Caméra embarquée : Deux minutes qui changent un match et une saison

Par Rugbyrama
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Le quart de finale entre Clermont et le Racing 92 a tout eu d’un grand match de phases finales. Deux équipes joueuses, un score accroché, un public de folie et malheureusement des décisions arbitrales litigieuses. Retour en images sur les deux minutes qui ont fait basculer le match du côté des Ciel et Blanc.

À la 63ème minute de jeu, l’ASM est encore devant au score d’un petit point (17-16). Malheureusement pour l’équipe de Frank Azéma, les Racingmen accélèrent et les locaux semblent commencer à piocher physiquement. La débauche d’énergie de la première période se fait sentir et le coaching des entraîneurs du Racing va faire la différence.

L’action polémique …

L’essai polémique de Marc Andreu part tout d’abord d’une mêlée, au niveau des 35 mètres dans le camp des visiteurs.

Maxime Machenaud, en grand forme, exécute une "89" avec son numéro 8 et trouve Dan Carter, rentré en jeu qui attaque la ligne et s'enfonce dans le camp clermontois. Machenaud éjecte vite et sa passe pour Le Roux lui permet de faire avancer son équipe. Les Clermontois commencent à louper des plaquages importants, et ce n’est ici en aucun cas à cause de l’arbitrage. S’ensuit alors l’action polémique. Il faut tout d’abord souligner l’énorme travail du double champion du monde néo-zélandais qui se joue de trois défenseurs avant de transmettre d’une magnifique passe son ailier Marc Andreu sur les extérieurs. En-avant ? Pas en-avant ? Wayne Barnes a pris ses responsabilités, tout comme l’arbitre vidéo, mais il semble néanmoins que la passe de Carter ne soit pas réglementaire. Sur la capture 1, on voit bien que l’ancien All Black est plaqué avant la ligne des 22 mètres et que son ailier de poche récupère le cuir sur cette même ligne.

Caméra embarquée 1
Caméra embarquée 1

Avant la faillite défensive…

Sous la bronca du stade Marcel-Michelin qui s’insurge de la décision du corps arbitral, le deuxième-ligne Nakarawa récupère très proprement le renvoi de Fernandez. En cinq temps de jeu, les Franciliens vont inscrire leur dernier essai et faire un break définitif.

Intéressons nous à la capture 2. Après avoir balayé le terrain deux fois, Machenaud qui met beaucoup de vitesse dans le jeu, trouve son troisième ligne, Wenceslas Lauret. Son changement de course lui permet de battre trois défenseurs et de trouver à hauteur, Daniel Carter, encore lui.

Caméra 2
Caméra 2

Intelligemment, le Racingman va faire le vivre le ballon en passant en sol au niveau des 22 mètres clermontois. Le numéro 9 du Racing choisit le côté avec le moins de joueurs mais avec le plus d’espace disponible. Teddy Thomas fait alors parler sa vitesse et casse deux plaquages pour mourir à 5 mètres de la ligne.

Maxime Machenaud va alors lui aussi se montrer décisif. Alors qu’on lui reprochait avec le XV de France d’être brouillon et de faire les mauvais choix proche de la ligne de marque, sa décision est ici parfaite. Comme vous pouvez le voir sur la capture 3, il décale le jeune Palu avec une passe au cordeau et joue bien le deux contre deux. Ce dernier gagne son duel face à Abendanon et résiste au retour de Lamerat en bout de ligne.

Caméra 3
Caméra 3

En tout sur l’action, les Clermontois ont loupé huit plaquages et le Racing a fait la différence en cinq temps de jeu et en trois franchissements. Déconcentrés, abattus, énervés ? Les coéquipiers de Damien Chouly étaient ailleurs alors même qu’ils étaient encore à 6 petits points du Racing.

Si c'est impossible à confirmer, sans doute que dans une saison passée, les Clermontois ne se seraient pas démobilisés après avoir encaissé un essai litigieux. Mais cette campagne 2017-2018 est particulière pour le champion de France. Galère, cruelle, à oublier, beaucoup de termes peuvent la définir. Il en reste que les vieux démons ont ressurgi entre la 64ème et la 66ème minute. 120 secondes qui ont à coup sûr changé la physionomie de ce quart de finale, permettant au Racing de filer dans le dernier carré de la compétition.

La décision d'accorder l'essai à Andreu ne doit pas mettre sous silence l'absence clermontoise sur le dernier essai. Et inversement. Morgan Parra, le capitaine de l'ASM connaît peut-être mieux que quiconque le très haut-niveau et ne voulait pas se cacher derrière les décisions de l'arbitre anglais après le match. Car il sait qu'une rencontre peut toujours se renverser et que son équipe a beaucoup trop souffert en seconde période pour espérer mieux. Il n’empêche, on peut regretter le flou autour de l’essai de Marc Andreu et déplorer qu’un match de ce niveau bascule sur une action litigieuse …

Paul Arnould

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