Baky écrit - Le Tournoi du Stade toulousain

Par Rugbyrama
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    Baky écrit Midi Olympique - Midi Olympique
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BAKY ÉCRIT - Alors que le Tournoi des 6 Nations a lieu actuellement, c'est le temps des fameux doublons pour les clubs de l'hexagone. Le Stade toulousain est particulièrement touché par cela, à l'image du cas Jack Willis. Bakary Meité déplore cela dans sa chronique du jour.

Dimanche soir, Jack Willis grattait un ballon crucial pour entériner la victoire de Toulouse sur la pelouse du Racing 92. Un match très plaisant... que Willis n’aura pas l’occasion de fêter avec ses coéquipiers, dans le bus qui les ramènera sur la ville rose. Déjà, parce que Toulouse n’est pas monté en bus à Paris. Mais surtout, parce que Willis devait retourner fissa retrouver le squad du XV de la rose, qu’il a quitté tout aussi précipitamment, pour palier l’hécatombe de blessures à laquelle fait face le club toulousain.

Depuis quelques mois, Jack Willis a déménagé dans le sud de la France. Son départ, contraint par la chute des Wasps, a ravi les supporters du club aux 21 Brennus. Et, à considérer qu’il soit un adepte de la luminothérapie, il a très probablement gagné au change. De plus, il aura bien plus de chance de se faire bronzer l’arrière des oreilles à Toulouse qu’à Londres. On n’y pense pas nous, mais toutes les personnes qui ont un défaut de plicature de l’anthélix ont à l’esprit ce genre de préoccupations.

Retour à Brighton donc, pour le flanker anglais. Le camp de base de l’Angleterre, où les hommes de Steve Borthwick préparent la venue des Français à Twickenham. Pendant que Gael Fickou regardait le match depuis sa chambre à Marcoussis, Jack Willis remplaçait Pierre Fouyssac, à qui il manquait un bandeau de 6 pour que la ressemblance avec Levani Botia soit complète.
28 min de jeu. Quelques interventions bien senties. Un petit coup d’Eurostar, et hop, retour à Brighton.

Et quand je parle de départ contraint, c’est de tout ce qui en découle. Si Jack Willis avait voulu quitter les Wasps pour se rapprocher de la Garonne de son plein gré, Steve Borthwick n’aurait pu compter sur lui. Les règles édictées par la RFU, ne le lui auraient pas permis de le faire. Pour être sélectionnable pour le XV de la rose, il faut jouer dans le championnat domestique. C’est une convention assez répandue parmi les nations majeures du rugby mondial. La France faisant l’exception.

Mais, depuis que Worcester et le club de Coventry ont périclité, la fédération anglaise a dû faire des ajustements. Estimant que le départ de ses talents se heurte avec la règle susnommée, il y a eu accommodat.

Toulouse qui ne pouvait faire revenir l’un de ses internationaux Français, d’une part parce qu’ils sont sur la liste des joueurs protégés, et d’autre part parce que l’un d’eux s’est gravement blessé, a eu la possibilité de faire revenir un international anglais. En plein tournoi !

Le championnat anglais lui, faisant relâche pendant le Tournoi. Le forfait des deux clubs anglais ayant dégagé des dates.

En théorie, les quinze titulaires de part et d’autre du terrain, samedi à Twickenham, n’auront pas joué ce week-end. Exception faite de Jack Willis et de… Jonathan Danty. Titulaire indiscutable du système Galthié, on lui a permis de se refaire une santé en Top 14, pour être fin prêt contre les Anglais.

Les problèmes de riche du Stade Toulousain, qui regorge d’internationaux et de talents à chaque poste, ne le quittent plus. Et ses joueurs, se blessent qui plus est. La faute à un calendrier toujours plus étriqué avec ses doublons, ses faux doublons, sa liste de joueurs internationaux protégés, ses internationaux étrangers.

Car en plus de la France, Toulouse pourvoit maintenant d’autres nations présentes dans le tournoi. L’Angleterre et l’Italie pour ne pas les citer. Et, si Capuozzo est devenu international avant de venir grossir le contingent des arrières internationaux du Stade Toulousain, c’est l’inverse qui se produit pour Martin Page-Relo, le futur capé italien. C’est en tout cas tout le mal que je souhaite à celui que j’ai côtoyé à Carcassonne.

Ainsi va la vie du plus gros palmarès du rugby français. Club où même le remplaçant du remplaçant est souvent international.

Il ne leur reste plus qu’a signer Liam Williams dont la fédération est aux abois, Johnny Gray, sur les conseils de son frère aîné qui connaît la maison et d’attendre que le fils Brennan opte pour l’Irlande et vous aurez un Stade Toulousain qui grimacera à l’arrivée du tournoi mais qui continuera de faire ce qu’il sait faire de mieux : gagner, encore et toujours.

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