Danty, le "nouveau Bastareaud" ? Pas vraiment...

  • Jonathan Danty, le centre du XV de France - 2 février 2016
    Jonathan Danty, le centre du XV de France - 2 février 2016
  • Le centre Jonathan Danty à Marcoussis - 2 février 2016
    Le centre Jonathan Danty à Marcoussis - 2 février 2016
  • Jonathan Danty tout sourire avec Sébastien Bézy et Teddy Thomas - 2 février 2016
    Jonathan Danty tout sourire avec Sébastien Bézy et Teddy Thomas - 2 février 2016
Publié le Mis à jour
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TOURNOI 6 NATIONS - A 23 ans, Jonathan Danty semble incarner l’avenir du XV de France au poste de trois-quarts centre. Et si la comparaison avec Mathieu Bastareaud a souvent pesé sur le début de sa carrière, le Parisien a démontré sur les terrains qu’il était bien différent de l’international toulonnais.

Trente minutes face aux médias et pas une seule question sur le sujet… Jonathan Danty est désormais un joueur affirmé. La comparaison était si facile. Trop, sans doute. Deux gamins guadeloupéens, au gabarit impressionnant, formés sur les pelouses de la région parisienne avant de revêtir la même tunique du Stade français. Mathieu Bastareaud (28 ans, 1,83m, 120kg) et Jonathan Danty (23 ans, 1,81m, 106kg) ! Samedi face à l’Italie (15h25), le trois-quarts centre parisien pourrait être titularisé aux côtés de Gaël Fickou alors le Toulonnais (39 sélections, 3 essais) est pour l’instant "écarté" des plans de Guy Novès.

Mais derrière leur puissance pour casser les plaquages, ces deux-là ont-ils une vraie filiation ? Hormis le fait d’être très costaud et d’avoir un présence physique impressionnante, je les trouve assez différent, nous confie le trois-quarts aile parisien Julien Arias qui a évolué aux côtés des deux joueurs. Jonathan a fait de gros progrès technique pour évoluer dans un jeu plus aéré. Il a ces qualités qui lui permettent désormais d’être à l’aise dans un registre où la circulation du ballon est importante.

Le centre Jonathan Danty à Marcoussis - 2 février 2016
Le centre Jonathan Danty à Marcoussis - 2 février 2016

Danty: "Je ne veux pas être enfermé dans un profil de perce-muraille"

Souvent catalogué de bulldozer, comme son ainé du RCT, Jonathan Danty refuse néanmoins cette étiquette trop restrictive. J’aime mettre l’équipe vers l’avancée en jouant juste. Mais je ne veux pas être enfermé dans un profil de perce-muraille, nous expliquait-il dernièrement. Je ne porte pas vraiment d’intérêt à la finition (8 essais malgré tout la saison passée, ndlr). Je préfère largement faire marquer. Et pour progresser techniquement, j’ai regardé les matches internationaux, surtout Ma’a Nonu. Dans son registre, c’est le plus complet. Si Nonu est l’idole de jeunesse, Bastareaud reste également un exemple.

Mais n’allez surtout pas dire à Fatou (son surnom) qu’il est son digne héritier. C’est un joueur que je regarde aussi, dans ses courses et ses leurres. C’est impressionnant ce qu’il fait à l’impact. Mais je veux me forger ma propre identité, souffle-t-il. La comparaison existe depuis déjà trois saisons. Quand on me dit que je suis un petit Basta, j’ai l’impression de ne pas compter, de n’être qu’une doublure. Ça pourrait créer des conflits entre lui et moi mais il sait très bien ce que j’en pense. Il n’y a pas de concurrence entre nous. Mathieu est en équipe de France depuis 2009. Je sais que ça va être compliqué d’être à son niveau mais avec le travail, on peut arriver à tout. Mais si Danty n’a pas (encore) la capacité de grattage dans les rucks de Mathieu Bastareaud, sa vitesse et sa faculté à prendre les intervalles lui octroient un profil semble-t-il bien plus complet.

Jonathan Danty tout sourire avec Sébastien Bézy et Teddy Thomas - 2 février 2016
Jonathan Danty tout sourire avec Sébastien Bézy et Teddy Thomas - 2 février 2016

Quesada: "On veut que John nous apporte du kérosène dans l’épanouissement de l’équipe"

De ses débuts avec Michael Cheika en 2011 à ses grands débuts dans le Tournoi des 6 Nations, Danty a connu une ascension contrariée en 2012/2013 (blessure à l’épaule droite, ndlr) avant d’éclore véritablement sous la direction de Gonzalo Quesada et de Jeff Dubois. Ses progrès sont indéniables, insiste le technicien argentin. C’était un joueur avec énormément de puissance et beaucoup de lacune physique sur l’endurance, la capacité à enchaîner les matches. Et aussi certains problèmes de replacement, de technique individuelle. Aujourd’hui, sans changer de personnalité, avec tout le travail accompli, il peut jouer 80 minutes. John nous apporte du kérosène dans l’épanouissement de l’équipe. On est très fier de lui.

Et la pelouse de l’enceinte dionysienne pourrait mettre en scène ses percées fulgurantes. Je veux continuer à jouer sans me poser des questions, insiste la meilleure révélation du Top 14 lors de la saison 2014/2015. Je sais que je dois encore progresser physiquement, sur mon cardio. Et j’aimerais bien étoffer mon jeu, pouvoir jouer tous les ballons sans forcément percuter pour déstabiliser les défenses. Si un jour j’arrive à être aussi complet, mon avenir sera peut-être radieux (sourire). Difficile d’en douter…

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