Pro D2 - Patrick Milhet (Mont-de-Marsan) : “Notre club est sain et il a le mérite d’exister”

  • Patrick Milhet revient sur la bonne dynamique des Landais
    Patrick Milhet revient sur la bonne dynamique des Landais - Icon Sport
Publié le
Partager :

Avant un double déplacement important pour son équipe, qui va se rendre à Brive puis Nevers, Patrick Milhet, le manager du Stade montois, a accepté de revenir sur la bonne dynamique des Landais après un début de saison compliqué, s’est projeté sur cette fin d’année civile et a souligné l’importance des nouvelles installations dont disposent ses joueurs et son staff.

Le Stade montois a-t-il trouvé son rythme de croisière, après un début de saison compliqué ?

Le début de saison a été compliqué sur les résultats. Au niveau des contenus, nous étions présents, car on prend deux bonus défensifs à l'extérieur (Grenoble et Agen, NDLR). Ce qui nous plombe, c’est le match délocalisé à Biarritz, contre Vannes. Après, sur huit rencontres, on a sept victoires et une seule défaite, lors du derby à Dax. Nous avons un rythme de croisière, oui, sur les résultats, mais je pense qu’on peut mieux faire au niveau des contenus, même si ça ne me gêne pas dans un premier temps. Le principal, c’est d’exister et d’être présent dans le haut de tableau.

La force du Stade montois ne réside-t-elle pas dans le fait que malgré trois défaites d’entrée, vous n’avez pas paniqué ?

Nous avions deux droitiers qui étaient mondialistes (Gajion et Alvès, NDLR), Bento était aussi à la Coupe du monde. Nous avons rapidement blessé nos deux talonneurs (Dufour et Lagrange). Innocente et Curie se sont aussi fait mal. Nous avions vraiment une première ligne décimée. On ne dormait pas sur nos lauriers, on n’était pas sûr de nos forces, mais on croyait vraiment en notre projet malgré les résultats. Nous sommes restés solidaires, vu les contenus qu’on rendait, ça allait forcément sourire sur les matchs à venir. Derrière, on a enchaîné, mais il n’y avait pas d’urgence sur l’engagement et la détermination des joueurs. Ça reste une force de ne pas remettre en question nos systèmes, nos projets et le staff. Notre autre force, c’est le collectif. Nous avons 45 joueurs et notre management fait qu’on essaye de faire jouer le maximum de joueurs, du plus jeune au plus vieux, de façon à consolider le groupe. On croit les uns aux autres. J’inclus le staff là-dedans.

Qu’attendez-vous de ce prochain bloc ?

Il est difficile, parce qu’on se déplace à Brive, qui descend de Top 14 et qui a vraiment un effectif de qualité. Nous sommes tous d’accord pour dire que ce club n’est pas à sa place. Le jour où il va se réveiller, j’ai peur qu’il roule sur tout le monde. J’espère qu’il ne se réveillera pas contre nous (rires). On ira ensuite à Nevers, qui fait le top six chaque année, qui est fort sur ses bases. On n’a jamais gagné là-bas. Enfin, on recevra Colomiers, qui revient dans la bataille du top six et qu’on connaît par cœur. Nous voudrons prendre un maximum de points sur ces trois rencontres. Ce serait un manque d’humilité de dire qu’on va aller gagner à Nevers ou Brive. On veut continuer dans ce qu’on fait depuis un petit moment. Je veux que nous soyons très performants en défense et que l’on garde le fonctionnement du projet.

La rencontre face à Provence Rugby avait déjà été un premier choc…

Aix nous a fait un bien fou. Ce match-là, si on le joue dix fois, peut-être qu’on ne le gagne que deux fois. L’équipe d’Aix est en place collectivement, ça a tapé très fort et nous avons été solidaires en défense, puisque nous avons terminé la rencontre avec plus de 90 % de plaquages réussis. C’est fort. Nous avons aussi été performants en conquête. Ce qui a fait la différence, c’est que nous sommes allés chercher la victoire dans le money time.

Sur quoi attendez-vous des progrès ?

Nous allons changer de climat. Malgré la qualité des terrains de la plupart des clubs, nous allons rentrer dans la période hivernale, donc il va falloir être beaucoup plus concentré sur la prise de balle. Notre axe d’amélioration, c’est d’être encore meilleurs en conquête. On va aller à Brive, qui possède un des meilleurs contres en touche du championnat. Il faudra qu’on ait nos ballons. Ensuite, même si nous avons un cadre, il ne faut pas avoir peur de prendre des initiatives. Le rugby, c’est avant tout la prise d'initiative, il faut être capable de s’adapter à l’adversité. J’ai le sentiment qu’on joue avec un peu plus de confiance.

Vous avez évoqué les pelouses. Que pouvez-vous nous dire sur la qualité du terrain synthétique, dont vous bénéficiez depuis peu ?

Il nous apporte énormément de confort de travail. Il y a le match, qui est la cerise sur le gâteau, mais sur le travail de la semaine, malgré la pluie, on arrive à faire des entraînements de qualité. C’est une très bonne chose. On ne se préoccupe pas des sols glissants, des mêlées qui tombent ou des appuis fuyants. Ce n’est pas du luxe, il y en avait vraiment besoin, mais c’est un confort.

Avec une nouvelle pelouse, une tribune en construction, le Stade montois se donne les moyens d’exister en mettant à neuf ses installations, malgré un budget modeste…

Je crois que nous avons le huitième budget du championnat. L’avantage, c’est que nous avons un président qui ne se focalise pas que sur le sportif. Il ne va pas engager une grosse masse salariale pour avoir une très grosse équipe. Il veut trouver cet équilibre entre le structurel et la compétence au niveau du staff et des joueurs. C’est pertinent, ça permet au club de se développer. Aujourd’hui, en termes de structures, on peut être classé sur le haut de tableau de Pro D2, voire rivaliser avec certains clubs de Top 14. Nous avons besoin de confort. À partir du moment où on travaille dans le confort, ça permet de tirer le meilleur de chacun pour pouvoir rivaliser dans ce championnat.

Aujourd’hui, le Stade montois est second du classement. Est-ce toujours la même recette qui fonctionne chez vous, ou devez-vous y apporter des innovations pour ne pas tomber dans la routine ?

Cette année, on n’innove pas forcément. On essaye de rester dans la culture montoise. Ce qui est important, c’est aussi de lancer des jeunes. À ce jour, nous avons fait jouer des gamins de 19 ans, Cortes était titulaire face à Montauban et Aix. On veut continuer à être dans le développement et garder cet état d’esprit. Il faut aller au bout des choses, accepter qu’on soit un club famille. On veut faire participer un maximum de joueurs dans la première partie du championnat. Est-ce que ce sera la bonne recette pour être dans le top six, je n’en sais rien. Peut-être qu’avec plus de moyens, on fonctionnerait différemment, mais je trouve que malgré tout, notre club est sain et il a le mérite d’exister.

Récemment, le Stade montois a publié un communiqué pour condamner fermement les incidents qui ont eu lieu à la fin du match face à Provence. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?

J’ai été surpris, je n’ai pas vu cette fin de match. Avec du recul, j’ai appris que sur 7 000 personnes, un spectateur a jeté une bouteille en plastique, vide et broyée en direction de l’arbitre. Il ne l’a pas touché. Ça a créé une grosse polémique. J’ai appelé l’arbitre (Thomas Chérèque, NDLR). On a échangé. Je ne cautionne pas du tout ce genre de comportement, bien au contraire. Ça n'a rien à faire dans un stade de rugby. On doit se respecter les uns les autres. Il faut accepter les décisions. J’espère que cette personne a des remords.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?