Bleus : Les raisons d'une continuité

Par Rugbyrama
  • Julien MALZIEU France Italie 6 Nations 2010
    Julien MALZIEU France Italie 6 Nations 2010
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Le staff de l'équipe de France a décidé de ne pas modifier son groupe pour préparer la "finale" du Tournoi des 6 Nations, contre l'Angleterre samedi au Stade de France. Le sélectionneur Marc Lièvremont s'explique et livre quelques indices sur le XV de départ qui sera annoncé mardi à 10h30.

Pourquoi le staff a-t-il reconduit le même groupe ?

La semaine dernière, Marc Lièvremont avait annoncé quelques changements dans le groupe pour l'Angleterre. Finalement, le sélectionneur a reconduit les 23 vainqueurs du pays de Galles et de l'Italie. "Nous avons la conviction que ce groupe est armé pour battre les Anglais", explique-t-il. En réalité, des rotations étaient bel et bien prévues. Fulgence Ouedraogo, notamment, et Pascal Papé ou Romain Millo-Chluski auraient dû revenir. Mais ces joueurs se sont blessés. Les autres candidats (Clerc, Ducalcon, Mermoz, Picamoles, Traille), n'ont pas été jugés indispensables à l'équipe. Psychologiquement, il était délicat de ne sortir qu'un ou deux joueurs. "Bien sûr, il y a une part d'affectif dans notre choix, reconnaît Lièvremont. Mais c'est d'abord le comportement de l'équipe contre Galles et l'Italie qui nous a décidés à lui faire à nouveau confiance". Les 23 ont été avertis dès dimanche soir qu'ils seraient tous conservés. En outre, le scénario du match contre l'Italie a procuré un vrai "confort", dixit le sélectionneur. En pouvant coacher très tôt, les Bleus se sont mis à l'abri des blessures et ont pu faire souffler les cadres. "Il n'y avait pas de solutions évidentes à l'extérieur du groupe des 23 pour nous apporter plus de certitudes", conclut Lièvremont.

Qui couvrira l'ouverture ?

Comme face à l'Italie, le second numéro dix des Bleus sera Morgan Parra. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Clermontois a disputé les vingt minutes à l'ouverture dimanche. Il s'agissait, bien sûr, d'économiser François Trinh-Duc, mais aussi de voir le jeune Tricolore en situation, si un coup dur venait frapper le Montpelliérain contre les Anglais. "Si nous avons fait travailler Morgan dimanche, c'était pour le préparer pour la suite", appuie Emile Ntamack. La possibilité du rappel de Damien Traille, dont la polyvalence arrière-centre-ouvreur et la longueur du jeu au pied semblait plaider pour lui, a été longuement évoquée devant la presse ce matin au CNR de Linas-Marcoussis. Le Biarrot, qui a manqué tout le Tournoi, n'est sans doute pas passé loin d'un final sur le banc contre la Rose. Mais il aurait alors fallu se séparer d'un centre ou d'un ailier. Et "punir" un seul joueur n'était pas dans les forces du comité de sélection.

Les Bleus sont-ils physiquement émoussés ?

Ce lundi matin, Marc Lièvremont a vivement repoussé cette hypothèse. D'abord parce que la tendresse des Italiens, attendus bien plus agressifs, a épargné les organismes tricolores. Hormis un doigt retourné et aussitôt remis dans l'axe pour Thomas Domingo, les Bleus ne déplorent aucun blessé. "Les joueurs sont frais et prêts physiquement", jure le sélectionneur. Le creux de la deuxième période à Cardiff n'avait-il pourtant pas révélé un manque de souffle ? "Non, réfute-t-il. Nous avons été mis en difficulté parce que nous avons renoncé à jouer et que nous nous sommes montrés indisciplinés. Nous n'avons pas explosé physiquement". Emile Ntamack confirme : "Les Anglais ont 24 heures de plus que nous pour récupérer mais leur match en Ecosse a été autrement plus heurté que le nôtre. Je crois que nous serons capables d'élever contre eux notre niveau d'agressivité". En témoignent les plumes laissées à Edimbourg par Jonny Wilkinson et Ugo Monye.

Que faut-il craindre de l'Angleterre ?

Le passé récent montre que les Bleus ont tout à craindre des Anglais. Ils n'ont en effet plus battus les finalistes de la dernière Coupe du monde depuis trois ans. Lors du Tournoi 2008, l'Angleterre s'est imposée à Saint-Denis. En 2009, les Tricolores avaient explosé à Twickenham. "Nous voulons juger l'Angleterre sur son potentiel réel, explique Marc Lièvremont. Nous allons donc nous attendre au pire. C'est une équipe blessée, critiquée. Mais elle possède un potentiel athlétique hors normes, elle est bien organisée sur les fondamentaux et elle allie vitesse, puissance et agressivité. Nous nous préparons à ce que le meilleur JonnyWilkinson joue au Stade de France". Les enseignements des défaites d'hier face aux Anglais ont-ils été tirés ? "Il y a deux ans, notre équipe ne maîtrisait pas son rugby, notamment sur les fondamentaux, poursuit-il. Je me souviens que nous avions fait le jeu avant de subir un contre, entâché quand même d'un avant. L'an dernier, les Anglais avaient beaucoup exploité nos errements sur les rucks".

Le défaite de Twickenham hante-t-elle encore les esprits ?

Oui. Terriblement même. "Cette défaite, on se la mange encore, dit le sélectionneur. Elle est de loin la plus douloureuse de toutes depuis deux ans". Au lendemain d'une victoire contre les Gallois au Stade de France, les Bleus avaient craqué à Twickenham. "Nous avions voulu changer l'équipe en mettant un pack assez lourd, avec Thion, Faure et Chabal en numéro 7. C'était aussi seulement le deuxième match de Bastareaud. Sur la maîtrise collective, nous étions bien moins prêts qu'aujourd'hui". Comme il y a un an, les Anglais peuvent-ils rejouer samedi un sale tour aux Tricolores ? "Ils sont denses et agressifs mais ils n'ont pas marché sur leurs adversaires durant ce Tournoi, répond le patron des Bleus. Nous savons néanmoins que ce sera beaucoup plus dur que contre l'Italie".

Quel sera le quinze de départ pour l'Angleterre ?

La composition du XV de France sera annoncée ce mardi à 10h30. Dès lors que Marc Lièvremont a fait confiance aux mêmes vingt-trois hommes, les incertitudes sont devenues rares. A vrai dire, elles concernent deux postes seulement : l'aile droite et le second centre. Face à l'Italie, les deux entrants Marc Andreu et David Marty ont réussi leur match. La présence de ces deux joueurs-là avait constitué la seule nouveauté entre la rencontre remportée à Cardiff face au pays de Galles et celle gagnée dimanche contre les Transalpins. Ont-ils gagné leur place pour l'Angleterre ? Ou le staff des Bleus préférera-t-il reconduire le quinze de départ qui avait débuté au Millennium Stadium ? La dimension physique de la Rose pourrait inciter à penser que le sélectionneur tricolore priviligiera les muscles de Julien Malzieu et de Mathieu Bastareaud aux appuis d'Andreu et de Marty. Mais les jeux ne sont pas faits, tant s'en faut.

La compo probable.- Poitrenaud ; Malzieu ou Andreu, Bastareaud, Jauzion, Palisson ; (o) Trinh-Duc, (m) Parra ; Bonnaire, Harinordoquy, Dusautoir (cap.) ; Pierre, Nallet ; Mas, Servat, Domingo.

Remplaçants : Szarzewski, Poux, Chabal, Lapandry, Yachvili, Marty, Andreu ou Malzieu.

23e homme : Baïocco.

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