Ollivon : Ô Capitaine ! Mon capitaine

  • 6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) contre Liam Williams (Galles)
    6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) contre Liam Williams (Galles)
  • Charles Ollivon dans les bras de Swan Rebbadj célébrant la victoire face au pays de Galles
    Charles Ollivon dans les bras de Swan Rebbadj célébrant la victoire face au pays de Galles
  • Tournoi des 6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) avec l'arbitre Luke Pearce contre le Pays de Galles
    Tournoi des 6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) avec l'arbitre Luke Pearce contre le Pays de Galles
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2021 - Apparu éprouvé lors de la défaite (23-20) en Angleterre une semaine plus tôt, Charles Ollivon a réalisé une performance majuscule samedi soir face au pays de Galles. Digne des plus grands capitaines de l’histoire du XV de France...

À quoi reconnaît-on un grand capitaine ? D’abord, à sa capacité à se remettre en cause. A Twickenham, face à l’Angleterre, Charles Ollivon était apparu éprouvé, moins fringant qu’à son habitude, plus fatigué. Certes, il avait quelques circonstances atténuantes. Il faisait partie des joueurs du XV de France "covidés". Et si officiellement, il était à ranger dans la catégorie des asymptomatiques, ce satané virus laisse parfois quelques traces de son passage. Entendons-nous bien : à Twickenham, le capitaine des Bleus avait fait le job. Mais il avait moins rayonné. Alors, il s’est remis au travail. Pour mieux rebondir face à un challenge immense : tenter de remporter le Tournoi des 6 Nations, dernier objectif possible pour le XV de France. Le Toulonnais a su démontrer qu’il jouait dans la cour des plus grands. Car c’est bien lui, le grand Charles, qui a sonné la révolte des siens en fin de rencontre, quand les Gallois commencèrent à baisser pavillon.

C'est lui qui a inscrit, en force, l’essai de l’espoir, après avoir assumé un choix contraire aux directives du staff de redemander les mêlées plutôt que de jouer à la main, quitte à perdre des secondes précieuses. Lui enfin qui, au départ de la dernière vague d’attaque, a envoyé Dulin à l’essai après de bonnes transmissions de Fickou et Vincent. C'est aussi lui qui avait fait le bon choix de servir ses trois-quarts plutôt que d’insister au près. "Quand on a pris ce carton rouge alors qu’on venait de marquer, cela a été très dur dans la tête, mais comme on se l’est répété dans le vestiaire, il ne fallait pas surjouer. Il fallait aller le chercher, parce qu’on ne nous a pas donné grand-chose. On est resté froid, on a été héroïques."

Charles Ollivon dans les bras de Swan Rebbadj célébrant la victoire face au pays de Galles
Charles Ollivon dans les bras de Swan Rebbadj célébrant la victoire face au pays de Galles

Ensuite, un grand capitaine, c’est aussi celui qui sait garder la tête froide quand la température devient bouillante. Par trois fois, les Bleus se sont vus refuser un essai après arbitrage vidéo. D’autres auraient probablement craquer. Pas lui. Son calme et sa patience dans ses interactions avec M. Pearce, l’arbitre de la rencontre, ont pesé de tout leur poids dans le dernier quart d’heure. Sa gestion a été remarquable en tout point. "Il n’y a pas eu grand-chose à gérer dans ces moments-là, a tenté de minimiser. Il s’agissait de tout laisser sur le terrain, mais en restant dans le cadre, dans la structure. Ne pas s’éparpiller et rester sur des choses simples. Mais le jeu à 14 se travaille aussi dans la semaine. On bosse sur des scénarios avec un joueur de moins. Ce n’est donc pas un hasard. Cette victoire n’est pas un hasard."

Tournoi des 6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) avec l'arbitre Luke Pearce contre le Pays de Galles
Tournoi des 6 Nations 2021 - Charles Ollivon (France) avec l'arbitre Luke Pearce contre le Pays de Galles

Évidemment, un grand capitaine, c’est aussi celui qui se montre irréprochable dans sa performance. Et de ce point de vue-là, le troisième ligne aile a encore une fois régalé. D’abord, en défense. Avec 21 plaquages réussis, il affiche un taux de réussite à 100 %. Rien que ça. Ensuite, après la sortie de Dylan Cretin, il a été le principal pourvoyeur de ballon dans l’alignement tricolore. Avec une franche réussite. Certes, il n’a pas toujours avancé à l’impact sur ses collisions directes, mais il s’est démultiplié, notamment pendant l’heure de domination galloise, montrant le chemin à suivre à tous ses partenaires. En conférence de presse d’après-match, son sourire en disait long sur sa satisfaction, tout en se tournant déjà vers la fin du Tournoi. "Il nous reste six jours à vivre ensemble et un trophée à aller chercher. C’est important de savourer ce soir mais la bascule sera très simple. On pense déjà à vendredi et tout le monde va déjà dans la même direction." Un vrai discours de capitaine.

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