Top 14 - Luke Tagi, le pilier aux mains d’or de Bayonne

  • Face à Glasgow, mi-décembre, Luke Tagi avait connu sa première titularisation avec l'Aviron, en Champions Cup.
    Face à Glasgow, mi-décembre, Luke Tagi avait connu sa première titularisation avec l'Aviron, en Champions Cup. Icon Sport
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Arrivé cette saison au Pays basque, Luke Tagi surprend autant par sa puissance que par ses qualités offensives, lorsqu’il a la possibilité de faire vivre le ballon au sein de l’attaque bayonnaise.

Avec son mètre quatre-vingt-sept et ses cent trente kilos à la pesée, Luke Tagi a le physique classique d’un joueur de première ligne. C’est d’ailleurs au poste de pilier droit qu’il enchaîne les rencontres depuis début décembre et sa première apparition avec le maillot ciel et blanc. Mais l’ancien joueur du Stade français (2019 - 2021) n’est pas un pilier comme les autres.
Il a, pour lui, une certaine appétence pour l’attaque et son habileté ballon en main rappelle, qu’avant tout, Tagi est un Fidjien, amoureux du jeu. “Il a la capacité à faire jouer devant la défense, dans la défense, il essaye de maintenir le ballon le maximum en vie. Dans le rugby d’aujourd’hui, quand on a la possibilité de trouver de la continuité via certains joueurs, c’est mieux pour l’équipe“, apprécie son manager Grégory Patat.

Solide, comme Tatafu

Spécialiste du offload, son geste préféré dans le rugby, Tagi (26 ans) a “des mains extraordinaires pour le jeu d’avants”, souligne Patat. Il reste, pour autant, un pilier dont la mission première est de dominer son adversaire en mêlée fermée. “Les différents observateurs pensaient qu’il n’avait pas le niveau dans ce secteur-là, mais je pense qu’il est en train de rassurer pas mal de monde, poursuit le technicien. On ne l’a jamais vu en difficulté dans le Top 14. Il est puissant. C’est un joueur vraiment attiré par le jeu. Il préfère faire des mêlées rapides. Il a tendance à vouloir vite dominer son vis-à-vis. Il faut qu’il travaille encore et qu’il fasse preuve de plus de patience.”

L'international fidjien (14 sélections) fait mal à l’impact et impressionne lorsqu’il renverse son adversaire. Il doit, cependant, progresser dans sa capacité à répéter les efforts sur la durée. “J’attends plus de volume dans son jeu. Aux alentours de la 45e ou 50e, on sent qu’il a une baisse d’activité de son côté. J’aimerais qu’il ait cette capacité à enchaîner ses tâches sur une plus longue durée”, explique Grégory Patat, qui veut que l’autre droitier, Tevita Tatafu, fasse les mêmes progrès.
Les deux joueurs se ressemblent dans leur style de jeu. Ils ont aussi une histoire peu commune. Ils se sont connus dans un lycée et Tagi était tuteur de Tatafu. “Ils ont une relation extraordinaire, souligne Patat. Ils sont tous les deux ensembles, se challengent au quotidien. Luke ? Il est réservé, mais solaire par rapport au groupe.”

Première titularisation en Top 14 avec l'Aviron

Patat est désormais conquis et ravi d’avoir, sous ses ordres, l’ancien joueur de Provence Rugby (2021 - 2023). Le Gersois sait, qu’avec Tagi et Tatafu, il a “deux monstres” dans son effectif. Pour autant, quelques années auparavant, le fidjien n’avait pas laissé la meilleure des impressions au technicien, alors chargé des avants de La Rochelle. “La première fois que je l’ai vu, c’était au Stade français. Il avait pris un rouge pour un coup de tête gratuit, raconte-t-il. Il ne m’avait pas donné une bonne image, mais j’ai continué à le suivre en Pro D2. J’ai trouvé que ses performances en mêlée étaient beaucoup plus régulières qu’au Stade français. J’ai aussi aimé son activité, son déplacement.”

Son éclosion à l’Aviron bayonnais, où il a posé ses valises après la Coupe du monde, a été un peu retardée, car il est revenu blessé à l’ischio-jambier du mondial. “Ça a été frustrant”, avoue Patat. Pour des raisons évidentes d'automatismes et de repères, c’est Tatafu qui a démarré les rencontres importantes, à droite de la mêlée. “J’aime bien débuter avec Tevita pour finir avec Luke. Avec des défenses un peu moins en place ou fatiguées, Luke peut nous amener de la continuité et de la perforation dans nos attaques”, justifie le manager. Samedi, néanmoins, la donne sera différente. Sur la pelouse d’Ernest Wallon, Tagi démarrera une rencontre de Top 14, pour la première fois, avec le maillot de l’Aviron.

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