Pro D2 - Edoardo Iachizzi : "On a pu mettre en difficulté les meilleures équipes du monde"

Par Loïc Bessière
  • Edoardo Iachizzi a disputé toutes les rencontres du Tournoi avec l'Italie.
    Edoardo Iachizzi a disputé toutes les rencontres du Tournoi avec l'Italie. ActionPlus / Icon Sport - ActionPlus / Icon Sport
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Contre Rouen, Edoardo Iachizzi a retrouvé la Pro D2 après avoir disputé les cinq rencontres du Tournoi des 6 Nations avec l'Italie, une parenthèse qu'il décrit comme enchantée. Mais le deuxième ligne vit ses derniers mois à Vannes puisqu'il jouera au Benetton Trévise la saison prochaine. Si le littoral breton lui manquera, il promet qu'il n'oubliera pas de finir sa licence d'histoire. 

Comment avez-vous appris votre sélection pour le Tournoi des 6 Nations ? 

La semaine avant le début du stage avec la sélection, j'avais participé à un autre stage, avec l'Italie A. Cela se conclut avec une rencontre contre la Roumanie. Ensuite, je suis rentré à Vannes pour préparer le prochain bloc de Pro D2. Et sur le voyage du retour, juste avant d'arriver à Vannes, le sélectionneur m'a appelé car il voulait que je fasse le stage avec la sélection. J'ai tout de suite fait demi-tour et je suis reparti en Italie.

Vous êtes arrivé au dernier moment dans le groupe italien, étiez-vous surpris de savoir que vous serez remplaçant face à la France lors du premier match du Tournoi ?

Oui parce que ça s'est passé vite, c'était inattendu. Quand j'ai su que je ferai partie du groupe pour préparer les deux premiers matchs du Tournoi, j'étais déjà très content. Jouer, je ne m'y attendais pas ! Quand ils ont donné la compo, j'ai découvert comme les autres que je jouerai, c'était un choc émotionnel très fort ! J'étais très ému parce que ça allait être ma première cape, à Rome, dans ma ville, dans le Stade Olympique qui est à 500 mètres de ma maison !

Il primo cap non si scorda mai ?

Edoardo #Iachizzi \ud83d\udc4f#insieme #rugbypassioneitaliana pic.twitter.com/Iv8BE2FFdZ

— Italrugby (@Federugby) February 6, 2023

Était-ce quelque chose de particulier d'affronter la France, le pays où vous vivez et jouez depuis 2016 ?

Tout le contexte a été particulier ! Mais ça a fait quelque chose car ce sont des joueurs que je vois évoluer en Top 14, j'en connais personnellement certains. C'était chouette !

Au final, vous jouez chaque rencontre, dont la dernière comme titulaire...

Si on m'avait dit ça il y a quelques mois, je n'y aurais jamais cru ! Ça a été... (il marque une pause) Je n'ai pas les mots en fait. Me confronter au haut niveau, j'en étais très fier. Je suis content car j'étais un peu éloigné depuis des années, j'ai eu un parcours différent mais j'ai beaucoup travaillé. Me confronter au plus haut niveau, j'en étais très fier. J'ai pu confirmer match après match et j'ai fait mes preuves. Je suis content d'avoir apporté quelque chose.

En Pro D2 vous avez l'habitude des déplacements à Oyonnax ou Nevers, qu'est-ce cela vous a fait de vous déplacer à Londres et Édinbourgh ?

J'ai essayé de vivre ce moment de la manière la plus simple possible. Déjà, c'est très fort en émotion. J'ai voulu profiter de chaque instant car cela aurait pu être la dernière fois, même si je n'y compte pas. Murrayfield, Twickenham, ce sont des stades magnifiques que le passionné de rugby depuis petit que je suis a regardés avec beaucoup de respect. L'ambiance était incroyable, on voit la ferveur dans ces pays qui vivent pour le rugby. Vivre ça, c'était très fort.

Edoardo #Iachizzi verso #SCOvITA, l'ultimo match degli Azzurri del @SixNationsRugby
\ud83c\udfa5 "Ho lavorato a lungo per raggiungere questo obiettivo. Giocare tutte le partite di questo torneo per me è un traguardo importante di cui sono fiero, pur sapendo che non è un punto di arrivo." pic.twitter.com/ijvI3FceeW

— Italrugby (@Federugby) March 16, 2023

Vous êtes le seul joueur de Pro D2 à avoir disputé le Tournoi cette année. Qu'est-ce qui change entre les deux compétitions ?

Je vais dire la chose qui est peut-être la plus flagrante : l'intensité, et surtout sa constance. Durant 80 minutes, l'intensité reste la même, cela m'a marqué. En face, il n'y a que des grands joueurs qui peuvent être dangereux à tout moment. Il faut être concentré tout le match. On n'a pas le droit à l'erreur, sinon quelqu'un va l'exploiter.

Quel a été le bilan dressé par les sélectionneurs italiens à l'issue du Tournoi ?

Du point de vue sportif, on peut quand même être satisfaits quand on voit les matchs que l'on a faits, le jeu que l'on a proposé et le respect que l'on a gagné, on peut être content de notre Tournoi. À chaque match, nous étions proches, on avait nos chances de le gagner. On a pu mettre en difficulté les meilleures équipes du monde jusqu'à la fin. On a donné une belle image de l'Italie. C'était la meilleure différence de points de l'Italie depuis 2013 (avec -60). Le seul regret, c'est le manque de résultats. On est en train de créer un groupe et ce n'est pas le manque de victoires qui doit tout remettre en question. On a vu que l'on est dans la bonne direction. Si l'on continue à s'améliorer sur des détails on pourra avoir de bons résultats.

Vous étiez presque favoris contre le Pays de galles, à Rome. Étiez-vous frustrés du résultat ?

On était très déçus après le match car on l'avait bien préparé, on avait fait une bonne semaine d'entraînement. Nous étions prêts. Mais y a eu trop d'erreurs d'exécutions qui nous ont coûtées très cher... Ils avaient scoré avant nous mais malgré ça, on aurait pu l'emporter. Mais cette défaite ne pas va pas tout remettre en cause.

\ud83d\udea8 Le @RugbyClubVannes confirme le départ d'??????? ???????? en fin de saison, afin de saisir l’opportunité d’évoluer en Italie.

Notre communiqué \ud83d\udc49 https://t.co/8M40sn03Nx#RCV #BreizhRugby pic.twitter.com/O0T6K8DwRe

— RUGBY CLUB VANNES (@RugbyClubVannes) March 14, 2023

Vous avez annoncé votre départ au Benetton Trévise. Beaucoup d'Italiens traversent les Alpes pour jouer en France, pourquoi faire le chemin inverse ?

J'étais en contact avec Trévise bien avant le Tournoi. C'est un choix sportif important car ils jouent dans un championnat de première division, dans l'URC. Depuis des années, c'est une équipe qui travaille bien et obtient des résultats. En parlant avec les entraîneurs, c'est un projet qui m'a convaincu. Pour moi, c'est le bon moment de retourner en Italie pour continuer à travailler et progresser.

Est-ce que les promenades à Quibron et à Arradon vont vous manquer ?

Ah ça c'est sûr ! J'ai fait une liste des endroits et des choses à faire avant de quitter de la Bretagne, et les deux sont dedans.

La vie en Bretagne est différente de celle de Rome et de Perpignan. Qu'avez-vous pensé de la vie dans cette région ?

La météo n'est pas top (rires). Mais dans ces trois ans, je me suis régalé. J'ai découvert un endroit incroyable avec des gens très disponibles qui m'ont bien accueilli. À La Rabine, il y avait une ambiance et une ferveur incroyable qui nous accompagne à chaque match. Je ne garderai que de bons souvenirs.

Edoardo Iachizzi a signé au Benetton Trévise
Edoardo Iachizzi a signé au Benetton Trévise Icon Sport - Icon Sport

Vous êtes actuellement en licence d'histoire, comme allez-vous faire en Italie ?

Il faut que je m'organise mais c'est quelque chose que je ne vais pas abandonner. Je suis en troisième année mais avec toutes les contraintes sportives, comme les 6 Nations, j'ai dû mettre ça un peu de côté. J'ai pour projet de la finir l'année prochaine.

Pourquoi est-ce important pour vous de continuer vos études à bientôt 25 ans (il les aura le 26 mai prochain) malgré votre nouveau statut d'international ?

C'est fondamental ! C'est l'éducation que m'ont donnée mes parents. Pour moi, les études sont importantes pour plusieurs raisons. Déjà, une carrière de rugby, ça ne dure pas toute la vie donc il faut construire un avenir professionnel à côté du sport. J'estime aussi que les études sont importantes pour avoir quelque chose en plus du rugby. J'ai choisi l'histoire parce que c'est une matière que j'ai toujours appréciée. C'est important de faire quelque chose que j'aime car avec le rugby à côté, déjà que ce n'est pas facile de conjuguer les deux... J'essaye de voir toutes les portes que pourraient m'ouvrir ces études. J'aime bien le monde de l'enseignement donc pourquoi ne pas être enseignant ou professeur. On verra les opportunités qui s'ouvriront dans le futur.

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