Champions Cup – "Ils montrent aux jeunes que c’est possible", Michel Marfaing explique la réussite de la formation toulousaine

Par Emilien Terme
  • Paul Costes et Joël Merkler ont crevé l’écran cette saison avec le Stade toulousain.
    Paul Costes et Joël Merkler ont crevé l’écran cette saison avec le Stade toulousain. Icon Sport - Anthony Dibon
Publié le Mis à jour
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À seulement 21 et 22 ans, Paul Costes et Joël Merkler joueront, ce dimanche, un quart de finale de Champions Cup avec leur club formateur. Michel Marfaing, Directeur sportif du Centre de Formation du Stade Toulousain, dévoile la recette de la formation à la Toulousaine.

Paul Costes compte déjà 15 feuilles de match cette saison et s’apprête à vivre un quart de finale de Champions Cup comme titulaire, racontez nous le joueur qu’il était en équipes jeunes…

Dès le plus jeune âge, Paul Costes était un joueur avec beaucoup de tempérament. Il avait énormément d’envie et d’agressivité dans le jeu qu’il a fallu canaliser tout au long de sa formation. Ce surplus d’envie le desservait plus que ça lui servait. Paul Costes n’était pas forcément un cadre, mais c’était un leader par son tempérament et par son jeu. Il a toujours été très combatif comme il l’est aujourd’hui avec l’équipe première malgré un gabarit très classique. Son caractère a toujours été sa plus grande force, c’est sa base. Il a toujours su ce qu’il voulait.

Joël Merkler s’est lui aussi révélé cette saison, il évolue pourtant à un poste qui demande généralement beaucoup d’expérience, est-ce que cela vous étonne ?

Oui et non, c’est “étonnant” par ce qu’il a fallu énormément de travail, mais il avait un tel potentiel qu’on y a toujours cru. Joël Merkler vient du club de Sant-Cugat dans la banlieue de Barcelone. Il arrive au Stade avec un potentiel physique hors-norme et une formation de deuxième ligne. On hésitait alors à le faire jouer première ligne. J’ai décidé de le mettre en double licence avec le FCTT Rugby en Fédérale 1. Les premiers retours comme pilier du FCTT étaient qu’il se faisait bousculer en mêlée. On a la chance d’avoir Thierry Savio (Préparateur physique spécifique mêlée) au sein du Stade toulousain qui l’a énormément fait travailler au poste spécifique de pilier pour finalement terminer la saison en tant que titulaire en Fédérale 1 à 18 ans.

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Lors de son prêt, il a eu l’occasion de faire face à des joueurs expérimentés, d’anciens professionnels qui lui ont permis de franchir un cap, qu’il n’aurait certainement pas franchi en Espoir face à des jeunes piliers. Les saisons suivantes, il a énormément bossé avec les Espoirs du Stade pour progressivement être intégré aux entraînements du groupe professionnel. Encore une fois, il a d’abord alterné le bon et le moins bon dans la tenue en mêlée avec l’équipe première avant de prendre une nouvelle dimension avec le gros travail de Thierry Savio et de Virgile Lacombe. Son évolution est très impressionnante.

Comme lui, de nombreux joueurs du Stade toulousain ont connu un prêt dans les divisions inférieures avec succès, on pense notamment à Thomas Ramos, c’est une étape cruciale dans la formation ?

Je fais partie de ceux qui croient en ces prêts depuis longtemps : le premier joueur que j’ai envoyé en prêt était Florian Denos du côté d’Auch (NDLR : en 2005). Thomas Ramos est l’exemple parfait, il n’avait pas immédiatement sa place dans le groupe professionnel du Stade toulousain, il est donc allé faire un passage à Colomiers (Pro D2) pour revenir très très fort l’année suivante. Pour Thomas, il a suffi d’une saison, mais ça dépend de chacun. Marco Trauth, lui, a d’abord joué en Nationale 1 avec Blagnac la saison dernière. Cette année, nous avons estimé qu’il avait passé un cap et nous l’avons envoyé en prêt en Pro D2 avec Béziers pour finalement le rappeler pour la fin de saison. Pour ces joueurs, le prêt est une étape importante sans laquelle il n’aurait pas pu continuer à performer. Il y a un palier entre le niveau Espoir et le Top 14, et les prêts permettent de le franchir.

Certains joueurs n’ont pas besoin de passer par “la case prêt", comment s’organise la passerelle entre l’équipe espoir et le groupe professionnel ?

Depuis l’arrivée d’Ugo Mola, les entraîneurs de l’équipe espoir sont les adjoints de l’équipe professionnelle. Ça simplifie largement la tâche. C’est un mode de fonctionnement qui nous a permis d’intégrer un maximum de jeune joueur en équipe première depuis ces dernières années. C’est une très bonne formule, on se rend compte que le fait de voir ces joueurs régulièrement évolué sur les matchs espoirs facilite leur intégration au groupe professionnel.

Ça doit être une vraie réussite pour vous de voir les jeunes du centre de formation comme Kalvin Gourgues (19 ans) ou Mathis Castro-Ferreira (20 ans) évoluer avec les pros ?

Pour nous, c’est hyper important. Ils montrent à tous les jeunes du centre de formation que c’est possible. Ça leur donne espoir, ils se disent : “Eux, ils y sont, alors si on continue à travailler et qu’on peaufine les petits manques que l’on a, on y sera aussi”. Ça créait une dynamique qui booste tout le monde.

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Les commentaires (1)
Nigeou Il y a 13 jours Le 16/04/2024 à 09:28

Très grand club