JO Paris 2024 - Jérôme Daret : "L'équipe de France à 7 entre dans un futur passionnant, excitant"

  • Jérôme Daret, entraîneur de France 7
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Alors que France 7 va disputer la troisième étape du circuit mondial à Perth, en Australie, de vendredi à dimanche,  le sélectionneur national nous parle des objectifs de la sélection, de ses axes de progression, de l'influence des JO sur cette saison et, évidemment, de l'intégration d'Antoine Dupont courant février.

Dans quel état sont vos troupes un mois et demi après l’élimination in extremis en quart face aux champions olympiques fidjiens, au Cap, et avant cette troisième étape en Australie ?

Les gars ont eu une période de repos obligatoire qui a permis de bien régénérer les corps et les esprits, fin décembre. Il faut dire que nous étions sur le pont depuis juillet et qu’il y a une solide ligne droite à venir. Le curseur de la préparation a été haussé début janvier et nous sommes sur une montée en puissance depuis l’arrivée à Perth vendredi dernier. Il y a notamment eu une riche opposition dirigée avec les Irlandais ce mardi. Tous ceux qui sont sur place sont aptes.

Après une année conclue au quatrième rang mondial, les deux premières étapes vous ont-elles frustré, comptablement parlant, avec des neuvièmes et huitièmes places ?

Il ne faut pas regarder que le résultat. Ce que je constate, c’est qu’il ne nous a pas manqué grand-chose pour être bien classé : le quart de finale face aux Fidji nous échappe de peu au Cap tout comme le bonus face aux Etats-Unis à Dubaï qui nous aurait permis de nous qualifier. Nous avons tout de même battu les Fidji et la Grande-Bretagne mais, surtout, il y a eu du contenu, de la matière. On est en train de transformer notre jeu, notre coaching, sur plusieurs aspects. L’an passé, nous avons joué six demies et obtenu quatre médailles : c’est exceptionnel pour le VII français mais nous n’avons pas encore trouvé le chemin jusqu’à l’or. Pour y parvenir, il faut bousculer encore les choses, changer des habitudes. C’est ce que nous avons fait.

Quels sont vos axes concrets de progression ?

Il y a un travail de mené sur la prise de décision et la dimension mentale dans les instants clés. Sur le deuxième tournoi, il y a eu un trop grand delta au niveau de notre discipline avec 31 pénalités à 17. C’est frustrant mais ça nous renseigne sur notre marge de progression. Il est aussi crucial d’améliorer nos attitudes au plaquage. Nous n’avons pas été très en réussite sur l'homme, contrairement à l’an passé, alors que sur les rucks, les stats sont positives.

\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7 L'équipe de France de rugby à VII a annoncé le groupe convoqué pour le stage de préparation à Marcoussis qui aura lieu du 2 au 5 janvier. Antoine Dupont va donc officiellement connaître son premier stage.https://t.co/QpRJPBD17t

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) January 2, 2024

À Perth, vous allez affronter le Fijdi et la Nouvelle-Zélande pour commencer. Le nouveau format à douze - contre seize auparavant - est impitoyable, décidément...

Disons que tout le monde peut battre tout le monde : le Canada avait terminé dernier de la première étape puis a battu tout le monde en poule la semaine d’après… Pour l’heure, ce qui est bien, c’est que l’on est encore dans le top 8 ; il faudra y rester pour disputer l’étape finale de Madrid. À Perth, on va jouer les nations du Sud, les plus expérimentées dans la discipline. Ça nous va bien. C’est aussi pour ça que l’on était allé aux Fidji se préparer ; plus le groupe va appréhender d’adversité, plus il sera prêt. Et si ça met un peu de temps à venir, il ne faudra pas s’affoler.

À quel point la perspective des JO impacte-t-elle votre saison ?

C’est un gros point à l’horizon, forcément. L’ambition de faire progresser le collectif est renforcée. Il faut être encore plus déterminés sur le circuit mondial pour se donner encore plus d’atouts et limiter les risques d’échecs le plus possible. Tout sera important dans ce cheminement pour faire grandir l'équipe de France.

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Aux JO, il n’y aura que 12 joueurs retenus tandis que vous êtes venus à 14 en Australie. Ce processus de sélection est-il déjà présent à votre esprit ?

Il est tout le temps à l’œuvre et il est de toute manière lié à la vérité du terrain. Au-delà de la communion nécessaire au groupe, il sera crucial d’avoir la meilleure association et le meilleur équilibre en termes de complémentarité. Sur une finale, on peut se retrouver avec seulement huit joueurs valides. Je sens les gars pleinement centrés sur les échéances et sur la guerre psychologique à distance avec les autres nations.

Avec le recul, comment avez-vous vécu le battage autour du premier entraînement d’Antoine Dupont avec vous, début janvier ?

Franchement, c’est incroyable. Sa présence amène un coup de projecteur incroyable sur cette discipline qui le mérite et qui a besoin d’être connu. Ça nous prépare à ce qui nous attend. Il est important d’apprendre à gérer cette médiatisation. Il y aura beaucoup de pression mais c’est avant tout un bon signal envoyé. La puissance de l’équipe va être transcendée. C’est une belle opportunité.

Il vous rejoindra au retour de Perth, donc ?

On rentre lundi soir. Il y a une période de repos très courte avant de reprendre. Antoine sera en stage avec nous du 5 au 9 février et après on enchaînera avec le départ pour la tournée nord-américaine. On saura alors comment il se ressent dans la discipline. Il n’y a aucune inquiétude à ce sujet, on l’a fait avec d’autres quinzistes. On entre dans un futur passionnant, excitant.

En parlant des quinzistes, quelles sont les nouvelles de Nelson Epée, absent en Australie ?

Il n’a pas encore digéré sa blessure à un genou. Il a un retour à la performance à accomplir avant de reprendre la compétition. Nous allons suivre l’évolution de sa reprise, en bonne collaboration avec Toulouse.

Le coup dur du moment vient de la blessure à une épaule de Dimitri Delibes, qui est partie prenante du projet olympique...

Oui, il était avec nous lors du stage aux Fidji et réalisait de grosses performances à Toulouse. Ça tombe mal pour lui. C’est ainsi, la blessure reste inhérente au sport de haut niveau. Là aussi, on va être attentifs aux nouvelles le concernant.

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