Bleus: Dans leurs limites du possible…

  • Mathieu Bastareaud, le centre des Bleus
    Mathieu Bastareaud, le centre des Bleus
  • Scott Spedding, l'arrière du XV de France - France Argentine - 22 novembre 2014
    Scott Spedding, l'arrière du XV de France - France Argentine - 22 novembre 2014
  • Yoann Huget et les Bleus ont mis une mi-temps à trouver des solutions contre les Pumas - France Argentine - 22 novembre 2014
    Yoann Huget et les Bleus ont mis une mi-temps à trouver des solutions contre les Pumas - France Argentine - 22 novembre 2014
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Avec deux victoires lors des tests de novembre, les Bleus ont avancé dans l’optique de la Coupe du monde et affiché de belles promesses. Mais la défaite face aux Pumas a malgré tout rappelé les limites actuelles du XV de France. Explications…

Encore groggy par la grinta des Pumas, le XV de France tire sa révérence sur les tests de novembre avec deux victoires prometteuses et une défaite inquiétante. Si le bilan est jugé "très positif" par Philippe Saint-André, le sélectionneur ne peut se réfugier aussi facilement derrière un succès majuscule sur les Wallabies (29-26) et la découverte de joueurs plein d’avenir à l’instar du pilier Uini Atonio, du trois-quarts centre Alexandre Dumoulin ou de l’arrière Scott Spedding. A désormais dix mois de la Coupe du monde, des carences fragilisent encore la formation tricolore dont la marge de manœuvre, toujours limitée à ce jour, a été soulignée par le deuxième ligne Pascal Papé. Si le vieux ressort de la préparation du Mondial est immédiatement agité pour rassurer sur la compétitivité future du XV de France, Philippe Saint-André et son staff sont bien confrontés à trois enjeux majeurs pour espérer glisser leurs phalanges sur la Coupe Webb Ellis.

Il nous manque de pouvoir enchaîner trois matches de très haut niveau (Saint-André)

A l’exception de 2012, avec une victoire étriquée sur les Samoa lors du dernier test (22-14), les Bleus ont toujours le plus grand mal dans l’enchaînement de trois matchs aboutis alors qu’ils sont supposés être sur un pic de forme, a contrario des formations du Sud en fin de saison internationale. Ce manque de constance est tellement français… On arrivera à la vaincre qu’en croyant encore plus en notre potentiel, insiste le sélectionneur-manager. Il faut prendre le jeu à notre compte pour ne pas être en permanence sur les talons. Individuellement, collectivement, il doit y avoir plus d’investissement. Il faut une prise de conscience de tout le monde pour aller plus loin mentalement, dans notre jeu et dans la préparation. J’ai eu la chance d’entraîner Juan Martin Fernandez Lobbe, Jason Robinson, Jonny Wilkinson… Les meilleurs, toutes les semaines, faisaient trois, quatre heures d’entraînement de plus que les autres. Ceux qui veulent, il y a des extras à faire. Notre succès ne peut passer que par les joueurs.

Scott Spedding, l'arrière du XV de France - France Argentine - 22 novembre 2014
Scott Spedding, l'arrière du XV de France - France Argentine - 22 novembre 2014

Si l’état d’esprit de ce groupe et son comportement "sans faille" sont loués par Philippe Saint-André, il reste malgré tout à la merci des vieux démons français : la démobilisation et la déconcentration sur le long terme. Le XV de France brille le plus souvent en s’appuyant sur la peur d’une dérouillée. Une recette, un investissement émotionnel, qu’il est difficile de répéter.

Des formes d’enchaînements de jeu qu’on ne peut pas ambitionner (Lagisquet)

Avec huit essais en trois rencontres, dont quatre pour le seul Teddy Thomas, le XV de France s’est quelques peu rattrapé de son triste ratio de 2013 (onze essais en dix matches, NDLR). Par intermittence, les Bleus ont trouvé des espaces dans des zones extérieures, proposé une alternance intéressante, joué dans les couloirs pour déplacer du jeu dans d’autres zones. C’est positif, c’est une chose qu’on ambitionnait, explique Patrice Lagisquet. On le voyait de manière sporadique mais on a l’impression qu’on s’est donné les moyens de le voir plus régulièrement. C’est mieux intégré dans les repères collectifs des joueurs. C’est également lié au fait qu’on a un peu fermé les options. On s’est un peu mis dans l’obligation de respecter ces chaînes de jeu.

Yoann Huget et les Bleus ont mis une mi-temps à trouver des solutions contre les Pumas - France Argentine - 22 novembre 2014
Yoann Huget et les Bleus ont mis une mi-temps à trouver des solutions contre les Pumas - France Argentine - 22 novembre 2014

Il n’en reste pas moins que les Bleus semblent encore juste pour reproduire de longues séquences à l’image des Australiens, des All Blacks, des Anglais et même des Gallois. Ce n’est pas nouveau, avoue Lagisquet. On sait qu’il y a des formes d’enchaînements de jeu qu’on ne peut pas ambitionner tant qu’on ne sera pas en prépa Coupe du monde. On l’a déjà souligné lors du match contre les Fidji. A un moment, on s’est entêté sur quelques séquences à trop solliciter nos avants et on s’est mis dans le rouge. Mais ça ne veut pas dire qu’on y a renoncé. Samedi soir, le rythme effréné des Pumas a pourtant révélé les limites de certains, à l’image du pilier Xavier Chiocci ou du deuxième ligne Sébastien Vahaamahina, et leur grande difficulté à répéter des temps de jeu de deux minutes.

Il faut s’inquiéter de notre contre-performance dans le jeu au sol (Bru)

Samedi soir, le XV de France a perdu la guerre des rucks. Ce secteur devenu indispensable dans la conquête d’un titre mondial. Malgré la présence de joueurs teigneux dans le combat au sol (Yoann Maestri, Thierry Dusautoir, Bernard Le Roux), les Bleus peinent encore à reconstituer des cellules de trois joueurs. Il faut s’inquiéter de notre contre-performance dans le jeu au sol pendant trente minutes et dans l’intensité mise sur toutes les phases d’affrontement, avoue Yannick Bru. Aujourd’hui, mon inquiétude est là. Je ne m’explique pas comment on a pu être autant dominé sur la ligne davantage face à cette équipe d’Argentine. On va chercher à savoir pourquoi aussi bien dans la préparation que dans le choix des hommes. On attend le retour de joueurs comme Dimitri Szarzewski, Vincent Debaty, Rabah Slimani, Louis Picamoles.

Là encore, le physique est par moment un frein décisif à la performance tricolore. Le 7 février 2015, les Bleus basculeront vers le Tournoi des 6 Nations en recevant l’Ecosse. Une étape où ils devront repousser ces limites.

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