XV de France U20 - Le fait du match des Bleuets : deux mauls pour un bien

Par Nicolas Zanardi
  • Les Bleuets ont été impressionnants de puissance et de maîtrise en ballon porté
    Les Bleuets ont été impressionnants de puissance et de maîtrise en ballon porté - Steve Haag / Icon Sport
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Si le grand public retiendra probablement le festival d’art et d’essais des Bleuets en deuxième période, ce sont bien deux ballons portés qui ont permis aux Tricolores d’achever les Irlandais en les cabossant sur leur présumé point fort.

A-t-on vraiment douté à un moment de cette finale qui vit les Bleuets passer une fois de plus la barre des cinquante points ? Et oui, quand même… Parce que la première période ne fut pas si maîtrisée que cela, la faute à une imprécision mâtinée d’indiscipline dans les zones de marque (pénalités concédées devant l’en-but par Nouchi puis Tuilagi, Depoortère empêché d’aplatir), qui empêcha longtemps les Tricolores de se dépêtrer du piège irlandais. La preuve ? c’étaient bien les Verts qui menaient au score à la demi-heure (10-14), juste avant qu’un essai de Julien parvienne à rendre l’avantage aux Bleuets à la 33e (17-14). Rien de définitif, toutefois. Jusqu’à ce premier tournant du match, à savoir ce choix du capitaine Lenni Nouchi de ne pas tenter cette pénalité à le 38e, pour aller défier les Irlandais sur leur présumé point fort des ballons portés. Pari gagnant, puisque sur la touche qui suivit, le maul des coéquipiers de Posolo Tuilagi poussa l’Irlande à commettre une faute grossière, qui les priva de leur pilier gauche McCarthy (accessoirement un des meilleurs Irlandais). Alors certes, l’essai inscrit par Jegou dans la continuité fut refusé par l’arbitre, la faute à une obstruction préalable de Tuilagi. Reste qu’en obligeant l’Irlande à évoluer à 14 dans leur temps habituellement fort du retour de vestiaire, les Bleuets avaient planté la première banderille. Ne restait plus qu’à achever la bête…

Match plié dès la 45e

Cette mission ? Les Bleuets se sont appliqués à le faire sans trembler, en usant de la même bonne vieille méthode. À savoir le choix de la pénaltouche dès la première pénalité récupérée, qui envoya directement le talonneur Jouvin à dame. De quoi sonner les Irlandais pour le compte et décupler l’énergie des Bleuets, qui récupéraient dans la foulée un ballon de turnover au bout d’un incroyable contre-ruck de Gazzotti, derrière lequel Depoortère trouva l’intervalle décisif. C’est ainsi que de 17-14, les Bleuets passèrent en moins de 5 minutes à 31-14, tuant définitivement les espoirs de leurs adversaires. La suite de la rencontre n’étant jamais qu’un amoncellement d’actions plus ou moins anecdotiques, entre des Bleuets transcendés et des Irlandais qui lâchèrent progressivement l’affaire, jusqu’à faire gonfler le score dans des proportions proches de l’humiliation. Pas de quoi faire oublier, pourtant, que ce sont bien deux bons vieux mauls des familles qui ont permis de débloquer la situation, et permettre le festival de courses et de passes après contact que l’imaginaire collectif retiendra. Le reste n’étant, ma bonne dame, que littérature, malgré la portée hautement symbolique du doublé de Ferté, ou encore des ultimes chevauchées de Nouchi puis Drouet.

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