2017, adieu et ne reviens jamais

Par Rugbyrama
  • Les Bleus ont souffert en 2017
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  • France vs Pays de Galles (2017)
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  • Louis Picamoles (XV de France) - 24 juin 2017
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  • Guy Novès (France)
    Guy Novès (France)
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Du Tournoi des 6 nations à la tournée de novembre, retour sur une des pires années de l'histoire du XV de France.

Le Tournoi 2017 : un premier coup d’arrêt

Le contexte : Après une tournée de novembre 2016 où les Bleus ont échoué à seulement cinq points des Blacks et deux points de l'Australie (avec une fin de match contestable), Guy Novès entame son second tournoi en tant que sélectionneur avec des garanties. Le jeu est attrayant, malgré des "défaites encourageantes" et les Bleus semblent avoir les cartes en main pour réaliser un bon tournoi. Bernard Laporte, élu président de la Fédération fin 2016 conforte Guy Novès à la tête de l’équipe de France.

Le tournoi : Pour son entrée en lice, le XV de France a rendez-vous à Twickenham, contre les Anglais. Les tenants du titre ne sont pas dans un grand jour et les Français en profitent. Séduisants, ils sont devants à 10 minutes de la fin mais finissent par s'incliner 19 à 16. En cause ? Une mauvaise gestion des dernières minutes. Le groupe préfère toutefois retenir la bonne prestation malgré la défaite. De retour à domicile contre l'Ecosse, ce match symbolise un tournant dans le mandat de Novès. Jusqu'alors plaisante, la France réalise sa première mauvaise prestation dans le contenu malgré une victoire étriquée (22-16). Le XV de France, avec moins de certitudes, s'en va ensuite affronter l'Irlande à l’Aviva Stadium. Après 20 bonnes premières minutes, les Bleus sombrent, privés de ballons et subissant les assauts irlandais. Nonobstant la réaction en Italie (18-40), la bande de Guirado doit sauver son tournoi au stade de France contre les Gallois. S’ensuit alors un affrontement à part, entre deux nations en difficulté, symbolisé par de nombreuses approximations. Dans une fin de match sensiblement tendue, la France enchaîne les mêlées devant l'en-but gallois sans que l'arbitre Wayne Barnes se décide à accorder un essai de pénalité, pourtant évident. Après pratiquement 100 minutes, Damien Chouly aplatit enfin et délivre les Bleus.

France vs Pays de Galles (2017)
France vs Pays de Galles (2017)

Les enseignements : De l'espoir, de l'espoir et surtout.. de la déception. La victoire et la joie des Français contre le Pays-de-Galles est l'arbre qui cache la forêt. Certes, les Bleus finissent troisième, à égalité de points avec l'Irlande et l’Écosse. Certes, ils rivalisent avec les meilleures nations du monde (mis à part en Irlande). Néanmoins les tricolores ont surtout été décevant dans le jeu proposé. On attendait le premier gros coup du mandat de Novès, il en ressort plus d’interrogations que de satisfactions. Pourtant, tout n'a pas été mauvais : Camille Lopez s'est installé comme LE demi d'ouverture de cette équipe, la conquête a été plutôt performante et l’exploit en Angleterre est passé de peu à côté.

La tournée sud-africaine : cauchemar estival

Le contexte : Les Bleus partent en Afrique du Sud pour la tournée d'été sans leur numéro 10, Camille Lopez, ménagé pour l’occasion. Avec de peu de certitudes suite à un tournoi globalement insatisfaisant, l'équipe de Guy Novès espère faire bonne figure contre une équipe sud-africaine en reconstruction. Les internationaux présents en finale du Top 14 (Clermontois et Toulonnais) ne rejoignent le groupe que 5 jours avant le premier test contre les Springboks.

Louis Picamoles (XV de France) - 24 juin 2017
Louis Picamoles (XV de France) - 24 juin 2017

Le résultat : En trois test-matchs face aux Sprinboks, les Bleus ont subi autant de naufrage, encaissant à chaque fois plus de 30 points. Ils s'inclinent tout d'abord le 10 juin (14-37) à Pretoria, avec quatre essais concédés, dépassés par la vitesse d’exécution de Boks bien plus rodés. Une semaine plus tard, l'histoire se répète : le XV de France, toujours aussi fébrile, s'incline lourdement à Durban (15 à 37), encaissant de nouveau la bagatelle de quatre essais. Incapables de relever la tête, ils concèdent une troisième et dernière défaite face aux Springboks : s'ils étaient parvenus à inscrire deux essais lors des deux premiers matchs, ils s'inclinent cette fois-ci à Johannesbourg sans aller en terre promise (21-35)...mais avec toujours le même tarif à la clé, à savoir quatre essais concédés. C'est ce que l'on appelle "boire le calice jusqu'à la lie"...

Les enseignements : Inquiétants et sans solution, les Bleus ont vécu une tournée d'été cauchemardesque. Si l'on retire les trois défaites en autant de confrontations, c'est surtout l’attitude qui pose question. Les Français n'ont jamais été en mesure de réagir malgré la colère du président de la Fédération, Bernard Laporte. Les joueurs, fatigués et usés de leur longue saison, à l'image de leur capitaine Guilhem Guirado, rentrent en France les valises bien pleines… L’interrogation demeure sur la progression du XV de France version Guy Novès.

Tests de novembre : l'accroc de trop

Le contexte : "Gagner trois matchs sur quatre". Bernard Laporte fixe des objectifs élevés pour la tournée de novembre des Bleus. Une pression mise sur les joueurs mais également sur le staff. Un staff qui doit faire sans de nombreux blessés à l'heure d’affronter les Blacks (deux fois), l'Afrique du Sud et le Japon. Camille Lopez s'est gravement blessé avec Clermont, Fofana est toujours indisponible, Lamerat aussi ainsi que Nakaitaci, Iturria, Camara etc. Morgan Parra est quant à lui toujours écarté du groupe malgré des prestations de hautes volées avec l'ASM.

Guy Novès (France)
Guy Novès (France)

Le résultat : Quatre matchs : trois défaites et un résultat nul. Le bilan est catastrophique pour les Bleus. Pour le premier test contre les Blacks, les Français sont d'abord complètement dépassés avant de réagir en seconde période et de faire "douter" les hommes en noirs. Malgré cela, la France s'incline 18-38 en encaissant un dernier essai (5 au total) sur une des seules accélérations des Néo-Zélandais en seconde période. Volonté de Bernard Laporte et de la Fédération, une seconde confrontation est organisée dans la foulée entre les réservistes des deux nations, rencontre qui n'a pas de valeur de test-match. Le match est ouvert, agréable, permettant à des jeunes joueurs non sélectionnés dans la première liste de Novès de briller (Lacroix, Macalou, Chat). Pourtant, une nouvelle fois, la France rend les armes, malgré des points encourageants (23-28). Novès et sa troupe n'ont donc plus le droit à l'erreur face à l'Afrique du Sud. Si près, si loin, les Bleus tombent une nouvelle fois contre une nation importante du rugby (17-18). Même s'ils se montrent bien plus présents dans le combat que face aux All Blacks, les Français rendent trop de ballons pour espérer s'imposer, dans une rencontre marquée par un niveau technique relativement faible. Un nouveau revers, le huitième de l’année… L’expression "défaite encourageante" ne tient plus, l’atmosphère est tendue et la tournée est d'ores et déjà un échec avant le dernier match contre le Japon dans la nouvelle U Arena de Nanterre. Rien à gagner mais tout à perdre, les Bleus sont une nouvelle fois dépassés par des Japonais bien plus joueurs. Méconnaissables, l'équipe de France semble assurer l'essentiel et la victoire avant que le Japonais Valu punisse les errements défensifs des tricolores à 7 minutes du terme. Passés tout près d'une défaite historique, la France ne perd pas le match (23-23) mais la cassure semble profonde.

Les conséquences : Sifflés par leur propre public, les Français touchent le fond à la sortie de cette tournée. Les Bleus, qui n'ont pas gagné un match depuis le 18 mars et la victoire contre le Pays de Galles sont redescendus à la 9ème place du classement mondial et semblent s’éloigner de plus en plus des grandes nations internationales. Épuisé de répéter depuis de longs mois le même discours au sortir des déconvenues, le capitaine Guirado n'a même plus de mot. Les conséquences ? Un staff esseulé, un président voulant du changement et un départ forcé, celui de Novès, Yannick Bru et Jeff Dubois le 27 décembre. Depuis ? De nombreux rebondissements entre l'arrivée de Jacques Brunel à la tête du XV de France et la volonté de la FFR d'intégrer un pool d'entraîneurs du Top 14 aux côtés de l'ancien manager de Bordeaux. Une chose est sûr, l'année 2017 des Bleus aura commencé avec pleins d'espoirs et se termine avec de grandes interrogations. Entre les deux ? Une longue et inarrêtable chute.

Par Paul Arnould

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