Top 14 - Eric Bayle : "La saison va être perturbée mais comme les Français vont être champions du monde..."

  • Eric Bayle, directeur de la rédaction chargé du rugby chez Canal +.
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Au lendemain de la finale de Top 14, Eric Bayle revient sur la saison qui vient de s'écouler. Le directeur de la rédaction chargé du rugby chez Canal + évoque aussi la prochaine saison du Canal Rugby Club, le départ d'Isabelle Ithurburu ainsi que la Coupe du monde...

La saison vient de se terminer en beauté avec une victoire des Toulousains dans les derniers instants de cette finale. Un scénario assez fou. Auriez-vous imaginé que ce dernier choc livre autant de spectacle ? 

C’est un scénario que l’on espérait en tout cas. C’était une finale rêvée et on se demandait si on allait avoir une finale de rêve. C'est incontestablement l’une des finales les plus fortes de ces vingt dernières années. Il y avait de gros enjeux sur ce match. Pour les équipes c’était le Brennus, pour le Top 14 c’était presque la crédibilité. 

Ce genre de match au scénario un peu "fou" a-t-il un impact direct sur les audiences ?

Non. Les scénarios de ce genre n’ont pas d’impact sur les audiences. Les demi-finales à sens unique en revanche ont eu plus d’impact car les audiences auraient pu être meilleures s'il y avait eu plus de suspens. Ce qui est super c’est que les demi-finales et la finale ont été une belle promotion du rugby français à tous les niveaux. La finale était exceptionnelle et l’ambiance des demi-finales était top.

Romain Ntamack était extrêmement ému après le match. Il raconte cette fin de rencontre unique...

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 17, 2023

Au-delà de la finale, cette saison a aussi été unique…

Cette finale est finalement à l’image de la saison. On a eu une saison exceptionnelle. Pas forcément sur la qualité de jeu parce qu’on ne peut pas être trop exigeant sur une compétition à long terme mais il s’est passé énormément de choses. Les matchs étaient souvent serrés ! Il y a eu du suspens et des renversements de situation. La course pour la qualification s’est jouée jusque dans les derniers instants… C’est un peu le scénario Hollywood !

Est-ce l'une des meilleures saisons de Top 14 ces dernières années ?

Sans doute. On a vu beaucoup de choses et surtout une très belle compétitivité. Nous avons pu voir les finalistes de cette saison parfois submergés. Avec la victoire de Toulouse on reste sur sept équipes qui ont remporté le Brennus sur les dix dernières années et il y aurait pu avoir La Rochelle ! Les finalistes de l’an dernier ne se sont pas qualifiés, un promu a joué le top 6… Je signe pour ça tous les ans. 

Globalement êtes-vous satisfait des audiences de la saison ? 

Oui, après la finale nous avons fait un bilan. Le match du dimanche soir est en augmentation de 10% cette saison après une série de saisons en augmentation. Le seul petit bémol sur le dimanche soir c’est que l’on ne peut pas toujours proposer la plus belle affiche de la journée car parfois il y a des délocalisations, parfois c’est pour arranger les clubs français qui jouent en Coupe d’Europe… Mais cela n’impacte pas les audiences qui restent en augmentation et qui approchent une moyenne de 600 000 téléspectateurs. 

Lors de la saison régulière quel match a fait le plus d’audience ?

Le Clermont - Toulouse avec presque 800 000 téléspectateurs. C’est la plus grosse audience depuis 2017 pour un match de saison régulière. On a fait un record sur le multirugby de la dernière journée avec 1,3 million de téléspectateurs. Ensuite sur la finale on atteint presque 1 million, c’est la meilleure finale depuis 2014. Toutes nos cases sont à la hausse, donc le bilan est positif. 

Le Top 14 va reprendre en août pour quatre journées puis s’arrêter durant la Coupe du monde, c’est un calendrier peu commun…

Ça va être une saison très particulière. Tout le monde va faire des sacrifices, les clubs, la ligue et le diffuseur. La saison va être perturbée mais comme les Français vont être champions du monde (sourire) on va en tirer un intérêt pour le rugby en général. 

Pensez-vous que ce calendrier peut avoir un impact négatif sur les audiences ? 

Le Top 14 va commencer au mois d'août. Évidemment on sait bien que ce n’est pas au mois d'août qu’il y a le plus de monde devant la télé mais c’est logique de faire commencer le Top 14 à cette période. Il y a un certain nombre de journées à jouer et si on ne commence pas en août, le Top 14 ne pourra pas aller à son terme. Est-ce grave que le Top 14 commence avec la Coupe du monde en objectif majeur ? Je ne pense pas, on est tous focalisés sur cette échéance. L’amateur de rugby a envie de voir du rugby.

Il y aura-t-il un Canal Rugby Club pendant la Coupe du monde ? 

Non parce que le CRC est lié au Top 14 donc il sera mis en pause et reprendra au lendemain du Mondial. On n’a pas les droits de la Coupe du monde donc on va la traiter sur Info Sport et dans les émissions comme le Late Sport 360. On sera présent mais il n’y aura pas d’émission que sur la Coupe du monde.

Quel sera le casting de la prochaine saison du CRC ? 

Il n’y a pas de révolutions à prévoir. On a quelques consultants en fin de contrat avec qui on discute depuis un moment mais on est satisfait de toute l’équipe. Il peut se passer des choses cet été mais on repart avec 95% de l’ossature du CRC de la saison dernière. Il pourrait y avoir des nouveaux consultants mais l’équipe est solide et ne devrait pas trop évoluer.  

Astrid Bard à la présentation pour remplacer Isabelle Ithurburu, ce fut un choix plutôt naturel ? 

Oui, Astrid fait partie de notre équipe. C’est une excellente journaliste qui avait déjà remplacé Isabelle lors de son congé maternité. C’était une solution logique et de qualité pour nous. On est tous très satisfaits de ce choix. 

Quel sentiment avez-vous après le départ d’Isabelle Ithurburu ?

Je dirais en rigolant qu’il y a deux phénomènes dans le rugby français. Antoine Dupont que l’on suit tous les week-ends et Isabelle Ithurburu avec laquelle on a eu la chance de travailler pendant plus de 10 ans. Elle a apporté un élan phénoménal au rugby sur Canal par sa simplicité et sa bonne humeur permanente. Quand on parle d’Antoine Dupont on dit toujours qu’il a été formé à Castelnau-Magnoac avant de briller sous les couleurs de Toulouse. Pour Isabelle, je pense qu’on se rappellera toujours qu'elle a été formée chez Canal + (sourire). On va suivre son parcours avec fierté. C’est une évolution de carrière et on est vraiment content pour elle, même si elle va nous manquer.

Vous n’avez jamais voulu commenter le derby Bayonne - Biarritz. Pourquoi ?

Pour deux raisons. La première, c'est que généralement je suis malade pendant le match. La deuxième c’est par respect pour les supporters de Biarritz qui auraient été très énervés de m’entendre commenter le derby. J’avais eu un petit défi il y a quelques années, c’était de commenter le derby avec Serge Blanco mais je ne voulais pas le perdre en cours de match au vu de l’engagement qu’il y met ! En revanche je commente les matchs de Bayonne parce que je suis capable de commenter avec neutralité une équipe dont j’ai porté le maillot quand j’étais gamin. 

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