Élections FFR - Le tout nouveau président de la FFR Florian Grill fixe le cap

Par Arnaud Beurdeley
  • Florian Grill a été élu président de la FFR
    Florian Grill a été élu président de la FFR Icon Sport
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À l’issue du premier Comité directeur dirigé par le nouveau président de la FFR Florian Grill, ce dernier a tenu sa première conférence de presse. L’occasion pour lui d’évoquer sa future façon de gouverner, mais aussi les dossiers chauds de la fédération.

Il était un peu plus de 13h15 ce jeudi lorsque le nouveau président de la FFR Florian Grill, élu la veille avec plus de 58 % des voix, s’est présenté devant la presse, à l’issue de son premier Comité directeur avec son nouveau costume. Un rendez-vous attendu en raison de la cohabitation qui s’annonce. Et pour cause. Si le leader d’Ovale ensemble pouvait compter sur dix compagnons de route au sein de ce Comité Directeur, il savait qu’il aurait aussi face à lui 27 membres de la gouvernance Laporte. « Nous avons eu un très bon Comité Directeur qui a légèrement débordé, a annoncé d’emblée Grill. Aucune démission n’a été annoncée. Tout s’est très bien déroulé. Aucune tension. Un Comité Directeur conforme aux intentions annoncées par Patrick Buisson qui avait annoncé qu’il n’y aurait pas de blocage. (…) J’ai dit aussi la manière qui était la nôtre de voir le fonctionnement futur de la fédération. Les ligues régionales seront au cœur du dispositif de la FFR. Notre principe, c’est de passer au filtre du terrain les réformes votées par le Comité Directeur. Et seulement ensuite, le comité directeur validera. »

Florian Grill a également annoncé qu’il n’avait pas, pour l’heure, constitué de nouveau bureau fédéral. « Je suis fils, petit-fils et arrière-petit-fils de vigneron, j’aime le temps long et je ne vais pas tout chambouler en arrivant. Les constructions, pour qu’elles soient saines, il faut les penser dans la durée. J’ai dit à chacun que le bureau fédéral serait ouvert, je ne veux pas d’un bureau Ovale ensemble. Il sera ouvert à la diversité car elle est une vraie richesse. J’ai appelé ceux qui souhaitaient candidater à me contacter. » Au cours de son intervention, Florian Grill a d’ailleurs rendu hommage à Bernard Laporte « pour avoir amené cette Coupe du monde au pays », tout en restant « très exigeant sur des dossiers concrets comme le remboursement des frais d’avocats (engagés par la FFR pour la défense de Bernard Laporte et Serge Simon). Tout n’est pas tout blanc ou tout noir. »

Florian Grill a également émis l’idée que le bouclier de Brennus soit remis par Alexandre Martinez, président par intérim jusqu’à mercredi. « Pour le remercier de son intérim qu’il a assumé avec un joli toucher de balle et pas mal d’intelligence humaine en appelant régulièrement à la raison. Je trouve – et nous en parlons ensemble – que ça pourrait avoir du sens que ce soit lui qui remette le bouclier de Brennus ce samedi au Stade de France. »

Dans la même veine, Florian Grill a évoqué sa future collaboration avec le sélectionneur Fabien Galthié. « Je ne lui en veux pas d’avoir une amitié pour Bernard Laporte, au contraire, a-t-il assuré. Le vrai sujet, le seul sujet : c’est l’intérêt supérieur du rugby. Je verrai Fabien Galthié et Raphaël Ibanez pour leur expliquer quelle est notre vision. Nous ne nous sommes pas encore parlé, mais j’ai demandé à Laurent Gabbanini de m’organiser un certain nombre de rendez-vous. » Et d’ajouter : « Pas question de toucher aux équipes de France. On n’abîme pas ce qui marche. »

Des inquiétudes exprimées quant au budget

Clairement, le nouveau président, dans la droite lignée de ses précédentes déclarations, joue la carte de l’apaisement et de la main tendue. Seule ombre au tableau : le budget. Grill n’a pas masqué ses inquiétudes. « On nous a présenté le budget de la saison dernière, je l'ai découvert pendant la réunion. Le résultat, c'est 4 millions d'euros en positif. Mais ça inclut 13,5 millions de recettes exceptionnelles de CVC. Il y a donc plus de 9 millions de pertes d'exploitation. C'est ça, l'équation budgétaire. On a eu un très bon débat en disant que c'était assez tendu comme exercice budgétaire. Il y a les 13,5 millions de CVC qui permettent de couvrir les pertes mais c'est une situation avec CVC qui va durer encore deux ou trois saisons mais qu'on ne peut pas faire perdurer. Il faut se préparer à une disparition de CVC en faisant des efforts sur les charges, soit des efforts sur le chiffre d'affaires pour ne pas se retrouver avec 9 ou 10 millions de pertes. » Et d’ajouter : « Ça a été un débat sain et apaisé. »

Il n’empêche, les élus « Ovale Ensemble » se sont abstenus à l’instant de voter ce budget. Dans le même temps, il a évoqué les partenariats en cours et à venir de la FFR. « Serge Simon nous a présenté un projet partenaire en évoquant la possibilité de commercialiser d’autres espaces, un peu comme le font d’autres nations, qui seraient l’arrière du maillot et le short (du XV de France). On pense qu’il y a un potentiel de revenus additionnels liés à de nouveaux partenaires. Mais il est trop tôt pour en parler. » Il a également annoncé l’arrivée pour une durée de quatre ans d’Adidas au titre d’équipementier des équipes de France. Un contrat qui entrera en action après les jeux Olympiques de Paris.

Évidemment, la question lui a été posée du contrat liant la FFR à la société Altrad, suite à la condamnation en première instance du président du MHR à 18 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende pour corruption active, trafic d'influence et abus de biens sociaux. Décision dont il a fait appel. Sur ce sujet, Florian Grill a un peu botté en touche, assurant ne pas avoir tous les éléments en sa possession, mais rappelant aussi « le devoir d’exemplarité d’une fédération ».

Désormais, le nouveau patron de la FFR va s’attacher dans les heures et les jours à venir à rencontrer toutes les parties prenantes de la FFR : les salariés, les élus ou encore les présidents des ligues régionales qu’il souhaite installer « au cœur du réacteur », comme il l’a souligné. Il fera sa première sortie officielle dans son nouveau costume samedi au Stade de France pour la finale du Top 14 entre le Stade toulousain et le Stade rochelais. Ce qui marquera, assurément, le début d’une nouvelle ère.

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