Quand les Bleus s'emmêlent

Par Rugbyrama
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La victoire face à l'Irlande ne doit pas masquer les énormes carences affichées par les Bleus dans le secteur de la mêlée. Coaching peu judicieux, défaillances individuelles et naufrage collectif, le pack tricolore a énormément souffert. Notamment le malh

Le problème avait été pointé du bout du doigt à Murraydield, même si, dans l'euphorie de la victoire, il était finalement passé au second plan. Cette fois, il a sauté à la gueule du XV de France, qui a bien failli y laisser sa peau. Oui, les Bleus ont été enfoncés comme rarement en mêlée fermée en seconde période face à l'Irlande. Submergés, même, au point de concéder un essai de pénalité qui a marqué les esprits. "Ça ne fait pas plaisir de prendre un essai sur mêlée enfoncée", admet Marc Lièvremont.

Au cours des 40 premières minutes, les Tricolores ont pourtant plutôt bien tenu dans ce secteur, la première ligne Mas-Szarzewski-Faure s'en tirant plus qu'honorablement. Dès lors, le coaching du staff est-il en cause, après les sorties simultanées des deux derniers nommés au profit de William Servat et Julien Brugnaut en début de seconde période? Disons que cela n'a pas dû aider, surtout avec le retrait, au même moment, du puissant Arnaud Méla. A partir de cet instant, la mêlée bleue n'a plus eu du tout le même visage. "Le coaching était prévu comme ça, rappelle Lionel Faure. Le staff a des plans, aussi bien dans le jeu que pour les remplacements. Ils s'y tiennent et je pense que c'est une bonne chose."

Brugnaut: "Je n'ai pas les réponses"

Evidemment, après un tel naufrage, la question des faiblesses individuelles ne peut que se poser, le but n'étant pas de chercher des coupables, mais des explications. Le malheureux Julien Brugnaut se trouve dès lors dans l'oeil du cyclone. La mêlée française a souffert en première période en Ecosse, et lors de la seconde contre l'Irlande. Dans les deux cas, le pilier dacquois était sur le terrain. Samedi, l'essai de pénalité est pour lui. "Pour un pilier, c'est ce qui peut arriver de pire", avoue son compère Nicolas Mas.

Meurtri, Brugnaut n'a même pas voulu participer au tour d'honneur après la rencontre. Il est rentré directement aux vestiaires, accusant le coup. "Je suis très déçu de ma prestation, lance le Landais. Si on avait perdu, je pense que je me serais senti responsable. Je n'ai pas les réponses. Je vais revoir la vidéo et retravailler. C'est comme ça qu'on progresse. C'est à moi de rebondir. J'étais très déçu, mais les entraineurs m'ont dit de ne pas me mettre la tête au fond du seau." C'est leur rôle, comme c'est celui de ses coéquipiers de le soutenir, ce que chacun n'a pas manqué de faire.

Problème de fond

D'autant que, si Brugnaut a énormément souffert, le naufrage a été collectif. "Clairement, la défaillance est collective même au regard de la vidéo. Brugnaut avait déjà subi pas mal de critiques contre l'Ecosse, il avait à coeur de montrer de quoi il était capable. On lui a redit qu'il avait du potentiel et qu'il fallait qu'il continue à travailler", assure Didier Retière. Le problème, c'est qu'en termes de moyens humains, Lièvremont n'a pas 36 solutions. C'est un problème de fond, soulevé à plusieurs reprises ces dernières années, que paye aujourd'hui l'équipe nationale.

Depuis plusieurs saisons, le XV de France a tenu sur trois piliers de niveau international: Marconnet, De Villiers, Milloud. Aucun des trois n'est actuellement disponible. Alors les Bleus bricolent. Et souffrent. L'absence de Jérôme Thion, le deuxième ligne droit le plus puissant de l'hexagone, s'avère certainement préjudiciable dans les phases statiques. Dans deux semaines se profile l'Angleterre. D'ici là, il n'y aura pas de miracle, mais au moins quelques ajustements à effectuer. Et Retière de conclure: " On savait qu'on n'allait pas construire une mêlée en deux semaines avec quatre nouveaux joueurs". Il faut donc peut-être se préparer à de nouvelles souffrances...

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