ni compter, saisir cette chance qui se présente. D'autant que l'avenir de la compétition lui-même semble désormais en balance, avec la réelle menace de boycott des clubs français pour l'an prochain. "Il est de plus en plus difficile de se qualifier pour les quarts de finale, surtout pour un club comme le nôtre" , analyse Pierre-Yves Revol, le président du CO. "Le niveau est de plus en plus élevé. Nous avons bénéficié d'un petit coup de pouce du destin, il faut saisir notre chance".

Match important contre Narbonne

"Je n'ai jamais joué de quarts, c'est le moment de se transcender" , résume Nallet, lui qui vécut plusieurs campagnes européennes sans relief, tant sous le maillot de Bourgoin-Jallieu que celui de Castres. Après la semaine prochaine, il sera temps de replonger dans "l'autre" saison, celle sans paillettes désormais, avec un match crucial, avant la coupure de deux mois, pour se donner de l'air contre Narbonne, 10e à égalité de points avec Castres. Pour se défaire de la peur, à défaut des regrets.

"Le Championnat ? Si nous avions joué comme cela en Top 14, nous n'en serions pas là", soupire le président Revol. "Mais cette petite embellie découle de nos progrès, au fil des mois". Comme s'il avait fallu que le CO gagne son paradis.

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