Kilt ou double...

L'équipe de France ne réalisera pas le Grand Chelem, c'est une certitude. Mais, dans un Tournoi des 6 Nations plus ouvert que jamais, la victoire finale est toujours envisageable. A condition de passer sans encombre l'obstacle écossais. A trop ressasser l'échec de Dublin, le CNR et son cadre bucolique, aurait presque fini par oublier que le quinze du Chardon se dressera sur la route des Bleus d'ici vingt-quatre heures. Les Bleus, de leurs propres aveux peu bavards sur la pelouse de Croke Park, ont été inspirés au moment de commenter leurs faiblesses : réunion entre eux, entrevues avec les entraîneurs, manquait plus qu'un psy. Certains se sont donc servis de la presse pour évacuer leurs dernières frustrations.

Eviter l'humiliation

Des paroles, des paroles mais peu d'Ecossais à l'horizon. Et pourtant, jeudi matin, Marc Lièvremont a bien résumé l'importance du prochain rendez-vous pour son équipe : "Une défaite serait une humiliation". Cela a le mérite d'être clair même si cette rencontre "a tout du match piège". Le sélectionneur est donc conscient que ses Bleus doivent logiquement l'emporter face à une équipe supposée plus faible même s'il préfère rester prudent: "L'Ecosse ne fait pas peur et nous savons très bien, que nous Français avec notre caractère latin, nous avons besoin de craindre et de respecter l'adversaire pour réaliser une grande performance".

Effectivement, le quinze de France est accroc aux belles frayeurs face à des nations dites plus faibles. "Et puis, j'ai encore constaté trop de déchets lors des entraînements cette semaine. Tout ne va pas être parfait samedi. Nous devons nous attendre à connaître quelques soucis face à une équipe d'Ecosse revancharde".

"Championne du monde du ruck"

Justement, un quinze du Chardon qui inquiète. Malgré une défaite concédée à Murrayfield dimanche dernier "face à une équipe au sommet de son art", l'Ecosse est soudainement devenue un adversaire sérieux : "C'est l'équipe la moins pénalisée au monde. La championne du monde du ruck. Si nous sommes aussi indisciplinés qu'en Irlande, nous allons au-delà d'une grande désillusion. Elle peut tenir le ballon pendant trois ou quatre minutes. Franck Hadden a maintenant une mêlée organisée et intelligente. C'est donc une équipe complète même si elle a été emportée en première période face au pays de Galles" .

Autant dire que la partie n'est pas gagnée. Un discours méfiant, preuve que la confiance ne sera pas l'atout numéro un des Bleus, même si le sélectionneur admet "que l'Ecosse manque de force de pénétration et qu'elle connaît d'incroyable problèmes de finitions". Enfin un peu d'optimisme dans les rangs tricolores...