Coupe du monde de rugby 2023 - L'opinion du Midol. "Galthié, aux bas mots" : retour sur l'étrange polémique des "peintres" du Stade français
Dans son opinion du jour, notre journaliste Marc Duzan revient sur l'étrange polémique des "peintres" du Stade français, terme lancé par Fabien Galthié.
D’une babiole, on fait aujourd’hui des évangiles. Et je pleure de voir à quel point le croquignolesque épisode des « peintres » ait pu à ce point faire causer, en notre royaume. Franchement ? Je tombe même à la renverse à la vue de certains commentaires ayant trait à l’affaire, sur les réseaux sociaux : ici, un type se demande « comment un entraîneur peut-il se permettre de parler comme ça à des mômes ? » Là, un autre se gausse de constater que le Galthié cassant, austère que dépeignaient ses détracteurs « n’avait finalement pas beaucoup changé »...
Lors de l'opposition entre le XV de France et les Espoirs du Stade français, Fabien Galthié a durci le ton en direction des jeunes parisiens. Le sélectionneur des Bleus voulait voir "les meilleurs joueurs, pas les peintres".
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) September 17, 2023
L'article : https://t.co/Cf133z52y5 pic.twitter.com/MNTSGBdlUX
Mais à quel point cette société est-elle fragile, nom de Dieu ? Et d’où lui vient cette capacité à s’émouvoir de ce que l’on est en droit de considérer comme le prêche finalement trivial, foutrement ordinaire d’un entraîneur en rogne de constater que le début de la séance est vaseux, merdique ? Parce que ce qui nous occupe ne va pas plus loin, n’est-ce pas ? A la fois remonté par le debrief’ vidéo de la bouse uruguayenne ayant précédé la séance de Rueil, agacé par un môme dégueulant un ballon facile ou se replaçant au trot, Fabien Galthié a ce jour-là poussé la chansonnette dans le seul but de donner le tempo d’un entraînement un rien poussif, en son préambule… La belle affaire…
Alors, quoi ? Doit-on nécessairement en conclure que le sélectionneur national est soudainement rattrapé par un « naturel » qu’il tenterait de dompter depuis des lunes ? Foutaises. J’ai connu, dans ma piteuse carrière sur les terrains de France et de Navarre, des entraîneurs pour qui les termes de « peintres » et « manchots » auraient été considérés comme de la tendresse. De mon côté, j’ai toujours pris leurs éclats de voix comme légitimes, ou tout au moins acceptables, avant la pratique d’un sport de combat collectif. Constatant mon effarement, un collègue du Midol, lui-aussi ancien rugbyman, me répondit pourtant ceci, dimanche soir : « Range ta bile. Moi, je n’allais pas à l’entraînement pour me faire insulter ». Dès lors, est-il trop fragile ou moi trop con ? Je vous laisse en débattre…
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?