L'Anglais amer

Par Rugbyrama
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Vice-champion du monde en octobre dernier, l'Angleterre est tombée de très haut en ouverture du Tournoi. Ce dimanche, aucune place n'est laissé au célèbre humour anglais, les bazooka sont de sortie.

Comment s'y prendre pour se mettre à dos toute une nation alors que toutes les bonnes cartes (Wilkinson, Vainikolo, un score de 19-6) sont dans votre jeu ? Il suffit de demander aux Anglais ! Décidément, il n'y a qu'eux capables de faire ça. D'ailleurs, la presse anglaise se montre ce matin très perplexe devant la fin de match catastrophique du XV de la Rose face au pays de Galles samedi à Twickenham.

En toute confiance (trop certainement), sachant que cela faisait 20 ans qu'ils n'avaient plus perdu à domicile devant les Gallois, les Anglais ont bien ri cette semaine en entendant le nouveau sélectionneur gallois Warren Gatland promettre un bain de sang... "Arrogants," se sont-ils dit. Mais ce matin, le refrain a changé ! Les critiques sont de retour. Celles qui s'étaient tues après la qualification pour les demi-finales (aux dépens des Australiens) puis en finale (devant le XV de France) lors du dernier Mondial ont ressurgi comme par enchantement.

C'est "Le flop des six nations", estimait l'hebdomadaire Mail on Sunday, ajoutant que l'Angleterre avait été "humiliée" par le pays de Galles. "Ce qui devait être le début d'une nouvelle ère pour l'Angleterre, vice-championne du monde il y a quatre mois, s'est terminé en cauchemar", écrit ainsi le Mail on Sunday. "Le songe gallois", titrait quant à lui le Sunday Times, qui qualifiait la seconde période anglaise de "film d'horreur".

Surtout, Brian Ashton, jusqu'alors fervent défenseur de ses troupes, n'hésite pas lui aussi à remettre en cause les choix stratégiques de ses troupes au milieu du deuxième acte. "Il m'est difficile de comprendre ce qui s'est passé en seconde période, a-t-il déclaré en conférence de presse. Un manque de clairvoyance sur comment jouer sous la pression nous a coûté et nous avons de plus aidé les Gallois à se remettre en selle. Nous n'avons tout simplement pas su prendre les bonnes décisions."

Lucide, amer, dépité. A l'image de toute l'Angleterre qui nourrissait de grands espoirs de grand chelem en cette année post-Coupe du monde, voilà que l'histoire se répète. Pour les amateurs de statistiques, un chiffre est à retenir : en 2004, pour leur premier match à domicile après leur sacre Mondial en Australie, les Anglais se sont inclinés 19-13 devant les Irlandais. Ils avaient pourtant écrasé sur les deux premières journées leurs adversaires et faisaient figures de grands favoris pour le gain final de l'édition.

Cueillis à froid comme en 2004, le public anglais est tout aussi amer et le fait d'avoir perdu cinq joueurs blessés durant la partie, mais "cela ne constitue en aucun cas une excuse pour une si piètre performance". L'hebdomadaire soulignait aussi "le manque de leadership alors que le pays de Galles revenait au score" .

L'ancienne gloire Paul Ackford a, quant à lui, pointé du doigt dans le Sunday Telegraph les joueurs les plus expérimentés, comme Jonny Wilkinson ou le capitaine Phil Vickery. Selon lui "le pays de Galles se demandera longtemps ce qu'il a fait pour mériter la victoire"."Hormis durant les 10 dernières minutes où ils ont exercé une certaine pression, les Gallois n'ont jamais semblé avoir le contrôle du match", a-t-il estimé. Et c'est ce qui accentue la déception et l'amertume qui transpirent partout en Angleterre ce dimanche matin, à 19-6, tout le monde voyait les Gallois exploser en plein vol. Pas les Anglais.

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