XV de France - L’Irlande en contre-exemple de la dépossession... Ce que les datas disent du XV de France (3/4)

La dépossession est-elle toujours à la mode ? En regardant rapidement les temps de possession de balle des six premiers matchs de ce Tournoi des 6 Nations, il serait facile d’être partagé ou de déterminer une tendance. En effet, trois rencontres ont été remportées par l’équipe qui a tenu le ballon et trois autres sont tombées dans l’escarcelle de l’équipe laissant le ballon à son adversaire. Pourtant, il semble bien que la dépossession soit toujours à la mode. En effet, l’Italie, battue par l’Angleterre et l’Irlande, n’a jamais eu la possession du ballon, mais il semble bien que ce ne soit pas un choix de la part du nouveau sélectionneur Gonzalo Quesada puisque son équipe est celle qui utilise le moins le jeu au pied.

À partir de ce constat, il convient de noter que trois des quatre « autres matchs » disputés jusqu’à présent ont été remportés par l’équipe qui a laissé le ballon à son adversaire. C’était le cas de l’Écosse face au pays de Galles (46 % de possession), de l’Angleterre toujours face aux Gallois (44 %) et de la France sur la pelouse d’Edimbourg (44 %). Ainsi, le sélectionneur tricolore pouvait féliciter ses joueurs d’avoir respecté la stratégie, même quand ils étaient en retard au tableau d’affichage : « C’était très psychologique, un enjeu important dans la victoire. Cela nous a réussi à la fin car nous sommes restés dans notre plan. » Quelques jours avant, Shaun Edwards avait souligné que cette stratégie avait permis aux Bleus d’atteindre une moyenne de 80 % de victoires lors des quatre dernières années, ce qui laisse à penser que les Bleus ne comptent pas changer leur fusil d’épaule.

Pourtant, l’Irlande démontre qu’il est possible de dominer ses adversaires sur la scène internationale en tenant le ballon. Les joueurs d’AndyFarell ont eu 56 % de possession face aux Bleus (63 % face à l’Italie), pour deux nettes victoires. Surtout ils ne laissent pas le territoire à leurs adversaires. Voilà ce qui pourrait être la clé des matchs internationaux à l’avenir. En effet, l’Angleterre a laissé le ballon aux Gallois mais en les maintenant dans leur camp (61 % de territoire pour le quinze de la Rose). Et si les succès écossais (à Cardiff) et français (à Édimbourg) ont paru miraculeux, c’est certainement en raison d’une dépossession inefficace puisqu’elle n’a pas permis de mettre sous pression l’adversaire, alors qu’elle devrait justement être une arme pour gagner la guerre du territoire.