Traille: "J'ai souffert"

Par Rugbyrama
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Remplaçant pendant une heure, un rôle inhabituel pour lui, Damien Traille a souffert sur le banc. Avant d'effectuer une rentrée incisive et décisive sur le troisième essai tricolore. Globalement, le Biarrot dresse un bilan positif avant le déplacement à C

Damien Traille, vous attendiez-vous à souffrir autant contre l'Italie?

Damien TRAILLE : C'est toujours difficile, un match contre l'Italie. Aujourd'hui, (NDLR: dimanche), ça s'est confirmé, d'autant que beaucoup de joueurs découvraient le Tournoi. Nous avons une équipe qui se cherche encore au niveau des repères. Dans l'ensemble, ce n'est pas si mal, même s'il y a à redire. Il n'y a pas de match parfait de toute façon.

Comment avez-vous vécu la première heure de jeu sur le banc?

D.T. : J'ai souffert. C'est difficile d'être remplaçant. J'en discutais avec Vincent (Clerc) pendant la première période. Ce n'est pas évident, on a toujours cette boule au ventre qui fait qu'on ne peut pas se libérer. On subit l'évènement, on ne se dépense pas. Mais il faut toujours se tenir prêt pour répondre présent quand le staff fait appel à vous.

C'était votre cas. Votre entrée a été décisive…

D.T. : J'ai essayé de rentrer au plus vite dans ce match et d'apporter ce que je pouvais. En plus, je ne me suis pas trop échauffé, car je ne savais pas que j'allais rentrer à ce moment-là. Puis Milou (Emile N'Tamack) m'a appelé pour me dire d'aller me préparer.

Depuis la tribune, vous aviez repéré qu'il pouvait être intéressant de jouer par-dessus leur défense?

D.T. : Quand on est dans les tribunes, c'est tout de suite plus facile de voir ce qu'il convient de faire. On a davantage de hauteur, on voit les espaces. Nous savions que les Italiens avaient un premier rideau fort, et que c'était derrière qu'ils pouvaient se retrouver fragilisés. Les petits coups de pieds par-dessus étaient bons à jouer. C'est ce que nous, les remplaçants, avons essayé de dire aux joueurs, de jouer dans ces zones vides.

C'est aussi la leçon de l'Angleterre qui a été retenue?

D.T. : L'Angleterre, nous sommes les premiers fautifs. Il n'y avait pas d'obsession du staff. Personne ne nous a interdit de jouer au pied, à condition qu'il soit cohérent et qu'il ne s'agisse pas simplement de rendre le ballon à l'adversaire.

A l'inverse, cette fois, n'y a-t-il pas certains ballons que vous auriez pu relancer?

D.T. : C'est possible. Peut-être qu'on aurait pu rejouer certains ballons. Mais nous voulions sortir de la pression et ne pas commettre les mêmes erreurs qu'il y a 15 jours. Puis c'est toujours pareil, il faut que le joueur le sente au moment où il a le ballon. Ca se décide en une fraction de secondes.

Certaines critiques reprochaient aux Bleus d'avoir "trop" joué contre les Anglais, sans discernement. Du coup, n'êtes-vous pas tombés un peu dans l'excès inverse?

D.T. : Non, croyez-moi, on n'a pas besoin de ça. Nous savons ce que nous avons à faire. Nous n'avons pas besoin d'écouter ce qui se dit à l'extérieur, spectateurs ou journalistes. Les entraineurs sont là pour donner les consignes de jeu et nous pour les appliquer. Après le match contre l'Angleterre, à la vidéo, nous avons bien vu que nous n'avions pas assez alterné. C'est ce qu'on a essayé de faire contre l'Italie. Pas parce que la presse le demandait, mais parce que c'était nécessaire.

Malgré le turn over imposé par le staff, vous sentez que cette équipe se forge une identité?

D.T. : Beaucoup de gens ont critiqué l'approche des sélectionneurs. Il parait que le XV de France galvaude le Tournoi. On entend beaucoup de choses. Le bilan, il est là, nous avons trois victoires pour une défaite. A part les Gallois, personne n'a fait mieux. Regardez ce qu'on fait les nouveaux aujourd'hui. Un Fabien Barcella, par exemple, avait largement sa place il me semble. L'important, c'est le projet de jeu.

Quand on a votre expérience, gagner le Tournoi, est-ce encore un objectif qui fait rêver?

D.T. : Bien sûr. Le Tournoi, c'est un évènement majeur. C'est fabuleux de le jouer, surtout avec tous ces nouveaux qui arrivent. Ils apportent leur envie, leur détermination. Moi, quand j'ai commencé en équipe de France, j'ai débuté par une victoire dans le Tournoi et j'en garde un souvenir fabuleux. On a tous envie de leur faire connaître cette joie.

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