L’Écosse, presque une bête noire pour le XV de France

  • Tournoi des 6 Nations 2022 - L'équipe d'Écosse durant les hymnes
    Tournoi des 6 Nations 2022 - L'équipe d'Écosse durant les hymnes
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2022 - Lors des six dernières années, l’Écosse a battu cinq fois l'équipe de France. Et par deux fois, elle a notamment fait tomber les Bleus de Galthié. Ceci est bien la preuve que cette nation a surmonté son passage à vide du début du vingt-et-unième siècle.

Dans les années 2000, on aurait pu croire que l’on n'écrirait plus jamais ça. Et pourtant, des voix se sont fait entendre ces derniers temps pour qualifier l'Écosse de "bête noire" de la France. C’est exact, l'Écosse a battu la France en 2016, 2018 et 2020 dans le Tournoi, plus une fois en 2019, en préparation de la Coupe du monde. L'Écosse a même réussi l’impensable ou presque : s’imposer à Paris en 2021 pour la première fois depuis 22 ans. Succès arraché à la dernière minute, grâce à une action à vingt passes conclue par Duhan van der Merwe (ex-joueur de Montpellier). On rappelle que la France a tout de même gagné à Édimbourg en novembre 2020, lors de l’éphémère Coupe des Nations de l’automne.

Mais cette série de résultats dit quelque chose d’important. Le XV du Chardon est redevenu un adversaire crédible sur l’échiquier international. Au début du siècle, on se disait que cette vieille nation où le rugby n’est pas un sport de masse n’était plus invitée au banquet des puissants. La France était restée invaincue contre elle entre 1997 et 2005. Idem entre 2007 et 2016.

L'absence de ce redoutable joueur est une vraie bonne nouvelle pour le XV de France !https://t.co/0nSlJwe87A

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 25, 2022

À quoi peut-on attribuer cette renaissance ? Il y a forcément plusieurs paramètres. Il semble qu’à la base, il y a la tradition de certains collèges qui ont fait du rugby une discipline de prestige et qui ont toujours formé des joueurs de qualité. Il y aussi ces clubs civils, parfois émanations des collèges précités (Heriot’s, Watsonians), mais aussi représentatifs de fiefs ruraux des Borders. Hawick, Selkirk, Jed Forest, Melrose, Gala… Au nom de la tradition, ces bastions continuent de révéler des talents, tels Darcy Graham ou Stuart Hogg.

Un potentiel maximisé... et des talents étrangers repérés

Et puis, il y a une fédération, la SRU, qui travaille bien, avec l’argent déversé par le Tournoi. Elle maximise son potentiel en termes de formation. Elle se donne aussi les moyens de financer deux franchises professionnelles qui tirent leur épingle du jeu en United Rugby Championship (ex-Pro 14). Deux équipes d'Élite, c’est sans doute le bon étiage pour un pays comme l'Écosse. Cela permet à ses professionnels d’évoluer dans un contexte compétitif et ambitieux. S’il y en avait trois ou quatre, le niveau serait tiré vers le bas.

Et puis, la SRU a développé un savoir-faire dans un domaine très particulier. Le repérage des talents, disons, expatriés. En clair, les joueurs formés à l’étranger et d’origine écossaise (souvent anglais). Ali Price, le demi de mêlée, en est un parfait exemple. Passé sous les radars du rugby anglais qui regorge de talents, il a été capté par la SRU et la franchise de Glasgow grâce à sa mère, née en Ecosse.

Au nord du mur d’Hadrien, il a monté tous les échelons jusqu’à jouer les trois tests des Lions lors de la tournée en Afrique du Sud. Autre exemple, le trois-quart aile Duhan van der Merwe, bien sûr, formé en Afrique du Sud, passé par Montpellier, puis capté par la franchise d’Edimbourg. Il n’avait aucun lien avec l'Écosse, mais la règle des trois ans lui a permis d’enfiler le maillot bleu nuit à partir de 2020. Personne ne s’en plaint.

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