Coupe du monde de rugby 2023 - Bongi Mbonambi, une possible perte loin d'être anodine pour l'Afrique du Sud

Finale ou pas finale pour Bongi Mbonambi ? Le talonneur de l'Afrique du Sud est concerné dans une affaire de propos discriminatoires, après avoir insulté le troisième ligne anglais Tom Curry lors de la demi-finale de la Coupe du monde entre les Boks et le XV de la rose. Le joueur des Sharks de Durban aurait qualifié celui des Sharks de Sale de "white cunt" pendant le match, ce qui est remonté aux oreilles de l'arbitre Ben O'Keeffe. Sachant cela, World Rugby a communiqué en affirmant prendre "Extrêmement au sérieux toutes les allégations relatives à des comportements à caractère discriminatoire."

Co-capitaine et bien plus encore

Une enquête a été lancée par l'instance dirigeante du rugby mondial. Si les propos étaient confirmés, Mbonambi risquerait alors une suspension et manquerait la finale de la Coupe du monde. Cette absence, si elle venait à se confirmer, ne serait pas qu'un simple coup dur pour la nation arc-en-ciel. Ce serait une catastrophe. Au-delà de la gravité des propos, qui ternissent évidemment grandement l'image du joueur et de la sélection, ne pas avoir Mbonambi sur le terrain pour la finale pourrait être fatal sportivement aux Boks.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Mbonambi est sûrement le meilleur talonneur de la compétition (même si un certain Peato Mauvaka peut avoir son mot à dire). Preuve de son importance, il a joué 74 minutes face à la France en quart de finale et le match en entier face à l'Angleterre en demi-finale ! Décisif, il fut rayonnant dans les deux parties, se mettant constamment à son avantage dans le combat, la mêlée, les lancers en touche et les zones de rucks. Aussi, il est le co-capitaine des Boks. C'est lui qui est allé voir Handre Pollard à quelques minutes de la fin du match contre l'Angleterre, pour demander la mêlée dans ses 22 mètres alors même que les siens étaient menés au score. 

Le retour de bâton d'un choix osé

"S’il était absent, ce serait un coup dur, observait Scott McLeod, l'entraîneur de la défense des All Blacks, adversaires des Sud-Africains en finale. C’est un leader. Quand Siya Kolisi sort du terrain, c’est lui qui prend le rôle de capitaine. Donc j’imagine que ça peut avoir un sacré impact, oui". Ce qu'il faut aussi souligner, c'est que Rassie Erasmus et Jacques Nienaber ont fait un choix qui pourrait coûter cher en vue de la finale. Lorsque Malcolm Marx s'est gravement blessé au genou en cours de compétition, les dirigeants sud-africains ont décidé de remplacer le talonneur par Handre Pollard. 

Ainsi, c'est avec seulement deux talonneurs que les Boks ont poursuivi la compétition. La forme de Mbonambi était telle qu'il couvrait ce manque au poste et que Deon Fourie rentrait même en troisième ligne lors des deux premiers matchs de la phase finale. Mais c'est bien le dernier cité qui aurait la lourde tâche de jouer l'intégralité de la finale en cas de suspension de son titulaire. Pas forcément rassurant pour l'Afrique du Sud dans un match d'un niveau pareil. Et si  la suspension ou non de Mbonambi faisait déjà basculer cette finale de Coupe du monde ?