Les joueurs étrangers ne seront plus sélectionnés en équipe de France !
XV DE FRANCE - Alors que World Rugby va prochainement changer le règlement permettant à un joueur étranger d’intégrer une équipe nationale, la FFR a pris la décision politique de ne plus sélectionner de joueurs étrangers pour favoriser la formation française.
C’est une décision qui marque une véritable rupture avec le passé. Alors qu’une rencontre était organisée ce mardi à Paris entre la Fédération Française de Rugby et World Rugby, Bernard Laporte a fait part à Bill Beaumont d’une orientation forte de la FFR : ne plus avoir recours à des joueurs étrangers en équipe de France. Jusqu’à présent, le règlement de World Rugby permettait à un joueur étranger évoluant en Angleterre, en France ou bien encore en Australie de postuler en équipe nationale au bout de trois années de résidence consécutives (tout en n'ayant jamais été sélectionné par une autre nation). Une réglementation qui devrait évoluer dès le 31 janvier 2017 lors d’une réunion de Word Rugby organisée à San Francisco. Agustin Pichot, vice Président de World Rugby et aux commandes d’un groupe de travail sur cette problématique, proposera en effet de passer ce délai de trois à cinq ans.
Notre réelle volonté, c’est de favoriser la filière française, de faire jouer un maximum de joueurs français (Bernard Laporte)
Sauf que cette évolution de la règle ne devrait pas avoir d’impact sur le rugby français et le XV de France. Nous avons dit à World Rugby que nous avions pris la décision politique de ne pas sélectionner de joueurs étrangers même si la réglementation nous le permet, a expliqué Bernard Laporte. La réglementation pouvait changer mais dans notre tête, nous ne souhaitons pas l’utiliser, sauf en cas de force majeure. Notre réelle volonté, c’est de favoriser la filière française, de faire jouer un maximum de joueurs français. Ce ne sera pas rétroactif. Il faut très vigilant à ça. Il ne faut pas appauvrir ces fédérations fidjiennes, georgiennes, samoanes, tongiennes sinon on appauvrit le niveau international. L’intérêt, c’est d’avoir un maximum d’équipes compétitives.
Laporte rencontrera Novès cette semaine
A titre d’exemple, Noa Nakaitaci (26 ans, 10 sélections), le trois-quarts aile clermontois d’origine fidjienne mais ne possédant pas le passeport français, ne pourrait plus postuler en équipe de France. Idem pour le trois-quarts centre Tony Marsh en son temps (Virimi Vakatawa ou Scott Spedding ont eux des passeports français, NDLR). Sincèrement, faisons attention à tout cela, insiste Bernard Laporte. Demain, dans les équipes nationales, il y aura quoi ? Beaucoup de joueurs du Pacifique dans les trois-quarts. Chacun doit garder sa spécificité. Je m’étais offusqué quand j’avais vu le hand et l’équipe du Qatar sans Qataris. Je me disais mais à quoi ça sert si ce n’est plus représentatif d’un pays. Moi, je suis pour qu’il y ait une grosse équipe des Fidji, des Samoa. Si on leur prend leurs meilleurs jeunes, on va les appauvrir et quelque part, on se fait du mal à nous aussi parce que l’avenir de nos jeunes se noircit. Il se disent : "on ne va pas aller au rugby puisque de toute façon, on ne pourra pas jouer". Si cette décision devrait susciter un débat passionné, Bernard Laporte rencontrera Guy Novès cette semaine pour évoquer, entre autres, le sujet mais aussi réchauffer les liens entre les deux hommes.
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