Tout nouveau, tout Brugnaut

Par Rugbyrama
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Appelé en équipe de France pour le Tournoi des 6 Nations, le pilier dacquois Julien Brugnaut a connu une ascension foudroyante depuis quelques mois. Mais il garde les pieds sur terre.

Du Pro D2 au Tournoi des 6 Nations en moins d'un an. Julien Brugnaut a changé d'univers et de dimension en quelques mois. Le pilier de l'US Dax a découvert le Top 14 avec son club au mois d'octobre. Six journées de championnat et quelques matchs de Challenge européen plus tard, le voilà propulsé en équipe de France. Il sera à Marcoussis dimanche soir et, comme quelques autres, il lui faudra sans doute se pincer pour y croire... "C'est comme un rêve de gosse qui se réalise, dit-il simplement. Je n'étais sûr de rien, même si la presse, depuis quelques temps, parlait de moi".

Marc Lièvremont, lui, suivait de très près son ancien poulain. Jusqu'à sa nomination à la tête de l'équipe de France, l'ancien flanker était l'entraineur d'une équipe dacquoise dont la mêlée a souvent été mise en exergue. En quête de piliers pour consolider un poste déserté par les têtes d'affiche habituelles (Marconnet, Milloud, De Villiers), le successeur de Bernard Laporte s'est donc tout naturellement intéressé à ses anciennes ouailles. "Bien sûr, je connais très bien Julien, sourit Lièvremont. Il possède de très bons fondamentaux. C'est un pilier à la fois technique et puissant. En plus, il est polyvalent."

"Un peu d'inquiétude"

Dans l'esprit du sélectionneur, visiblement, aucune inquiétude quant à la capacité de Brugnaut à franchir le cap. " Il n'y a pas de risque. Il a une très bonne tenue en mêlée ", juge Lièvremont. Le joueur, lui, oscille entre excitation et craintes. "Il y a un peu d'inquiétude bien sûr, avoue-t-il, à l'idée de découvrir un nouveau niveau, mais à moi de tout faire pour ne pas décevoir. J'essaierai de m'appliquer dans mon rôle de pilier, la conservation du ballon, l'aide aux trois-quarts. Marc Lièvremont, comme entraîneur à Dax, a eu à coeur de me faire développer ma mobilité, mon déplacement, et j'ai bossé le physique. Et je peux déjà sentir la différence avec le tout début de saison contre Toulouse, je suis plus à l'aise."

A l'instar d'un Mela à Albi ou d'un Trinh-Duc à Montpellier, l'arrivée de Julien Brugnaut chez les Bleus a valeur de double récompense. Si la consécration est individuelle, la marque de reconnaissance, elle, est collective pour la mêlée dacquoise. On se souvient notamment de match à Paris, où le champion de France avait souffert le martyr en mêlée fermée... sous les yeux de Marc Lièvremont. Ce n'est pas pour rien si le nom de l'autre pilier de l'USD, Renaud Boyoud, a également beaucoup circulé dans les hautes sphères récemment. "Pour moi, cette convocation est la récompense de la montée en puissance du pack de Dax, depuis la saison dernière, et avec le bon match qu'on a fait au Stade Français fin novembre", estime Brugnaut.

S'il se dit "un peu déçu" que Boyoud ne l'accompagne pas (encore) au paradis, la première ligne landaise sera sans doute regardée différemment à partir de maintenant. Le XV de France ça vous change le statut d'un joueur. Mais Julien Brugnaut, s'il est un novice, n'est plus un enfant. A 26 ans, il a passé l'âge de s'enflammer. Une fois son bonheur digéré, il s'est déjà recentré sur l'essentiel. "Avant tout, il y a un match très important pour Dax à Montauban ce week-end ", rappelle-t-il. Qu'il pousse dans l'ombre ou en pleine lumière, Brugnaut restera le même.

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