L'Irlande avec sérieux

L'enjeu.- Ce sont maintenant les seuls à pouvoir réaliser le Grand chelem. Les Gallois s'étant inclinés à Paris, les Irlandais constituent l’unique équipe invaincue de ce Tournoi 2009. Pour empocher leur premier Grand chelem depuis 1948 (le deuxième de leur histoire), ils devront consécutivement battre l'Ecosse à Murrayfield puis le pays de Galles à Cardiff. Tout sauf simple. Le XV du Trèfle se montre donc prudent. D’autant plus qu’il n’a pas oublié le souvenir cruel du Tournoi 2005, quand deux défaites avaient suivi trois prometteuses victoires consécutives. Les joueurs abordent donc ce déplacement au pays des Highlands avec méfiance. D’ailleurs, leurs trois victoires cette année ne les ont pas tant rassurés. Ils savent qu’ils sont passés tout près de la correctionnelle contre l’Angleterre il y a quinze jours (14-13) : "Il faut se souvenir de ça pour s'assurer qu'on gardera une concentration totale pendant 80 minutes face à un adversaire écossais très compétitif, qui sera peut-être outsider mais qui va aimer cette étiquette", affirme le capitaine Brian O’Driscoll, revenu à un très bon niveau. Un Irlandais avertit en vaut deux paraît-il.

L'équipe.- Pour ce match, Declan Kidney a apporté quatre changements dans son XV de départ. Gordon D'Arcy revient au centre pour sa première titularisation depuis sa grave blessure à un bras l'an passé. Le sélectionneur a rappelé un joueur d'expérience à la mêlée également, où il comptera sur la vitesse de passe de Peter Stringer, préféré à Tomas O'Leary, pour accélérer le jeu. Le joueur du Munster n'avait pas été titularisé depuis un an et demi. Quant au talonneur Rory Best, redoutable en mêlée, il est préféré à Jerry Flannery pour contrer les Ecossais dans ce domaine. L'entrée de Denis Leamy à la place de Jamie Heaslip comme N.8, est destinée à mettre de la vitesse, une semaine après un match frustrant contre les Anglais.

La stat : 32.- En 2001, Murrayfield avait été le cimetière des espoirs de Grand chelem irlandais. L'Irlande avait bien débuté en battant l'Italie et la France mais avait déjà la tête au match contre le pays de Galles lors de son déplacement en Ecosse. Résultat : une correction 10-32. Ça non plus, les Irlandais ne l'ont pas oublié.